''Nous allons rendre nos régions attractives''
M. Eric Ané est le promoteur du festival Agni Côte d’Ivoire, dont la première édition aura lieu les 6 et 7 décembre prochain dans la nouvelle région du Moronou. Dans cet entretien, le professionnel de la communication qui a choisi de valoriser une partie du patrimoine culturel de la Côte d'Ivoire, explique.
M. Eric Ané, vous venez d'initier le Festival Agni Côte d’Ivoire dont la première édition a lieu dans la région du Moronou. De quoi s'agit-il?
Il s’agit simplement d’une offre culturelle majeure que nous proposons au vaste peuple Agni de Côte d’Ivoire, notamment aux conseils régionaux des grandes entités administratives du pays Agni, car à la vérité, la définition de la politique culturelle d’une région incombe aux Conseils régionaux. C’est ce qui se fait dans les grandes démocraties occidentales et c’est ce que nous devons pouvoir faire. La gestion d’une région n’est pas forcément de l’ordre du politique. Il y a bien d’autres aspects qui permettent un meilleur rayonnement de la région et une meilleure visibilité au plan national et international.
D'où vous est partie l'idée d'un tel festival?
A mon sens, Il y avait un vide à combler. Le pays Agni manque d’activités culturelles. A part la célébration annuelle de la fête des ignames, le pays Agni reste pauvre en manifestation culturelle d’envergure. Nos grands rassemblements se déroulent autour des funérailles. Or, nous savons tous que le peuple Agni est un peuple de civilisation et de grande culture qui regorge d’un patrimoine culturel inestimable et inexploité.
La vraie richesse de nos régions ne se confond pas forcément à l’accumulation économique et matérielle. Elle s’identifie d’abord et avant tout au patrimoine culturel commun légué par nos ancêtres.
Que visez-vous à travers ce festival?
Notre objectif majeur est la valorisation, la promotion de notre riche patrimoine culturel, et surtout sa préservation et sa transmission aux générations futures.
Vous savez, la société Agni est une société extrêmement complexe, et on ne reste pas à Abidjan pour devenir un bon Agni. Il faut avoir le réflexe de fréquenter le village, de s’asseoir aux pieds des anciens pour connaître la profondeur de la société Agni. Il faut chercher à connaître ce que le peuple Agni a de plus profond. Après le désastre qu’a connu notre pays, il faut bien reconstruire la Côte d’Ivoire, notre patrie. Nous estimons que cette reconstruction ne peut se faire que grâce à la truelle des valeurs. Or, les valeurs se trouvent dans notre culture profonde. Il faut armer les générations futures et leur donner des repères solides.
Les Agni sont plusieurs peuples éparpillés au Sud, à l'Est et au Centre. Comment va se faire cette fête pour que tous se sentent concernés?
C’est vrai, les Agni sont dispersés sur le territoire national, mais nous-nous réclamons tous d’un ancêtre commun: Ano Amessan. Nous ne nions pas la source de nos origines, et le parler est le même. Le Festival Agni Côte d’Ivoire ne se sédentarise pas dans une région. C’est un Festival tournant, avec des activités intégratrices. Nous saurons nous retrouver pour célébrer, à partir de cette première édition, la splendeur de notre culture et magnifier notre patrimoine commun.
A deux semaines de l'événement, quel point faites-vous de l'organisation?
Par la grâce de Dieu, l’organisation avance très bien. Nous avons des idées et une vision stratégique en matière d’organisation. Pour le reste, nous-nous battons pour avoir des moyens à la hauteur de nos ambitions (rire). Nous ne nous laisserons pas paralyser par la pauvreté de notre poche. Nous remercions tous ceux qui, spontanément, nous encouragent et nous félicitent pour cette initiative. Nous attendons maintenant, à deux semaines de l’événement, des solidarités agissantes.
Quelles seront les grandes articulations de ce festival?
Il y aura deux grandes articulations pour cette édition inaugurale. D'abord, un aspect qui porte sur la réflexion et qui sera marqué par une conférence portant sur le thème ''La richesse du peuple Agni dans l’émergence d’une Côte d’Ivoire nouvelle'' ; puis un colloque sur la ''Musique Agni, vecteur d’authenticité et facteur d’émergence''. Quant à l’aspect festif, nous mettrons sur orbite la musique ''Ahossi''. C’est une musique qui est prisée par le peuple Agni de Côte d’Ivoire. Les Agni de Côte d’Ivoire, ceux de la diaspora ainsi que tous ceux qui aiment la culture Akan, savent apprécier la valeur éducative de la musique Ahossi. A travers cette musique, on découvre la joie et la gaieté du peuple Agni. Chez l’Agni, la musique accompagne toutes les étapes importantes de la vie. La musique Ahossi, bien plus qu’une expression culturelle, est l’âme du peuple Morofouê. C’est pour cela que nous faisons de cette musique, l’épicentre de ce Festival inaugurale à Bongouanou.
