Les enjeux sont d’une importance capitale. Il s’agit de la ratification de deux importants traités. Celui de Beijing portant sur « les interprétations et exécution audiovisuelles » permettant aux artistes interprètes de vivre décemment de leur métier. L’autre, celui de Marrakech, visant à faciliter l’accès des déficients visuels et des personnes ayant des difficultés de lecture des textes imprimés aux œuvres publiées. C’est en vue d’amener les Etats membres de la CEDEAO à ratifier ces deux traités que les ministres de cet espace sous-régionale étaient en conclave à Abidjan. Hier, procédant à l’ouverture de cette rencontre, à l’Hôtel Sofitel- Plateau, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a donné la claire vision du Président de la République, Alassane Ouattara, quand au rôle de la Culture dans l’émergence de la Côte d’Ivoire. « Le Président de la République s’est fixé pour objectif de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Car, sortir les handicapés de leur situation précaire et permettre aux artistes interprètes de vivre décemment de leur métier sont un signe que l’émergence prônée, à l’horizon 2020, ne sera pas elle-même porteuse de handicaps.» Dans la foulée, le chef du gouvernement n’a pas manqué de dire l’engagement de l’Etat ivoirien à être au nombre des premiers pays à traduire Beijing et Marrakech en texte de loi. Le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, dans son adresse, a dit sa fierté face à « la part historique que notre pays entend jouer par l’adoption future de ces traités et leur ratification par notre parlement.», Bien avant la journée d’hier, les experts des quinze pays de la Cedeao auxquels s’ajoutent la Chine, la Mauritanie, le Maroc et l’Afrique du Sud ont réfléchi sur le thème créativité et accès au savoir : un élan social et économique pour l’Afrique. » Ils ont également évoqué des sujets liés aux possibilités offertes par la révolution numérique aux industries culturelles et principalement à la musique pour qu’elle soit source de prospérité et de création de richesse. Quant à Trevor Clark, Directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), il a tablé sur l’impérieuse nécessité qu’ont ces pays à ratifier ces traités car la culture est un domaine, par excellence, de développement. Il est bon de noter que la rencontre est co-organisée par le ministère de la Culture de Côte d’Ivoire et l’OMPI.
Jean-Antoine Doudou
Jean-Antoine Doudou