La grogne est de plus en plus vive chez certains instituteurs, militants du mouvement pour l’union des enseignants de Côte d’Ivoire (Muneci). Ces enseignants réclament depuis quelques jours un ministère de l’Enseignement primaire. Selon Abba Eban, le président de ce mouvement qui s’est confié récemment à Notre Voie, cette exigence répond à un disfonctionnement criant de la formation de base dans les écoles primaires publiques de Côte d’Ivoire. Une formation en dent de scie selon lui dévoyée de sa mission. A l’en croire, les programmes, contenus et emplois du temps sont inutilement surchargés ; les textes de lecture insipides et démotivants pour inciter les enfants à la lecture ; les manuels scolaires manquant de clarté. « Il y a une baisse croissante du niveau des élèves. Plus de 60% des enfants sortis des classes de CP et CE ne savent pas lire. Il y a un désintérêt des élèves à l’effort de réussite » a-t-il relevé. Pour le président du Muneci, il est urgent d’alléger les programmes et les emplois du temps, d’accorder du temps à la lecture et l’écriture ; de moderniser les outils de travail de l’enseignant du primaire, de restaurer l’initiative et l’autorité de cet enseignant dans sa classe, d’alléger sa tâche pour le rendre plus performant. « La Direction de la pédagogie et de la Formation continue (Dpfc), est un véritable gâchis. Cette direction trompe l’Unesco pour recevoir des subventions. Pendant que les parents d’élèves subissent sans rien dire, l’école est en train de s’enfoncer. Notre système d’enseignement primaire n’est pas adapté au contexte actuel », a-t-il révélé.
Charles Bédé
Charles Bédé
