« Nous, planteurs d’hévéa, nous avons un problème. La Côte d’Ivoire compte beaucoup de planteurs d’hévéa, ce qui nous place au 1er rang africain et au 7ème rang mondial des producteurs de caoutchouc. Cependant, il y a quelque chose qui se passe dans la filière et c’est ce que nous sommes venus décrier. Le caoutchouc ne se vend plus en Côte d’Ivoire, particulièrement dans notre région du District du Bas-Sassandra. Il y a des usiniers tels SAPH, SOGB, EXAT, IDH, TRCI et ITCA avec lesquels nous avons signé des conventions qui stipulent que les planteurs sont tenus de vendre toutes leurs productions à ces usiniers là. Depuis le début de cette année 2013, nous assistons à un phénomène que nous ne retrouvons pas dans les conventions. Les usiniers nous donnent à présent, des quotas d’achat de nos productions. Exemple : ‘‘coopérative CODE-GB, vous ne devez nous vendre que 300 tonnes’’. Alors que cette coopérative a produit 1000 tonnes. Si l’usinier ne prend que 300 tonnes, qu’allons-nous faire des 700 tonnes qui nous restent sur les bras ? Nous n’arrivons plus à vendre notre caoutchouc. Cela nous pose problème car nous n’arrivons plus à nous occuper convenablement de nos familles. Nous n’avons que le caoutchouc pour vivre. Nous sommes donc là pour interpeller l’Etat, les usiniers et toute la population. Nous sommes là en tant que producteurs, pour décrier cette situation ». Ces propos ont été tenus récemment lors de la conférence de presse organisée la semaine dernière à San-Pedro, par la Fédération des coopératives de la filière hévéa du District du Bas-Sassandra. A cette table, on notait la présence d’Eric Jean d’Acquin Ouloto, PCA de la Fédération Nationale des Sociétés Coopératives d’Hévéa de C.I., qu’entouraient Assablé Yao Ferdinand, Directeur CHT, Kouadio Kouassi, PCA COOPHES, Kouamé Kouadio Joseph, PCA COOPHCB et Gbonhon Nemlin Emile, PCA CODHE-GB, porte parole des planteurs du Bas-Sassandra. Selon les planteurs, cette nouvelle pratique des quotas initiée par les usiniers, favorise la floraison des pisteurs. Ce qui n’existait pas dans la filière. « Ainsi, ceux-ci s’adonnent à l’achat de nos produits à vil prix. Et à qui les revendent-ils pendant qu’on nous impose des quotas ? », se demandent les planteurs. Ils disent ne rien comprendre de cette situation dans un pays, de surcroît, 1er producteur africain d’hévéa avec seulement 2 % du marché mondial. « Ce n’est pas le fait d’une surproduction. Où se situe donc la raison de cette volte-face des usiniers qui achètent pourtant avec les particuliers qui nous imposent leurs prix ? », S’interrogent-ils. ‘‘Broyant du noir’’, selon leur propre terme, les planteurs d’hévéa du District du Bas-Sassandra sollicitent le gouvernement afin qu’il se penche sur leur situation en organisant une rencontre Gouvernement-usiniers-planteurs d’hévéa.
SORY BLINTIAKA (Correspondant)
SORY BLINTIAKA (Correspondant)