« Le tabagisme tue près de six millions de personnes chaque année, dont plus de six cents mille fumeurs passifs », a indiqué vendredi dernier lors d’un point de presse dans les locaux de l’Oms, des spécialistes de la lutte contre le tabagisme. Le Dr Allarangar Yokouidé, le Représentant Résident de l'Institution en Côte d'Ivoire a révélé que « la consommation abusive du tabac semble plus dangereux que le Sida, et à cet effet il faut que les uns et les autres s'impliquent aux côtés des pouvoirs publics, pour lutter efficacement contre ce fléau dévastateur ». A l’occasion, le Dr Ernest Zotoua, Directeur-coordonnateur du Programme national de lutte contre le tabagisme, (Pnlt), qui représentait le ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, Goudou Raymonde Coffie, a indiqué que le tabac est considéré comme un puissant poison qui entraine des conséquences nocives sur la santé des consommateurs, notamment la chute des cheveux, la cataracte, les fausses couches, le cancer du col de l'utérus, la perte d'audition, les maladies du cœur, l'ulcère d'estomac et plusieurs autres maux dont les troubles érectiles chez l’homme qui peut entrainer la perte en vie humaine. Pour lutter efficacement contre « cette herbe » qui enrichit des industriels et appauvrit des ménages, les politiques africains doivent oeuvrer à la mise en pratique des mesures proposées par les textes de la Convention-cadre de l’Oms en son art 5.3 qui stipule que « les parties doivent veiller à ce que les politiques ne soient pas influencés par les intérêts commerciaux et autres de l’industrie du tabac, conformément à la législation nationale ». Pascal Diethelm, vice-président du comité national de la lutte contre le tabagisme en France et Sylviane Ratte, Conseillère technique à l’Uitlt, ont indiqué « qu’au niveau gouvernemental, des mesures doivent être prises pour interdire la vente de produits du tabac aux personnes qui n’ont pas atteint l’âge prévu et aussi mettre en place des programmes de surveillance nationale, régionale et mondiale de l’ampleur des tendances, car 48% des jeunes sont exposés à la fumée du tabac dans les lieux publics au niveau de la sous-région et 68% des jeunes ont acheté des cigarettes dans des magasins ou surfaces commerciales qui n’étaient pas interdits d’acheter malgré leur âge». Ces mesures qui doivent être prises et appliquées, visent à protéger les générations présentes et futures des effets néfastes du tabac. En terme de macro-économie, la cigarette ne crée pas de richesse en fumant le tabac, elle appauvrit plutôt une nation et enrichit de façon arrogante un individu, car les dépenses pour l’achat des cigarettes détournent les économies qui devraient servir à améliorer le bien-être des populations, c'est-à-dire l’alimenrtation, la santé, la scolarisation. Selon le Conseiller technique de l’Union Internationale contre la Tuberculose et les Maladies Respiratoires, Daouda El Hadj Adam, « l’épidemie du tabagisme est un fléau croissant dans les pays en développement-qui est une épidemie industrielle, car organisée et manœuvrée par de puissants industriels ». Il a revélé aussi que « les produits du tabac et la fumée du tabac peuvent contenir plus de sept mille(7.000) substances chimiques et que le tabac est un produit de grande consommation qui tue la moitié des consommateurs réguliers », a-t-il ajouté. A cet effet, le soutien des professionnels des médias et de la société civile est sollicité pour lutter contre les méfaits du tabagisme surtout dans la phase de la mise en place et l’application de la législation en cours en Côte d’Ivoire pour une prise de conscience véritable.
Brou François
Brou François