Rentré samedi d’Addis-Abeba (Ethiopie) où il a participé à un sommet de l’Union africaine (Ua), Alassane Ouattara a entretenu la presse sur les grandes décisions des chefs d’Etat du continent par rapport à la collaboration de leurs pays respectifs avec la Cour pénale internationale (Cpi).
Que retenir du sommet de l’Ua auquel vous avez participé, à Addis-Abeba ?
La réunion a été fructueuse. Ce qui est important, c’est surtout ce qui a été écrit et dit avant le sommet. Il y a eu plutôt des points de convergences. Les pays membres de l’Union africaine ont réaffirmé leur engagement à coopérer avec la Cour pénale internationale (Cpi, ndlr). Bien sûr, nous avons souhaité que la Cpi soit plus attentive aux préoccupations du continent. Nous avons notamment demandé la suspension des poursuites contre des chefs d’Etat démocratiquement élus durant la durée de leur mandat. Ceci se réfère bien évidemment au cas du Kenya. Le président et le vice-président de ce pays ont été appelés à comparaître à la Cpi, alors qu’ils sont dans une situation difficile à gérer dans leur pays. Et surtout que ces événements datent d’il y a plus de 4 ans. Or, la réconciliation et la paix ont permis des élections démocratiques au Kenya. Donc l’Union africaine va demander à la Cpi et au Conseil de sécurité des Nations unies, conformément au statut de Rome, en son article 16, de suspendre immédiatement les poursuites à l’encontre des dirigeants du Kenya. Ceci permettra de préserver la paix et la sécurité dans la corne de l’Afrique confrontée au terrorisme. Nous avons vu récemment l’attentat de Nairobi, l’attaque contre le Westgate Mall, la piraterie maritime et d’autres événements douloureux qui ont secoué cette région de l’Afrique. Le sommet, pour ce faire, a approuvé la création d’un groupe de contact pour entreprendre des consultations avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Sur les cinq pays, les Etats-Unis, la Chine et la Russie ne sont pas signataires du traité de Rome. Je pense qu’ils devraient comprendre facilement. En ce qui concerne la France et la Grande- Bretagne. Nous-mêmes, nous comptons entreprendre des contacts avec le gouvernement français dans ce sens. Le sommet a également élu à l’unanimité l’ambassadeur Smaïl Chergui de l’Algérie au poste de Commissaire de la paix et de la sécurité de l’Union africaine, en remplacement de M. Ramtane Lamamra qui vient d’être nommé ministre des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement algérien, par le président Bouteflika. Le sommet a exprimé ses condoléances aux familles des victimes de l’attaque du Westgate Mall, au Kenya, et du tragique accident du bateau survenu à Lampedusa, en Italie. En raison de la récurrence de ces naufrages, le sommet a appelé à une collaboration renforcée avec l’Union européenne en vue de la mise en place d’une réelle politique de développement et d’immigration.
Le cas de l’Ivoirien Laurent Gbagbo a-t-il été évoqué au cours de ce sommet extraordinaire ?
Non, point du tout. Le cas du président du Soudan a été évoqué par de nombreux chefs d’Etat, puisqu’évidemment, il y a un mandat d’arrêt contre le président Al-Béchir, mais à aucun moment le cas de l’ancien président ivoirien n’a été évoqué.
Est-ce que la doléance des chefs d’Etat de l’Union africaine peut s’imposer à la Cpi, concernant le cas du président et du vice-président kényans ?
En fait, le traité de Rome, tel qu’il est rédigé aujourd’hui, s’impose à tous, citoyens ordinaires comme chef d’Etat ayant fait un coup d’Etat ou un chef d’Etat élu démocratiquement. Ce que nous demandons, c’est que le Conseil de sécurité puisse procéder à la levée de l’application de la poursuite contre ce président et ce vice-président qui sont démocratiquement élus. Et, nous demandons que cela soit fait avant la comparution qui est donc demandée au président Kenyatta, le 12 novembre prochain. Donc nous allons saisir le Conseil de sécurité comme je le disais tantôt. Nous espérons que les membres permanents du Conseil de sécurité vont accéder à cette requête des gouvernements africains. Cela est important parce qu’il y avait eu beaucoup de mouvements dans certains pays pour que les pays africains quittent la Cpi en bloc. Cela, bien sûr, n’a pas prospéré. Je pense qu’il est de l’intérêt de tous de considérer que le Kenya est un pays important. Ces deux chefs d’Etat ont été élus démocratiquement.
Leur pays est d’une importance capitale dans une région qui est très tourmentée, où il y a le terrorisme. Surtout, que ce pays contribue à la stabilité et la paix dans la corne de l’Afrique. Il envoie de nombreux soldats dans plusieurs pays dont la Somalie. Nous avons bon espoir que la cause des chefs d’Etat sera bien entendue par le Conseil de sécurité qui donnera instruction en ce moment-là à la Cour pénale internationale.
