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Société Publié le samedi 5 octobre 2013 | Nord-Sud

Christophe Balecoidjo : L’Ivoirien qui déshabille les Françaises

Christophe Balecoidjo a 39 ans. Il est médecin, gynécologue, obstétricien au Centre hospitalier St Nicolas de Verdun (Est de la France), après deux années passées à Melun en région parisienne. Marié et père de deux enfants, le sexe féminin n’a aucun secret pour lui.

Verdun est une bourgade située à l’Est de la France. Elle se trouve à une heure de Metz mais aussi à une heure de route de Nancy. Là-bas, tout le monde (ou presque) connaît un jeune Ivoirien. Haut comme trois pommes, l’ancien de la faculté de médecine à l’université d’Abidjan ne paie pas de mine.

Grâce à son abnégation au travail, il s’est fait une place de choix au Centre hospitalier Saint-Nicolas de Verdun. Le p’tit black est apprécié de tous. Son humilité mêlée à sa compétence ont fait le lit de sa réussite. « J’ai fait la faculté de médecine en Côte d’Ivoire. Précisément au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Cocody. Lorsque j’ai eu mon doctorat en 2001, j’ai enchaîné sur la spécialisation en gynécologie, toujours au Chu de Cocody. En 2005, j’ai demandé à aller travailler à Daloa car ma famille y réside.

Après, c’était la routine. Je me suis inscrit à la faculté de médecine à Lyon. Au début, c’était pour une formation. Mais depuis quatre ans, je suis encore en France. J’y ai passé le concours d’intégration sous l’insistance de mon chef de service. Ça a marché. Voilà ! ». L’aventure a donc commencé sur des chapeaux de roues. Ses journées sont réglées comme une horloge suisse. « J’arrive au travail à huit heures. Nous avons la réunion journalière. Les médecins qui ont travaillé la nuit font le point et nous en discutons entre nous. S’il y a un souci, nous parlons d’une même voix. Au cas où telle femme vient nous voir et qu’il y a un problème, voilà ce qu’il y a à faire ou à dire. Ensuite, si je ne suis pas au bloc opératoire, j’ai mes consultations ou mes écographies. Cela, jusqu’à 18 heures ».

Et sa définition du gynécologue est simple : « Le gynécologue est le médecin spécialiste de la femme et des maladies de la femme. Le gynécologue obstétricien est le spécialiste de la femme d’abord et de la femme enceinte ensuite. Quant à l’obstétricien, il s’occupe de tout ce qui touche à la femme, de la grossesse à l’accouchement », insiste-t-il avec un sourire en coin. Passionné de football et de l’Olympique de Marseille, Christophe Balecoidjo sait répondre à ceux qui pensent que le gynécologue travaille là où les autres s’amusent. « C’est ce que le commun des mortels croit. Quelqu’un qui n’est même pas gynécologue est en contact avec les femmes s’il le veut (Rires), justifie-t-il. Le gynécologue obstétricien, lui, n’est pas en contact pour être en contact mais pour soigner. Il comprend le problème dont souffre la femme et la soigne ».

En bon Africain avec un teint noir, n’a-t-on pas douté de ses qualités ? « Au début, vous êtes Noir et il y a le complexe de supériorité du Blanc, surtout que vous avez fait votre formation en Côte d’Ivoire, en Afrique. On vous néglige, confirme-t-il. C’est à vous de faire vos preuves. La médecine est universelle.

La seule différence entre les pays développés et ceux d’Afrique, c’est le matériel, les appareils. En dehors de cela, tout est universel. Mais vous montrez ce que vous valez. C’est clair qu’au début, les femmes étaient méfiantes. Après, elles se sont aperçues que je soignais bien. Il faut savoir leur dire ce dont elles souffrent et expliquer ce que vous ferez pour les guérir. Il faut prouver plus que le Blanc, ce que vous valez ». Des anecdotes, Christophe Balecoidjo en a à foison. Mais celle-ci semble l’avoir vraiment marqué. « J’ai eu une histoire avec une femme voilée. Elle était venue avec son époux.

