Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1982, le parc national de Taï s’étend sur une superficie de 536 000 hectares de forêt. Dont 2500 hectares soit 25 km de territoires sont occupés par les Chimpanzés. Le Parc fait partie des réserves de la biosphère. Les autres primates et bovidés (éléphants, les singes etc.) et les oiseaux se partagent aussi les parcelles. Toutefois, s’il y a une espèce qui suscite curiosité et admiration de la part des nombreux touristes qui y affluent depuis sa fréquentation en 1996, c’est bien un oiseau. Son nom pittoresque : le ‘’Picatharte chauve de Guinée’’ est bien la perle de la réserve de biosphère de Taï. Selon M. Zo Beugré Sylvain, spécialiste en guidage (faune et flore) depuis 15 ans et gérant de l’Ecotel Touraco du parc, le Picatharte chauve de guinée de son nom scientifique ‘’gymnocephalus’’ est «une espèce très rare», «un oiseau mystérieux» et «silencieux», comme l’indique le biologiste-prospecteur Zo Sylvain. «On sait quand il sort, mais jamais à quel moment il rentre (dans sa grotte). On peut le voir seulement quand passe une colonie de magnans», explique le spécialiste en guidage. Ce dernier révèle que dans les années 2000, un ornithologue américain de 89 ans, du nom de Pitt Winter a trouvé cette espèce rare en Côte d’Ivoire dans la forêt de Taï. Ce, après avoir parcouru 176 pays à la recherche de cet oiseau. Puisque, rappelle-t-il, les anglophones de façon générale sont de grands amateurs d’oiseaux pour lesquels des concours sont bien organisés. Outre cette espèce, le pangolin géant quoiqu’inoffensif est une espèce en voie de disparition dans ce parc, a regretté M. Zo. «Il n’existe presque plus, à cause du braconnage». , a avoué le biologiste. Avant de relater que ces «Nous n’avons pas d’armes nécessaires pour combattre le braconnage, mais nous le freinons» les braconniers ont changé leurs méthodes de plus. «Avant, ils utilisaient le soleil, bientôt ça sera les Gprs», a-t-il ironisé. Représente plus de 50% de la couverture forestière de la Côte d’Ivoire, le parc national de Taï regorge huit espèces diurnes de singes à queue. Il s’agit du mangabey, le mone de Campbell, Diane petauriste, les Colobes (noir et blanc, rouge), les hocheurs et le colobe de Van beneden. L’habituation des singes, technique qui consiste à emmener les singes à s’habituer à la présence humaine, ne se fait presque plus, justement parce qu’il faut une sécurisation des singes, a déploré le biologiste-prospecteur. Des hippopotames pygmées, le céphalophe zèbre, le céphalope de Jentik, la pintade à poitrine blanche et le léopard vivent également dans le parc. La flore de la forêt de Taï constitue un vivier important pour les ethnobotanistes. «Ils ont grand intérêt à venir ici car il y a beaucoup de plantes médicinales», annonce notre informateur. Qui a fait savoir qu’avant la crise de 2002, le parc était visité par 65% d’Européens dont 35% d’Allemands, 20% d’Américains et seulement 5% d’Africains. Ce pourcentage est nettement en baisse depuis lors.
Cybèle Athangba , (Envoyée spéciale)
Cybèle Athangba , (Envoyée spéciale)