Vous semblez être un amoureux ou un fanatique de cette musique!
L’Ahossi est un genre musical des années 50, qui a refait surface pour redonner une identité culturelle au Moronou. C’est le genre musical qui identifie le peuple Agni Morofouê sur le plan culturel. La musique Ahossi est une musique attrayante, à la fois moralisante, humoristique et joyeuse. La musique Ahossi présente des intérêts sociaux importants, et tout bon Agni se retrouve dans cette musique. Nous pensons même qu’à travers ce festival, nous allons donner une possibilité à nos artistes de mieux se promouvoir sur le plan national et international.
Pourquoi avez-vous choisi Bongouanou pour commencer aux côtés des Royaume comme l'Indénié, le Djuablin ou le Sanwi ?
C’est une question difficile, a priori. Il n’est pas toujours aisé de faire un choix quand vous avez le royaume du Djuablin, celui du Sanwi et de l’indenié. Le choix de Bongouanou répond à des motivations stratégiques et tactiques. Bongouanou a été la dernière région à être érigée. Cette région a donc besoin de visibilité. Bongouanou, c’est l’ancienne boucle du café-cacao. Malgré cela, la ville de Bongouanou n'a pas fière allure; c’est une ville avec une population scolaire de plus de 20.000 élèves. Bongouanou, c’est une ville où les infrastructures sont en souffrance. L’Agni Morofoué, qui vient d’Abidjan, ne peut plus emprunter l’axe Akoupé-Abongoua-Kotobi pour se rendre au chef-lieu de la région. Il faut faire le grand détour sur plus de 45 kilomètres. Le dernier élément qui a aussi milité pour le choix de Bongouanou, c’est qu’on parle du Royaume Djuablin, du Royaume Sanwi, du Royaume Indénié, mais dans le Moronou, il n’existe pas de roi et ce, malgré la présence d’une chaise royale. Cela est gênant. Pour toutes ces raisons combinées, nous avons souhaité organiser l’édition inaugurale du Festival Agni dans cette région pour la mettre sous le feu des projecteurs. Nous signalons que de toutes les 31 régions que compte le pays, seul le Moronou est aux mains d’une dame.
Le temps d'un festival annuel peut-il permettre de perpétuer les traditions aujourd'hui abandonnées?
Il faut inscrire le Festival Agni Côte d’Ivoire comme une activité culturelle d’envergure à pérenniser en pays Agni. C’est tout à fait juste que le temps d’un festival annuel ne peut pas permettre de perpétuer les traditions aujourd’hui abandonnées. Mais, ce premier pas que nous posons peut entraîner un déclic en pays Agni et donner à réfléchir.
Sur votre calepin, vous prévoyez une conférence ce jeudi 28 novembre 2013 avec le Pr. Simon Pierre Ekanza à Abidjan. Que visez-vous ?
L’éminent professeur Simon Pierre Ekanza M’bra, digne fils du pays Agni, un intellectuel brillant et de haut vol, a été sollicité pour prononcer une conférence solennelle sur le thème ''La richesse culturelle du peuple Agni dans l’émergence d’une Côte d’Ivoire nouvelle'', le jeudi 28 novembre 2013 à 17 heures, à l’hôtel Pullman. Nous voulons nous instruire tout simplement de notre passé et voir ce qui fait la spécificité de l’Agni dans cette Côte d’Ivoire en quête de paix et de stabilité.
Qui est attendu à cette grand-messe?
Nous attendons tous ceux qui ont soif du savoir et qui éprouvent un intérêt certain pour le peuple Akan, particulièrement pour le peuple Agni.
Au bout de ce festival, que recherchez-vous?
Le rayonnement culturel du peuple Agni de Côte d’Ivoire. Une dynamique culturelle nouvelle au niveau de nos régions et un meilleur attachement des générations futures à leur terroir. Un homme qui perd sa culture est un homme perdu. La maîtrise de nos langues est un facteur essentiel dans la constitution de nos personnalités. Ce qui fait la valeur d’un homme, ce n’est pas l’épaisseur de son porte-monnaie, mais la valeur qu’il incarne et qui guide ses actions. C’est en valorisant notre patrimoine culturel que nous pourrons en assurer la transmission aux générations futures. A travers ce Festival, nous allons rendre nos régions Agni attractives.
