Costume cravate noire pour les uns (en général les invités non nationaux), la Dishdash (longue robe blanche) et le keffieh(foulard) blanc tenu par l’agal (une sorte de tuyaux noirs) pour les autres (pour la plupart les Emiratis), le gratin du cinéma arabe et aussi mondial a pris d’assaut hier soir la prestigieuse salle du Madinat Arena pour la très attendue soirée d’ouverture de la 10ème édition du Festival international du film de Dubaï (DIFF). Pour l’occasion, le président du festival, Abdulhamid Juma et son équipe avaient mis les petits plats dans les grands pour que la fête soit belle : décor somptueux, tapis rouge et marche solennelle des invités prestigieux dont des stars locales et internationales du cinéma (Martin Sheen, Cate Blanchett…), devant une nuée de caméras et sous le crépitement incessant des flashs des photographes. Il faut le souligner, le festival célèbre, cette année, 10 années de passion pour le cinéma. Au total, 174 films issus de divers horizons (Afrique, Moyen-Orient, Asie, Europe et Amérique), repartis dans différentes catégories, seront projetés. Et c’est le film palestino-émirati « Omar » du réalisateur Hany Abu Assad qui a ouvert, vendredi soir, ce 10ème festival international du film de Dubaï. Il s’agit d’une comédie dramatique qui raconte, trahisons et coups bas; comment Omar, un jeune boulanger, se bat pour sauver son amour pour Nadia, dans une Palestine sous occupation et déchirée par la guerre. D’ailleurs, Hany Abu Assad est le seul cinéaste, à ce jour, à ouvrir par deux fois le festival. Déjà en 2005, avec son film « Abu Assad Paradise Now », il avait eu l’insigne honneur de donner le ton du festival.En plus des projections de films, sur des sites choisis en plein cœur de Dubaï dont le Centre commercial Mall of Emirates, le festival sera également meublé par les rencontres professionnelles. Lesquelles pousseront du samedi au vendredi prochain, à travers un forum au quartier général du DIFF, situé au Johara Ballroom, dans le Centre de conférence, la réflexion sur l’écriture et le financement d’un film, la distribution des films arabes et les stratégies marketing pour vendre un film. A cela s’ajoute le Marché du film de Dubaï, qui réunira, durant trois jours, les producteurs et autres professionnels du secteur, qui partageront leurs expériences et scruteront d’éventuelles opportunités d’affaires. Mais, de toute évidence, deux temps forts marqueront ce 10ème DIFF. L’un, c’est la remise d’un prix d’honneur pour l’ensemble de sa riche carrière à l’acteur américain Martin Sheen, qui a joué dans plus de 80 films dont « Apocalypse Now » de Francis Ford Coppola. La star était visiblement émue, hier soir, de recevoir cette distinction. « Martin Sheen est une légende cinématographique dont la carrière remarquable a dépassé cinq décennies. Nous sommes honorés de lui décerner ce prix et de l’accueillir à Dubaï », a noté M. Abdulhamid Juma, patron du festival. L’autre moment important du festival est la soirée de remise du prix IWC Schaffhausen, du nom du fabricant suisse de montres qui récompense les jeunes cinéastes porteurs de projets pertinents, qui est à sa deuxième édition. Ce samedi, le jury présidé par la célèbre actrice Cate Blanchett, désignera le lauréat. C’est le samedi 14 décembre prochain que ce 10ème DIFF refermera ses portes, à travers une grande réception que Son Altesse Ahmed bin Saeed Al Maktoum, Président d’honneur du festival, donnera, histoire de clore en beauté l’événement et de partager un bon moment de convivialité avec les festivaliers. La veille, le palmarès de ce 10ème Diff, sera dévoilé, au cours de la cérémonie de clôture, prévue au Madinat Arena. Créé en 2004, le festival international du film de Dubaï est le plus important événement cinématographique du Moyen-Orient. Il est surtout une plate-forme incroyable de visibilité pour les cinéastes arabes et une rampe de lancement du 7ème art dans cette région.
Y. Sangaré (Envoyé spécial )
Y. Sangaré (Envoyé spécial )