Assassiné il y a 10 ans par le sergent Dago Jean Séry Théodore de la police nationale ivoirienne. La Côte d’Ivoire institutionnelle lui a rendu un grand et émouvant hommage posthume le lundi 21 octobre 2013 à Abidjan. L’Intelligent d’Abidjan qui a consacré des articles poignants sur ce confrère émérite revisite la galerie de ses écrits témoignages il y a 10 ans afin que l’opinion nationale et internationale se remémore les clichés insoutenables de la tragédie survenue par delà Jean Hélène à la corporation des journalistes du monde entier. « Jean Hélène forever, et plus jamais cela », hélas.
Assassinat de Jean Hélène / Le sergent Dago Jean Séry Théodore : ‘‘Pourquoi j’ai tué Jean Hélène’’
Moins de 24 heures après l’assassinat à Abidjan de Jean Hélène, correspondant de Radio France internationale (Rfi) en Côte d’Ivoire, les circonstances du drame sont un peu plus claires. Selon des sources policières, diplomatiques et journalistique, c’est aux environs de 19h00 que le correspondant de Rfi, informé de la libération imminente des républicains (Rdr), détenus depuis vendredi à la Direction de la surveillance du territoire (Dst) sise à la direction générale de la police, s’est rendu sur les lieux. Afin de les interviewer dès leur sortie en compagnie d’un avocat. Arrivé sur les lieux, l’accès aux locaux lui est refusé. Le journaliste choisit alors d’attendre la sortie des militants du Rdr. Il gare sa voiture non loin de l’entrée de l’édifice. Retranché dans sa voiture, Jean Hélène donne des coups de fil, mais ne voit pas le même policier qui lui a interdit l’accès à la Dst venir vers lui en le menaçant à nouveau, selon des témoins dont la version des faits a été confirmée plus tard par le professeur Martin Bléou Djezou, ministre de la sécurité intérieure. L’auteur du crime aurait été rappelé à l’ordre par ses supérieurs qui lui demandaient de ‘’laisser le journaliste tranquille’’. Une autre source policière, témoin de l’altercation, affirme que notre confrère Jean Hélène ne s’est pas laissé impressionner par celui qui allait devenir son meurtrier. Voulant absolument en découdre avec Jean Hélène, ce dernier a une nouvelle foi approché ses supérieurs qui lui ont réitéré en retour l’ordre de laisser travailler le journaliste, selon le ministre Martin Bléou. Mais le policier répondant au nom de Dago Jean Séry Théodore, sergent de son état et membre de la Brigade de surveillance des personnalités (Bsp), et qui a été affecté récemment à la Dst n’a pas entendu les instructions. Il est revenu menacer ouvertement le confrère. Alors s’en est suivi une altercation entre les deux. Croyant la discussion close, Jean Hélène a continué à parler au téléphone. Ce qui a sans doute irrité le sergent Dago Jean Séry qui a aussitôt tiré deux (2) balles dans la nuque du correspondant de Rfi. Le forfait accompli, il s’est dirigé tranquillement vers la direction de la sûreté, où il a déclaré calmement : ‘’j’ai eu une prise de bec avec le Blanc et je l’ai descendu…’’. La directeur général de la sûreté, le commissaire Désiré Adjoussou, ancien patron de la Police économique à qui il s’adressait est exténué par la nouvelle. Le meurtre a eu lieu aux environs de 19h50 mn. Ainsi s’est achevée la vie de Jean Hélène à 49 ans… Paix à son âme.
In L’IA n° 043 du jeudi 23 octobre 2003
Assassinat de Jean Hélène / Le sergent Dago Jean Séry Théodore : ‘‘Pourquoi j’ai tué Jean Hélène’’
Moins de 24 heures après l’assassinat à Abidjan de Jean Hélène, correspondant de Radio France internationale (Rfi) en Côte d’Ivoire, les circonstances du drame sont un peu plus claires. Selon des sources policières, diplomatiques et journalistique, c’est aux environs de 19h00 que le correspondant de Rfi, informé de la libération imminente des républicains (Rdr), détenus depuis vendredi à la Direction de la surveillance du territoire (Dst) sise à la direction générale de la police, s’est rendu sur les lieux. Afin de les interviewer dès leur sortie en compagnie d’un avocat. Arrivé sur les lieux, l’accès aux locaux lui est refusé. Le journaliste choisit alors d’attendre la sortie des militants du Rdr. Il gare sa voiture non loin de l’entrée de l’édifice. Retranché dans sa voiture, Jean Hélène donne des coups de fil, mais ne voit pas le même policier qui lui a interdit l’accès à la Dst venir vers lui en le menaçant à nouveau, selon des témoins dont la version des faits a été confirmée plus tard par le professeur Martin Bléou Djezou, ministre de la sécurité intérieure. L’auteur du crime aurait été rappelé à l’ordre par ses supérieurs qui lui demandaient de ‘’laisser le journaliste tranquille’’. Une autre source policière, témoin de l’altercation, affirme que notre confrère Jean Hélène ne s’est pas laissé impressionner par celui qui allait devenir son meurtrier. Voulant absolument en découdre avec Jean Hélène, ce dernier a une nouvelle foi approché ses supérieurs qui lui ont réitéré en retour l’ordre de laisser travailler le journaliste, selon le ministre Martin Bléou. Mais le policier répondant au nom de Dago Jean Séry Théodore, sergent de son état et membre de la Brigade de surveillance des personnalités (Bsp), et qui a été affecté récemment à la Dst n’a pas entendu les instructions. Il est revenu menacer ouvertement le confrère. Alors s’en est suivi une altercation entre les deux. Croyant la discussion close, Jean Hélène a continué à parler au téléphone. Ce qui a sans doute irrité le sergent Dago Jean Séry qui a aussitôt tiré deux (2) balles dans la nuque du correspondant de Rfi. Le forfait accompli, il s’est dirigé tranquillement vers la direction de la sûreté, où il a déclaré calmement : ‘’j’ai eu une prise de bec avec le Blanc et je l’ai descendu…’’. La directeur général de la sûreté, le commissaire Désiré Adjoussou, ancien patron de la Police économique à qui il s’adressait est exténué par la nouvelle. Le meurtre a eu lieu aux environs de 19h50 mn. Ainsi s’est achevée la vie de Jean Hélène à 49 ans… Paix à son âme.
In L’IA n° 043 du jeudi 23 octobre 2003