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Art et Culture Publié le mardi 19 novembre 2013 | AFP

Côte d’Ivoire: un journaliste assassiné par des hommes armés (syndicat)

© AFP Par DR
La presse nationale dans les kiosques à journaux
ABIDJAN - Un journaliste ivoirien a été assassiné en fin de semaine dernière à Abidjan par des hommes armés, a annoncé mardi le responsable du Syndicat de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synapp-CI).

Désiré Oué, 40 ans, est le premier journaliste tué en Côte d’Ivoire depuis
la fin de la crise postélectorale de 2010-2011.

Un autre journaliste, Dieusmonde Tadé, employé du quotidien Le Nouveau Réveil (proche du pouvoir), a été enlevé dans la nuit de lundi à mardi puis relâché mardi matin à une soixantaine de kilomètres d’Abidjan, a déclaré à l’AFP Patrice Yao, le directeur général de ce journal.

Rédacteur en chef de la revue "Tomorrow Magazine", M. Oué "a été abattu
dans la nuit du vendredi à samedi à son domicile par des hommes armés non identifiés", a expliqué à l’AFP le président du Synapp-CI, Guillaume Gbato.

"Quand il est rentré chez lui, il a surpris des brigands qui vandalisaient
sa maison. (...) Tout été emporté chez lui, ce qui fait dire qu’il a été
victime d’un braquage", a raconté à l’AFP Afoussiata Bamba, la ministre de la Communication.
La victime, touchée d’"une balle en pleine poitrine", est "malheureusement
morte des suites de ses blessures", a regretté la ministre, s’appuyant sur les résultats d’une enquête préliminaire.
Selon ses proches et collègues, Désiré Oué, ancien salarié de la RTI
(radio-télévision publique), avait fait les frais d’une vague de licenciements ayant frappé "les journalistes pro-Gbagbo dans les médias publics ivoiriens" après la chute de l’ex-président Laurent Gbagbo en 2011.

Cet assassinat "dans l’exercice de ses fonctions" est "un très mauvais
signal", a dénoncé M. Gbato, qui réclame "une enquête rigoureuse" afin
"d’identifier et d’arrêter les meurtriers".

D’après le bihebdomadaire satirique L’éléphant déchaîné, les deux tueurs
qui l’attendaient à son domicile ont récupéré "son ordinateur portable et
d’autres documents".

Notre Voie, un journal pro-Gbagbo, a qualifié l’assassinat de "crime
crapuleux des milices pro-Ouattara", ce qu’a formellement démenti la ministre de la Communication, arguant que la liberté de la presse était garantie par le régime actuel.

Dieusmonde Tadé a de son côté été enlevé alors qu’il rentrait chez lui dans un taxi abidjanais, puis a été conduit dans un 4X4 à soixante kilomètres de la capitale économique ivoirienne, où il a été abandonné.

Le journaliste du Nouveau réveil, le quotidien du PDCI (pouvoir), n’a pas
indiqué avoir été frappé mais il est "traumatisé", a regretté Patrice Yao, le
directeur général de ce journal.

Dieusmonde Tadé avait reçu "plusieurs menaces de mort" après la publication d’un article impliquant un ex-chef de guerre de la rébellion pro-Ouattara devenu commandant dans l’armée régulière ivoirienne, selon le Synapp-CI.

"Il est désormais clair que les journalistes sont pris pour cible pour le
travail qu’ils font. C’est inacceptable et nous ne l’accepterons pas", a réagi
Guillaume Gbato, le président de ce syndicat.
La ministre Bamba a appelé à "tuer la psychose dans l’oeuf". "Ce sont deux
faits qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre", qui montrent qu’il faut
"mettre l’accent sur la sécurité de tous les citoyens, pas seulement des
journalistes", a-t-elle affirmé.

La Côte d’Ivoire a connu une décennie agitée sous la présidence de Laurent Gbagbo (2000-2010), alors qu’une rébellion occupait le nord du pays.

Cette crise a connu son apogée lorsque M. Gbagbo a refusé de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle en novembre 2010, plongeant le pays dans plusieurs mois d’affrontements sanglants, qui ont fait plus de 3.000 morts.

Les médias ivoiriens, dont une partie est très politisée, avaient joué un
rôle dans cette crise. Les invectives d’un camp à l’autre par unes de journaux interposées restent encore relativement fréquentes aujourd’hui.

ck/jf/de
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