Comment les élus et cadres de votre région ont réagi à l'idée de ce festival?
L’idée du Festival suscite un intérêt réel et visible. Les réactions sont au-delà de nos espérances. Nous remercions grandement nos premières autorités traditionnelles, nos têtes couronnées les plus prestigieuses, les Rois qui nous ont ouvert les portes de leurs Palais, mais surtout de leurs cœurs. Ils nous ont accordé leur bénédiction et nous ont inondés de conseils. Je citerai le Roi du Djuablin, Nanan Agnini Bilé 2, président de l’Association des Rois et Chefs de Côte d’Ivoire, le Roi du Sanwi, Nanan Amon N’Douffou IV pour ses sages conseils, et une gratitude infinie à sa Majesté Nanan BOA Kouassi III, Roi de l’Indénié qui est le haut patron du Festival Agni Côte d’Ivoire 2013. Nous sommes reconnaissant aux cadres de nos régions qui ont vite compris que si la politique divise, la culture rassemble et que nous devons soutenir toute activité qui nous rassemble et nous élève.
Avez-vous le soutien du ministère de la Culture?
Oui, nous avons le soutien institutionnel du ministère de la Culture.
Quel est la plus-value d'une telle initiative?
Nous voulons faire de la culture un socle du développement socio-économique de nos régions. On peut mener une lutte ardue contre la pauvreté en s’appuyant sur le développement culturel. Par définition, un festival est une manifestation régulière, généralement annuelle, et cela a forcément un impact sur la région qui l’accueille. Nous voulons nous amuser, dans la réflexion et dans l’action. C'est pourquoi nous invitons solennellement nos frères et sœurs à venir participer à l’édition inaugurale de ce Festival Agni de Côte d’Ivoire les 6 et 7 décembre prochain à Bongouanou. Ce sera le temps d’un week-end, une occasion de se ressourcer, d’oublier un peu les soucis de la ville et de découvrir la richesse culturelle du pays Agni. L’édition 2014 est déjà prévue pour se tenir dans la région de l’Indénié-Djuablin, et nous demeurons convaincus que nous vivrons de grands et merveilleux moments.
Entretien réalisé par F.D.BONY
M. Eric Ané est le promoteur du festival Agni Côte d’Ivoire, dont la première édition aura lieu les 6 et 7 décembre prochain dans la nouvelle région du Moronou. Dans cet entretien, le professionnel de la communication qui a choisi de valoriser une partie du patrimoine culturel de la Côte d'Ivoire, explique.
M. Eric Ané, vous venez d'initier le Festival Agni Côte d’Ivoire dont la première édition a lieu dans la région du Moronou. De quoi s'agit-il?
Il s’agit simplement d’une offre culturelle majeure que nous proposons au vaste peuple Agni de Côte d’Ivoire, notamment aux conseils régionaux des grandes entités administratives du pays Agni, car à la vérité, la définition de la politique culturelle d’une région incombe aux Conseils régionaux. C’est ce qui se fait dans les grandes démocraties occidentales et c’est ce que nous devons pouvoir faire. La gestion d’une région n’est pas forcément de l’ordre du politique. Il y a bien d’autres aspects qui permettent un meilleur rayonnement de la région et une meilleure visibilité au plan national et international.
D'où vous est partie l'idée d'un tel festival?
A mon sens, Il y avait un vide à combler. Le pays Agni manque d’activités culturelles. A part la célébration annuelle de la fête des ignames, le pays Agni reste pauvre en manifestation culturelle d’envergure. Nos grands rassemblements se déroulent autour des funérailles. Or, nous savons tous que le peuple Agni est un peuple de civilisation et de grande culture qui regorge d’un patrimoine culturel inestimable et inexploité.
La vraie richesse de nos régions ne se confond pas forcément à l’accumulation économique et matérielle. Elle s’identifie d’abord et avant tout au patrimoine culturel commun légué par nos ancêtres.
Que visez-vous à travers ce festival?
Notre objectif majeur est la valorisation, la promotion de notre riche patrimoine culturel, et surtout sa préservation et sa transmission aux générations futures.
Vous savez, la société Agni est une société extrêmement complexe, et on ne reste pas à Abidjan pour devenir un bon Agni. Il faut avoir le réflexe de fréquenter le village, de s’asseoir aux pieds des anciens pour connaître la profondeur de la société Agni. Il faut chercher à connaître ce que le peuple Agni a de plus profond. Après le désastre qu’a connu notre pays, il faut bien reconstruire la Côte d’Ivoire, notre patrie. Nous estimons que cette reconstruction ne peut se faire que grâce à la truelle des valeurs. Or, les valeurs se trouvent dans notre culture profonde. Il faut armer les générations futures et leur donner des repères solides.
