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Société Publié le vendredi 25 octobre 2013 | Nord-Sud

Commissaire Marc Michel Amoakon, commandant de la voie publique: “On ne peut pas nous accuser de vols de biens des blessés”

Qu’est-ce qu’un constat d’accident ?

C’est une photographie du lieu où s’est produit l’accident. Nous mettons cela sur papier. On va matérialiser sur un document pour savoir ce qui s’est passé. Lorsque nous arrivons sur le terrain, nous prenons la position des véhicules impliqués dans la collision.

Que faites-vous des observations relevées sur le terrain ?

Nous établissons un rapport que nous adressons aux différents adversaires. Cela est d’autant plus important car les différentes parties sollicitent l’intervention de leurs assurances pour être dédommagées. Nous produisons le constat sur papier. Le rapport est mis à la disposition des différentes parties impliquées dans l’accident.

Concrètement, quels sont les éléments que vous relevez dans le rapport?

C’est un travail d’expert que nous faisons. Nous observons la position des différents véhicules accidentés. Nous prenons en compte le pont de choc et les repères. Ce sont autant d’aspects techniques que nous considérons dans la rédaction du rapport. Ce sont des éléments qui paraissent pour le profane comme des détails mais ils nous permettent d’expliquer ce qui s’est passé.

Il arrive que les blessés possèdent des objets. Lors de leur évacuation à l’hôpital, ils laissent derrière eux leurs biens (téléphones, argent…). Comment ces choses sont sécurisées ?

Il y a beaucoup de forces qui interviennent sur un théâtre de sinistre. Les sapeurs-pompiers militaires interviennent. Ils peuvent arriver sur le lieu avant nous. Dans ce cas de figure, ils prennent les biens des victimes. Par la suite, ils nous les remettent. A l’aide du téléphone, si le cas est grave, c’est-à-dire que la personne n’est pas consciente, on peut remonter jusqu’à l’identité de la personne. Au cas où elle est dépourvue de toutes pièces. Ces biens sont gardés sur nous jusqu’à ce que les victimes ou leurs parents viennent pour qu’on leur restitue ces objets.

Quelle est la démarche à suivre?

En matière de restitution, il faut toujours faire un procès-verbal. On ne sait jamais. On peut remettre, pour les cas mortels, les biens à quelqu’un qui n’est pas bénéficiaire. Si quelqu’un se présente pour dire que je suis le parent d’untel et qu’on a aucune preuve, alors on fait un procès-verbal. Nous prenons toutes ses références. Donc, ce sont des preuves qui peuvent nous aider au cas où il y a un problème.

Des victimes affirment qu’elles sont confrontées à d’énormes difficultés pour rentrer en possession de leurs biens. Comment expliquez-vous ce fait ?

C’est malheureux. Dès qu’il y a un accident, les badauds accourent sur le lieu du sinistre. Parmi eux, on peut trouver des gens malhonnêtes. Au lieu d’aider les accidentés, ils viennent voler les biens des blessés. Si la victime dans son état d’inconscience ne peut pas surveiller son bien, celui qui est venu avec de mauvaises intentions peut voler les objets. Si la personne à son réveil savait qu’elle avait une somme importante d’argent et qu’elle réclame son bien tout de suite sans l’avoir, elle va jeter la responsabilité soit sur les sapeurs-pompiers soit sur nos agents. Mais on a toujours les moyens pour se défendre.

Lesquels ?

En général, on intervient en présence d’autres forces. Le rapport de constat est fait. Donc, quelqu’un ne peut pas nous accuser de vols de biens des blessés. Ce n’est pas possible. Dès que survient un accident de la circulation, si nous avons des éléments en patrouille ou même des éléments chargés de la régulation de la circulation, nous leur demandons d’intervenir rapidement. C’est-à-dire qu’ils balisent le théâtre du sinistre. Tout ceci pour empêcher que les badauds viennent voler les victimes. Le risque de vol est élevé surtout la nuit. Quand vous prenez une voie comme le boulevard lagunaire (Plateau, ndlr), on enregistre malheureusement des cas de vols. Cette voie est un nid de bandits. Dès qu’un accident survient, alors ils viennent pour dérober les biens des victimes au lieu de voler à leur secours. Le temps d’appeler les sapeurs-pompiers ou même nos services ou encore une patrouille, ces individus malintentionnés fouillent les blessés. Ils emportent tout ce que les victimes possèdent comme objets précieux.

Quelles sont les statistiques concernant les accidents de la circulation à Abidjan?

Pour la seule journée du 21 octobre, nous avons enregistré 49 accidents dont 30 matériels simples et 19 matériels et blessés, c’est-à-dire les dégâts mixtes. Cela représente soixante pour cent de matériels et quarante pour cent de corporels. Il n’y a pas de cas mortels. On a une moyenne de 55 accidents par jour à Abidjan. Cette moyenne augmente à la veille des fêtes, pendant les vacances scolaires. A partir de la mi-novembre jusqu’à fin décembre, nous allons jusqu’à une moyenne de 70 accidents par jour. Ce sont des périodes où on enregistre beaucoup d’accidents mortels.

Comment interprétez-vous ces données?

C’est le signe que les gens ne respectent pas le code de la route. C’est un peu l’indiscipline des usagers de la route. On est tous pressés. On veut arriver à l’heure au travail. Les chauffeurs des véhicules de transport en commun utilisent les trottoirs. C’est le cas à la Riviéra 2 (Cocody) et au carrefour Djény Kobéna (Adjamé). Ces conducteurs utilisent le trottoir. Ils percutent les pauvres personnes qui attendent un moyen de transport. Ce sont des cas récurrents. En dépit de nos efforts de sensibilisation, ces chauffeurs de gbaka, de taxi et de wôro-wôro font la sourde oreille.

Quelles sont les mesures préventives?

Nous faisons des communications en collaboration avec l’Oser (Office de la sécurité routière, ndlr). C’est pourquoi il faut aller un peu loin avec l’alcootest. C’est un instrument qui doit être mis à la disposition des agents constats pour mesurer la quantité d’alcool dans le sang de l’usager. Cela nous sera très utile à la veille des fêtes de fin d’année. Les textes ne sont pas muets sur cette question. Ils nous donnent l’autorisation de faire subir l’alcotest aux usagers. Malheureusement, nous n’en disposons pas pour le moment.

Le gouvernement vient de prendre un décret interdisant le téléphone portable au volant. Comment va s’organiser le contrôle dans le cadre de la mise en application de cette décision?

Ce n’est pas à notre niveau. Notre direction générale va largement communiquer sur le sujet. Ce décret est encore frais. Nous avons été pour beaucoup dans la prise de cette décision. Nous avons plusieurs fois adressé des rapports à notre hiérarchie sur les dangers du téléphone au volant dans la mesure où certains accidents sont liés au fait que les gens sont en train de communiquer au téléphone donc peu attentionnés. La loi était muette là-dessus. Je pense que c’est une décision salutaire. Cela va faire baisser considérablement les accidents surtout sur les grands axes.

L’opinion soutient que cette situation va favoriser le racket et la corruption des policiers. Que répondez-vous?

Tout ce qui va contre la population, on dira que la police va l’utiliser pour racketter. C’est faux. La nouvelle police, celle de la Côte d’Ivoire émergente, n’est pas dans cette disposition. Il faut préciser qu’à côté de cette police, il existe une police des polices qui va contrôler nos policiers qui seront sur le terrain pour faire appliquer cette décision du gouvernement.
Réalisée par Ouattara Moussa
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