A ma vue, ils ont refusé que je m’occupe de la femme. C’est alors que mon responsable leur a dit que j’étais le seul médecin de garde et que c’était à prendre ou à laisser. La manière avec laquelle ils ont été reçus a suffi pour convaincre ce couple. Au point où cette dame d’origine maghrébine me réclame chaque fois qu’elle arrive à l’hôpital ». S’il jure n’avoir jamais succombé à une quelconque tentation, notre gynécologue fait quelques confidences : « Je ne suis pas pervers. C’est un boulot comme tout autre. Je me souviens lorsque j’ai fait mon premier stage. En consultation, je ne pense pas au sexe.

En Côte d’Ivoire, ça peut passer car nous sommes entre nous ; mais en France, il faut faire attention. La même femme qui vous tente peut vous créer des problèmes plus tard ». S’il n’existe aucune différence fondamentale entre les femmes, une toute petite reste à révéler en ce qui concerne la femme ivoirienne et son homologue française. Comment ? « En France, les femmes ne sont pas des analphabètes, commence-t-il par rappeler.

Elles ont l’internet à domicile et se renseignent sur leurs pathologies avant de se rendre à l’hôpital. Elles savent pourquoi elles viennent à l’hôpital. Elles ont leurs questions claires et une idée des réponses. Le médecin que je suis est donc contraint de savoir répondre. C’est la grosse différence. Ici, tout ce que le gynéco raconte est parole d’évangile. Là-bas, les rendez-vous sont déjà calés et les pathologies indiquées. Vous avez la liste des patients du jour. Avant donc de recevoir les femmes françaises, le médecin sait à quoi s’attendre ». Dégageant une joie de vivre et heureux de passer ses vacances à Abidjan, Christophe Balecoidjo ne nie pas qu’il gagne beaucoup d’argent.

« Financièrement, par rapport à la Côte d’Ivoire (même étant étudiant en médecine en France), je gagne trois fois plus. Or, je ne suis plus étudiant. Vous imaginez en tant que médecin confirmé. Mais il y a les impôts et la vie de tous les jours. Malgré tout, il me reste beaucoup d’argent pour vivre décemment. Ici, je suis obligé de courir cliniques après cliniques afin d’arrondir mes fins de mois.

Là-bas, je passe dix heures à l’hôpital avec un salaire supérieur ». Et avant de prendre son avion pour la France, où il reprendra le service ce lundi, il prodigue de sages conseils. « Le plus important, c’est la prévention. Cancers du sein, du col, etc.… En France, les femmes ont la culture de consulter leur gynécologue chaque année. S’il y a un souci, on le traite. A partir de 50 ans, l’Etat français envoie des convocations aux femmes pour qu’elles fassent des mammographies pour un dépistage du cancer du sein. Ici, nous ne le faisons pas. Depuis mon passage là-bas, j’amène systématiquement chaque année ma mère et mon épouse pour des examens.

Ici, il n’existe pas de sécurité sociale. En France, c’est gratuit ! ». Lorsque nous lui demandons une faveur, celle de décrire le sexe féminin qu’il connaît comme sa poche, c’est presqu’en chantant qu’il balance : « Un sexe féminin est toujours constitué de grandes lèvres, de petites lèvres, du clitoris et de l’entrée du vagin appelé introïts. Des différences peuvent apparaître sur la taille des petites lèvres. Certaines femmes ont des petites lèvres proéminentes. Il n’y a pas de grande différence entre les femmes blanches et noires. La seule chose que j’ai remarquée, c’est que les femmes blanches sont propres. Lorsqu’elles sont en consultation, elles prennent la peine de se raser. C’est plus propre ! ». A bon entendeur…


Par Guy-Florentin Yameogo
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