Les Agni sont plusieurs peuples éparpillés au Sud, à l'Est et au Centre. Comment va se faire cette fête pour que tous se sentent concernés?
C’est vrai, les Agni sont dispersés sur le territoire national, mais nous-nous réclamons tous d’un ancêtre commun: Ano Amessan. Nous ne nions pas la source de nos origines, et le parler est le même. Le Festival Agni Côte d’Ivoire ne se sédentarise pas dans une région. C’est un Festival tournant, avec des activités intégratrices. Nous saurons nous retrouver pour célébrer, à partir de cette première édition, la splendeur de notre culture et magnifier notre patrimoine commun.
A deux semaines de l'événement, quel point faites-vous de l'organisation?
Par la grâce de Dieu, l’organisation avance très bien. Nous avons des idées et une vision stratégique en matière d’organisation. Pour le reste, nous-nous battons pour avoir des moyens à la hauteur de nos ambitions (rire). Nous ne nous laisserons pas paralyser par la pauvreté de notre poche. Nous remercions tous ceux qui, spontanément, nous encouragent et nous félicitent pour cette initiative. Nous attendons maintenant, à deux semaines de l’événement, des solidarités agissantes.
Quelles seront les grandes articulations de ce festival?
Il y aura deux grandes articulations pour cette édition inaugurale. D'abord, un aspect qui porte sur la réflexion et qui sera marqué par une conférence portant sur le thème ''La richesse du peuple Agni dans l’émergence d’une Côte d’Ivoire nouvelle'' ; puis un colloque sur la ''Musique Agni, vecteur d’authenticité et facteur d’émergence''. Quant à l’aspect festif, nous mettrons sur orbite la musique ''Ahossi''. C’est une musique qui est prisée par le peuple Agni de Côte d’Ivoire. Les Agni de Côte d’Ivoire, ceux de la diaspora ainsi que tous ceux qui aiment la culture Akan, savent apprécier la valeur éducative de la musique Ahossi. A travers cette musique, on découvre la joie et la gaieté du peuple Agni. Chez l’Agni, la musique accompagne toutes les étapes importantes de la vie. La musique Ahossi, bien plus qu’une expression culturelle, est l’âme du peuple Morofouê. C’est pour cela que nous faisons de cette musique, l’épicentre de ce Festival inaugurale à Bongouanou.
Vous semblez être un amoureux ou un fanatique de cette musique!
L’Ahossi est un genre musical des années 50, qui a refait surface pour redonner une identité culturelle au Moronou. C’est le genre musical qui identifie le peuple Agni Morofouê sur le plan culturel. La musique Ahossi est une musique attrayante, à la fois moralisante, humoristique et joyeuse. La musique Ahossi présente des intérêts sociaux importants, et tout bon Agni se retrouve dans cette musique. Nous pensons même qu’à travers ce festival, nous allons donner une possibilité à nos artistes de mieux se promouvoir sur le plan national et international.
Pourquoi avez-vous choisi Bongouanou pour commencer aux côtés des Royaume comme l'Indénié, le Djuablin ou le Sanwi ?
C’est une question difficile, a priori. Il n’est pas toujours aisé de faire un choix quand vous avez le royaume du Djuablin, celui du Sanwi et de l’indenié. Le choix de Bongouanou répond à des motivations stratégiques et tactiques. Bongouanou a été la dernière région à être érigée. Cette région a donc besoin de visibilité. Bongouanou, c’est l’ancienne boucle du café-cacao. Malgré cela, la ville de Bongouanou n'a pas fière allure; c’est une ville avec une population scolaire de plus de 20.000 élèves. Bongouanou, c’est une ville où les infrastructures sont en souffrance. L’Agni Morofoué, qui vient d’Abidjan, ne peut plus emprunter l’axe Akoupé-Abongoua-Kotobi pour se rendre au chef-lieu de la région. Il faut faire le grand détour sur plus de 45 kilomètres. Le dernier élément qui a aussi milité pour le choix de Bongouanou, c’est qu’on parle du Royaume Djuablin, du Royaume Sanwi, du Royaume Indénié, mais dans le Moronou, il n’existe pas de roi et ce, malgré la présence d’une chaise royale. Cela est gênant. Pour toutes ces raisons combinées, nous avons souhaité organiser l’édition inaugurale du Festival Agni dans cette région pour la mettre sous le feu des projecteurs. Nous signalons que de toutes les 31 régions que compte le pays, seul le Moronou est aux mains d’une dame.