Propos recueillis par DL (stagiaire)
Que retenir du sommet de l’Ua auquel vous avez participé, à Addis-Abeba ?
La réunion a été fructueuse. Ce qui est important, c’est surtout ce qui a été écrit et dit avant le sommet. Il y a eu plutôt des points de convergences. Les pays membres de l’Union africaine ont réaffirmé leur engagement à coopérer avec la Cour pénale internationale (Cpi, ndlr). Bien sûr, nous avons souhaité que la Cpi soit plus attentive aux préoccupations du continent. Nous avons notamment demandé la suspension des poursuites contre des chefs d’Etat démocratiquement élus durant la durée de leur mandat. Ceci se réfère bien évidemment au cas du Kenya. Le président et le vice-président de ce pays ont été appelés à comparaître à la Cpi, alors qu’ils sont dans une situation difficile à gérer dans leur pays. Et surtout que ces événements datent d’il y a plus de 4 ans. Or, la réconciliation et la paix ont permis des élections démocratiques au Kenya. Donc l’Union africaine va demander à la Cpi et au Conseil de sécurité des Nations unies, conformément au statut de Rome, en son article 16, de suspendre immédiatement les poursuites à l’encontre des dirigeants du Kenya. Ceci permettra de préserver la paix et la sécurité dans la corne de l’Afrique confrontée au terrorisme. Nous avons vu récemment l’attentat de Nairobi, l’attaque contre le Westgate Mall, la piraterie maritime et d’autres événements douloureux qui ont secoué cette région de l’Afrique. Le sommet, pour ce faire, a approuvé la création d’un groupe de contact pour entreprendre des consultations avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Sur les cinq pays, les Etats-Unis, la Chine et la Russie ne sont pas signataires du traité de Rome. Je pense qu’ils devraient comprendre facilement. En ce qui concerne la France et la Grande- Bretagne. Nous-mêmes, nous comptons entreprendre des contacts avec le gouvernement français dans ce sens. Le sommet a également élu à l’unanimité l’ambassadeur Smaïl Chergui de l’Algérie au poste de Commissaire de la paix et de la sécurité de l’Union africaine, en remplacement de M. Ramtane Lamamra qui vient d’être nommé ministre des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement algérien, par le président Bouteflika. Le sommet a exprimé ses condoléances aux familles des victimes de l’attaque du Westgate Mall, au Kenya, et du tragique accident du bateau survenu à Lampedusa, en Italie. En raison de la récurrence de ces naufrages, le sommet a appelé à une collaboration renforcée avec l’Union européenne en vue de la mise en place d’une réelle politique de développement et d’immigration.
Le cas de l’Ivoirien Laurent Gbagbo a-t-il été évoqué au cours de ce sommet extraordinaire ?
Non, point du tout. Le cas du président du Soudan a été évoqué par de nombreux chefs d’Etat, puisqu’évidemment, il y a un mandat d’arrêt contre le président Al-Béchir, mais à aucun moment le cas de l’ancien président ivoirien n’a été évoqué.
Est-ce que la doléance des chefs d’Etat de l’Union africaine peut s’imposer à la Cpi, concernant le cas du président et du vice-président kényans ?
En fait, le traité de Rome, tel qu’il est rédigé aujourd’hui, s’impose à tous, citoyens ordinaires comme chef d’Etat ayant fait un coup d’Etat ou un chef d’Etat élu démocratiquement. Ce que nous demandons, c’est que le Conseil de sécurité puisse procéder à la levée de l’application de la poursuite contre ce président et ce vice-président qui sont démocratiquement élus. Et, nous demandons que cela soit fait avant la comparution qui est donc demandée au président Kenyatta, le 12 novembre prochain. Donc nous allons saisir le Conseil de sécurité comme je le disais tantôt. Nous espérons que les membres permanents du Conseil de sécurité vont accéder à cette requête des gouvernements africains. Cela est important parce qu’il y avait eu beaucoup de mouvements dans certains pays pour que les pays africains quittent la Cpi en bloc. Cela, bien sûr, n’a pas prospéré. Je pense qu’il est de l’intérêt de tous de considérer que le Kenya est un pays important. Ces deux chefs d’Etat ont été élus démocratiquement.
Leur pays est d’une importance capitale dans une région qui est très tourmentée, où il y a le terrorisme. Surtout, que ce pays contribue à la stabilité et la paix dans la corne de l’Afrique. Il envoie de nombreux soldats dans plusieurs pays dont la Somalie. Nous avons bon espoir que la cause des chefs d’Etat sera bien entendue par le Conseil de sécurité qui donnera instruction en ce moment-là à la Cour pénale internationale.
Propos recueillis par DL (stagiaire)