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Politique Publié le lundi 16 décembre 2013 | Le Patriote

Sortir de l’impasse

L’actualité nationale en Côte d’Ivoire a été marquée, ces derniers jours, par la visite d’Etat du Président de la République auprès des populations de la région du Bélier et du District autonome de Yamoussoukro. Beaucoup de sujets ont été abordés dans les discours officiels. Absents de l’organisation de ces tournées d’intérêt public, les cadres de l’opposition, principalement ceux du FPI, n’en ont pas moins fait parler d’eux. Le Chef de l’Etat, lui-même à plusieurs reprises, leur a consacré quelques plages, leur demandant de rejoindre le processus politique en cours.
Officiellement, ce parti n’a pas encore répondu aux appels du Président Ouattara. Il y a eu quelques réactions de quelques responsables de ce parti politique, signifiant que « le FPI n’est pas demandeur ». Or, à la réalité, ce parti a plus que besoin que les paroles du Chef de l’Etat, l’invitant à rejoindre le gouvernement, soient traduites en actes. Ce sera une vraie bouffée d’oxygène pour cette formation politique à la croisée des chemins. Réduit au silence médiatique, loin des centres de décision, le FPI veut pouvoir exister et sortir de ses propres contradictions et de ses propres turpitudes.
Quelle est, aujourd’hui, la réalité de ce parti politique au-delà des fanfaronnades et autres gesticulations ? Le FPI est en détresse. Pour avoir boudé les urnes lors des trois dernières consultations électorales (législatives, régionales et municipales), le parti de la rose a empêché nombre de ses cadres de s’affirmer localement et participer au débat politique. Avec des leaders en cavale un peu partout dans le monde, dont le premier, Laurent Gbagbo, a maille à partir avec la justice internationale, le FPI ne sait plus où donner de la tête, sinon dans le dilatoire pour se faire passer maître d’un jeu politique qu’il ne contrôle que virtuellement. Sa nouvelle trouvaille : « les états généraux de la République ». Que renferme au juste ce concept ? Rien de concret. Sauf que ce parti qui a habitué les Ivoiriens aux discours, voudrait entraîner le pays dans un nouveau cycle de bavardages, de résolutions, de recommandations et de signatures. Avec Laurent Gbagbo, il y a eu le Forum national pour la réconciliation, des rencontres dites des « quatre grands leaders politiques », les accords de Marcoussis, Accra, Pretoria, Addis-Abeba et Ouagadougou. Partout, les maux de la République ont été indexés. Ils avaient pour nom : division, impunité, corruption, tribalisme, exclusion. En somme, la mauvaise gouvernance. Il fallait donc sortir le pays de ce cycle infernal. L’une des actions pour y parvenir était l’organisation d’élections générales inclusives. Le FPI s’est opposé à la communauté internationale mais surtout à la volonté populaire des Ivoiriens. Aujourd’hui, ce parti se retrouve isolé, à regarder dans le rétroviseur tandis que le pays, sous la houlette d’un homme d’action et pragmatique, avance à petits pas rassurants vers l’émergence et le développement.
Cette situation est l’aboutissement d’un processus de normalisation initié par Alassane Ouattara, qui a toujours demandé au FPI de jouer sa partition et à ses cadres exilés volontaires, de rentrer. Il en est de même pour les soldats qui semblent avoir perdu le sens du drapeau national, à qui il est demandé de rejoindre leurs unités respectives.
Un dialogue politique inclusif a été lancé à grand renfort de publicité. Toute la nation s’y était reconnue. Seul le FPI, occupé en ce moment-là à autre chose, s’y était opposé. Aujourd’hui, ce parti se cherche une porte de sortie. Lâché par certains de ses alliés, ce fleuve vers qui convergeaient une kyrielle de petites rivières, tarit. Mel Théodore, Gervais Coulibaly et autre Henriette Lagou, autrefois animateurs de la Majorité présidentielle qui gravitait autour du noyau principal, se sont tracé leur propre chemin. L’horizon s’assombrit donc de plus en plus pour ce soldat en perdition qui veut se sauver. D’où ses nombreuses sorties ces derniers mois. En quelques semaines, le FPI a été reçu en audience par la quasi-totalité des chancelleries occidentales accréditées en Côte d’Ivoire. Il y a quelques jours, à sa demande, la direction de ce parti, sous les feux des cameras et les micros, se trouvait à la rue Lepic pour échanger avec le locataire des lieux, le RDR. La main tendue d’Alassane Ouattara au FPI pour rejoindre l’équipe de gagneurs, aux commandes du navire Ivoire, est donc une véritable perche à saisir. Deux options sont possibles. D'un côté, les extrémistes pourraient le pousser à se maintenir dans le repli et l’isolement. De l'autre, il est possible que le FPI revienne dans le processus politique. Tout dépendra alors de ses relations avec les Ivoiriens. L'enjeu principal pour le FPI, dans la perspective des nouvelles élections, est de reconstruire son image qui s’est beaucoup effritée dans les esprits. Pour y parvenir, il faut sortir ce parti de l’impasse actuelle dans laquelle ses dirigeants l’ont plongée

PAR Charles Sanga
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