Le temps d'un festival annuel peut-il permettre de perpétuer les traditions aujourd'hui abandonnées?
Il faut inscrire le Festival Agni Côte d’Ivoire comme une activité culturelle d’envergure à pérenniser en pays Agni. C’est tout à fait juste que le temps d’un festival annuel ne peut pas permettre de perpétuer les traditions aujourd’hui abandonnées. Mais, ce premier pas que nous posons peut entraîner un déclic en pays Agni et donner à réfléchir.
Sur votre calepin, vous prévoyez une conférence ce jeudi 28 novembre 2013 avec le Pr. Simon Pierre Ekanza à Abidjan. Que visez-vous ?
L’éminent professeur Simon Pierre Ekanza M’bra, digne fils du pays Agni, un intellectuel brillant et de haut vol, a été sollicité pour prononcer une conférence solennelle sur le thème ''La richesse culturelle du peuple Agni dans l’émergence d’une Côte d’Ivoire nouvelle'', le jeudi 28 novembre 2013 à 17 heures, à l’hôtel Pullman. Nous voulons nous instruire tout simplement de notre passé et voir ce qui fait la spécificité de l’Agni dans cette Côte d’Ivoire en quête de paix et de stabilité.
Qui est attendu à cette grand-messe?
Nous attendons tous ceux qui ont soif du savoir et qui éprouvent un intérêt certain pour le peuple Akan, particulièrement pour le peuple Agni.
Au bout de ce festival, que recherchez-vous?
Le rayonnement culturel du peuple Agni de Côte d’Ivoire. Une dynamique culturelle nouvelle au niveau de nos régions et un meilleur attachement des générations futures à leur terroir. Un homme qui perd sa culture est un homme perdu. La maîtrise de nos langues est un facteur essentiel dans la constitution de nos personnalités. Ce qui fait la valeur d’un homme, ce n’est pas l’épaisseur de son porte-monnaie, mais la valeur qu’il incarne et qui guide ses actions. C’est en valorisant notre patrimoine culturel que nous pourrons en assurer la transmission aux générations futures. A travers ce Festival, nous allons rendre nos régions Agni attractives.
Comment les élus et cadres de votre région ont réagi à l'idée de ce festival?
L’idée du Festival suscite un intérêt réel et visible. Les réactions sont au-delà de nos espérances. Nous remercions grandement nos premières autorités traditionnelles, nos têtes couronnées les plus prestigieuses, les Rois qui nous ont ouvert les portes de leurs Palais, mais surtout de leurs cœurs. Ils nous ont accordé leur bénédiction et nous ont inondés de conseils. Je citerai le Roi du Djuablin, Nanan Agnini Bilé 2, président de l’Association des Rois et Chefs de Côte d’Ivoire, le Roi du Sanwi, Nanan Amon N’Douffou IV pour ses sages conseils, et une gratitude infinie à sa Majesté Nanan BOA Kouassi III, Roi de l’Indénié qui est le haut patron du Festival Agni Côte d’Ivoire 2013. Nous sommes reconnaissant aux cadres de nos régions qui ont vite compris que si la politique divise, la culture rassemble et que nous devons soutenir toute activité qui nous rassemble et nous élève.
Avez-vous le soutien du ministère de la Culture?
Oui, nous avons le soutien institutionnel du ministère de la Culture.
Quel est la plus-value d'une telle initiative?
Nous voulons faire de la culture un socle du développement socio-économique de nos régions. On peut mener une lutte ardue contre la pauvreté en s’appuyant sur le développement culturel. Par définition, un festival est une manifestation régulière, généralement annuelle, et cela a forcément un impact sur la région qui l’accueille. Nous voulons nous amuser, dans la réflexion et dans l’action. C'est pourquoi nous invitons solennellement nos frères et sœurs à venir participer à l’édition inaugurale de ce Festival Agni de Côte d’Ivoire les 6 et 7 décembre prochain à Bongouanou. Ce sera le temps d’un week-end, une occasion de se ressourcer, d’oublier un peu les soucis de la ville et de découvrir la richesse culturelle du pays Agni. L’édition 2014 est déjà prévue pour se tenir dans la région de l’Indénié-Djuablin, et nous demeurons convaincus que nous vivrons de grands et merveilleux moments.
Entretien réalisé par F.D.BONY