Quelle est, selon vous, la responsabilité des journalistes ivoiriens dans la lenteur du processus de réconciliation ?
Comme tous les Ivoiriens, les journalistes ont leur part dans le retard accusé par la réconciliation nationale. Mais, je ne pense pas qu’ils soient plus coupables que les autres. Quand on suit l’actualité, on constate que ceux qui profèrent des paroles incendiaires ne sont pas des journalistes. Les journaux qui relaient textuellement ces propos incendiaires sont les mieux vendus. Je le dis souvent, les Ivoiriens ont la presse qu’ils méritent. Ce qui fait que par nécessité existentielle, certaines rédactions font du sensationnel juste pour vendre et pour exister.
Que faites-vous contre cela ?
Nous faisons de la sensibilisation pour que les journaux mettent balle à terre. Nous avons intérêt à prospérer dans un milieu de paix. Parce que quand il y a des désordres, les journaux ne se vendent pas. J’appelle les confrères à savoir raison gardée.
Est-ce que pour une question de subsistance, le rédacteur de presse doit-il faire fi des règles du métier ?
On ne posera pas la question de cette façon. Parce que je ne peux pas dire que les journalistes ne font pas preuve de professionnalisme. De plus en plus, les communiqués du Cnp (Ndlr : Conseil national de la presse) sont moindres. Avec les interpellations et les fermetures de certaines entreprises, chacun fait l’effort de se conformer à l’éthique et à la déontologie du métier. Il faut aussi savoir qu’on peut respecter la déontologie et relayer des propos incendiaires. Quand on rapporte les propos d’un politicien qui souffle en blanc les populations, on n’a pas enfreint aux lois de la corporation.
Le journaliste ne peut-il pas ajouter un commentaire pour dire que c’est contraire à l’esprit de réconciliation ?
Si. C’est là qu’intervient la responsabilité du rédacteur. Notre métier à ses règles. Mais aussi, notre devoir est d’éduquer le peuple. Mais quand le journal n’est pas aussi vendu, on n’atteint pas la cible. Il faut compter sur la bonne foi des uns et des autres.
Que doit faire le journaliste alors ?
Il y a des choix à faire. C’est pour cela que nous invitons nos confrères à la modération. Nous devons amener les populations à donner leur argent aux journaux qui font preuve de professionnalisme.
Il revient de plus en plus que ce sont les hommes politiques qui sont les vrais propriétaires des journaux. Ce qui fait que quoiqu’ils disent, on le retranscrit textuellement. Qu’en savez-vous ?
C’est plus profond que cela. Il y a des hommes politiques qui ont créé des journaux juste pour la bataille. Mais, la sélection se fera de façon naturelle plus tard. Même si on connaît ces titres, on ne peut pas les fermer. Il y a des journaux qui appartiennent à des chapelles politiques, c’est connu. A notre niveau, nous interpellons les journalistes sur le respect des règles du métier. Il y a aussi la clause de conscience. Lorsqu’on veut amener quelqu’un à écrire des choses dont il n’est pas d’accord avec, il peut dire non. Parce que ce qu’on écrit aujourd’hui nous rattrape demain.
Si les journalistes sont divisés entre des journaux bleus et verts, que peuvent écrire ces derniers dans le sens du rapprochement des Ivoiriens ?
Nous n’avons pas ce problème. Nous sommes réconciliés. L’exemple le plus vivant est le conseil exécutif de l’Unjci. Nous n’avons aucun problème. Il y a des journalistes de Notre voie, Le Temps, etc. On peut ne pas être du même bord politique et travailler ensemble. La vie en société est régie par un contrat social et nous l’avons bien compris.
Propos recueillis par S.A.
Comme tous les Ivoiriens, les journalistes ont leur part dans le retard accusé par la réconciliation nationale. Mais, je ne pense pas qu’ils soient plus coupables que les autres. Quand on suit l’actualité, on constate que ceux qui profèrent des paroles incendiaires ne sont pas des journalistes. Les journaux qui relaient textuellement ces propos incendiaires sont les mieux vendus. Je le dis souvent, les Ivoiriens ont la presse qu’ils méritent. Ce qui fait que par nécessité existentielle, certaines rédactions font du sensationnel juste pour vendre et pour exister.
Que faites-vous contre cela ?
Nous faisons de la sensibilisation pour que les journaux mettent balle à terre. Nous avons intérêt à prospérer dans un milieu de paix. Parce que quand il y a des désordres, les journaux ne se vendent pas. J’appelle les confrères à savoir raison gardée.
Est-ce que pour une question de subsistance, le rédacteur de presse doit-il faire fi des règles du métier ?
On ne posera pas la question de cette façon. Parce que je ne peux pas dire que les journalistes ne font pas preuve de professionnalisme. De plus en plus, les communiqués du Cnp (Ndlr : Conseil national de la presse) sont moindres. Avec les interpellations et les fermetures de certaines entreprises, chacun fait l’effort de se conformer à l’éthique et à la déontologie du métier. Il faut aussi savoir qu’on peut respecter la déontologie et relayer des propos incendiaires. Quand on rapporte les propos d’un politicien qui souffle en blanc les populations, on n’a pas enfreint aux lois de la corporation.
Le journaliste ne peut-il pas ajouter un commentaire pour dire que c’est contraire à l’esprit de réconciliation ?
Si. C’est là qu’intervient la responsabilité du rédacteur. Notre métier à ses règles. Mais aussi, notre devoir est d’éduquer le peuple. Mais quand le journal n’est pas aussi vendu, on n’atteint pas la cible. Il faut compter sur la bonne foi des uns et des autres.
Que doit faire le journaliste alors ?
Il y a des choix à faire. C’est pour cela que nous invitons nos confrères à la modération. Nous devons amener les populations à donner leur argent aux journaux qui font preuve de professionnalisme.
Il revient de plus en plus que ce sont les hommes politiques qui sont les vrais propriétaires des journaux. Ce qui fait que quoiqu’ils disent, on le retranscrit textuellement. Qu’en savez-vous ?
C’est plus profond que cela. Il y a des hommes politiques qui ont créé des journaux juste pour la bataille. Mais, la sélection se fera de façon naturelle plus tard. Même si on connaît ces titres, on ne peut pas les fermer. Il y a des journaux qui appartiennent à des chapelles politiques, c’est connu. A notre niveau, nous interpellons les journalistes sur le respect des règles du métier. Il y a aussi la clause de conscience. Lorsqu’on veut amener quelqu’un à écrire des choses dont il n’est pas d’accord avec, il peut dire non. Parce que ce qu’on écrit aujourd’hui nous rattrape demain.
Si les journalistes sont divisés entre des journaux bleus et verts, que peuvent écrire ces derniers dans le sens du rapprochement des Ivoiriens ?
Nous n’avons pas ce problème. Nous sommes réconciliés. L’exemple le plus vivant est le conseil exécutif de l’Unjci. Nous n’avons aucun problème. Il y a des journalistes de Notre voie, Le Temps, etc. On peut ne pas être du même bord politique et travailler ensemble. La vie en société est régie par un contrat social et nous l’avons bien compris.
Propos recueillis par S.A.