Les crises désormais devenues récurrentes et qui opposent la société Bondoukou manganèse SA, filiale du groupe Taurian aux populations de Similimi, Tatawa, Sévéodé et Kouassi Ndawa près de Bondoukou, sont au c?ur des préoccupations du Président Alassane Ouattara. La dernière en date a eu lieu du 7 au 11 octobre derniers, obligeant l’entreprise à arrêter ses activités. Face au feu qui couve, une mission dirigée par le Ministre de l’industrie et des mines, Jean-claude Brou, qui était accompagnée de l’administrateur général de l’entreprise minière, Ansu Bajla , a tenu à visiter le jeudi 17 octobre dernier, les sites d’exploitation du manganèse et rencontrer les populations des villages environnants pour apporter le message d’apaisement de l’Etat. La délégation à laquelle se sont joints les ministres des Ressources animales et halieutiques, Kobenan Kouassi Adjoumani, celui de la Culture et de la francophonie Bandaman Maurice, déjà présents dans la ville de Bondoukou dans le cadre du Festival du Zanzan, ainsi que du Directeur régional des mines du Gontougo, Séa Honoré , du Préfet Goun François et plusieurs autres personnalités, a évoqué avec les villageois leurs incessantes manifestations contre les miniers. Aux populations qui perturbent régulièrement les activités d’extraction du minerai et dont l’objectif est d’exprimer leur colère contre les exploitants qu’elles accusent de les léser, les Ministres ont apporté, au nom du gouvernement, l’assurance de voir leurs préoccupations prises en compte. Cela, à travers la mise en place d’un comité de développement qui comprendra les différentes parties en conflit et l’Etat. Aux populations mécontentes, réunies dans la cour du chef de Kouassi-ndawa, le ministre Adjoumani, président du conseil régional et fils de la région, a, en langue locale, dénoncé les actes d’indiscipline perpétrés par les populations riveraines des sites miniers. « Vous avez plusieurs fois manifesté sans rencontrer d’interlocuteurs. Mais à présent, le gouvernement est à votre écoute et envoie jusqu’à trois ministres. Faites-nous confiance. Aujourd’hui, le pays est gouverné », a-t-il rassuré. Le ministre Jean-claude Brou a également abondé dans le même sens. « Cette question préoccupe au plus haut point le gouvernement. Le Président de la république tient à ce que tout se passe bien dans l’intérêt des populations. C’est pourquoi, au cours d’un conseil des ministres, il nous a mandatés pour nous occuper de cette question afin qu’elle soit réglée. J’étais en voyage lorsqu’on m’a dit qu’il y avait des actions. Et j’ai voulu constater et parler avec la population pour avoir des éléments d’informations afin de préparer les solutions pour installer le 08 novembre prochain, un comité de développement qui va être chargé de suivre les travaux et veiller aux intérêts de chacun. Il y aura dans ce comité, des élus, les communautés concernées. Il s’agira de permettre à l’entreprise de se développer mais aussi, de permettre aux populations de bénéficier d’actions de développement. Gardez votre calme, nous reviendrons », a déclaré le ministre des Mines, sous des ovations. Les meneurs des frondeurs, Kouman Kobenan et Koffi Bénié Kouadio qui ont remis un livre blanc à la délégation, ont expliqué que leur action vise à attirer l’attention du Président de la république, Alassane Ouattara, ‘‘sur le peu de cas qui est fait de leur situation rendue précaire par la proximité des mines’’. Ils ont surtout souhaité bénéficier des retombées socio-économiques de l’exploitation du manganèse à travers la mise en pratique du code minier.
Armand Déa, correspondant
Armand Déa, correspondant