2013 a été déclarée année de la Santé en Côte d’Ivoire. La décision a été prise au plus haut niveau par le Chef de l’Etat et elle a par la suite été entérinée par le gouvernement. Globalement, cela avait pour objectif de relancer un système sanitaire qui, après 11 ans de crise socio-politique, était totalement défaillant. Ainsi, le 1er février 2013, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan lançait officiellement l’année de la Santé. Un véritable chantier pour la ministre de la Santé et de la lutte contre le SIDA, Dr Raymonde Goudou Coffie. Présentant son programme de travail, elle explique qu’elle aura à travailler sur trois fronts. A savoir le réarmement moral des personnels de santé gagnés par la démotivation en raison des conditions de travail et les revendications à l’origine des incessants arrêts de travail ; la mise en route de la reforme hospitalière ; la restauration de l’offre de soin et des plateaux techniques. En clair, améliorer les conditions de travail des personnels. Concernant le premier point, le 06 juin, en conseil des ministres, le gouvernement annonce la bonne nouvelle. Le décret portant revalorisation indiciaire des personnels de santé a été adopté. Cette mesure octroie une bonification indiciaire de 400 points aux cadres supérieurs de la santé et 150 points aux personnels paramédicaux. La mesure prend effet à compter du 1er janvier 2014. La prise de ce décret a le mérite de mettre fin aux grèves des personnels et de permettre au ministre de la Santé d’entreprendre sereinement les actions majeures de son département. Ainsi, est engagée la lutte contre le racket. Une véritable gangrène dans le milieu sanitaire. Tant bien que mal, la lutte porte ses fruits. Des agents indélicats sont pris la main dans le sac au CHU de Cocody. Ils avaient subtilisé des kits de césarienne. Des réseaux de vente de médicaments destinés aux pharmacies des hôpitaux publics sont également démantelés. Parallèlement à la lutte, le gouvernement entame la réhabilitation des centres de santé. Une véritable course contre la montre à ce niveau.
Le Programme présidentiel d’urgence (PPU) permet la réhabilitation de six hôpitaux généraux (Bondoukou, Korhogo, Bouna, Grand-Lahou, Grand-Bassam et Jacqueville).
Ouverture de plusieurs chantiers
Le PPU favorise également la mise aux normes des formations sanitaires de la ville d’Abidjan érigées en hôpitaux publics. Il s’agit des hôpitaux généraux de Marcory, Treichville, Yopougon Attié et Abobo-sud. Cela pour un montant de 10 milliards F CFA. 42 établissements de référence ont été identifiés sur tout le territoire national afin d’en relever le plateau technique. 38 d’entre eux devraient être entièrement équipés d’ici la fin de l’année, pour un coût global de plus de 20 milliards FCFA. Au nombre des acquis, l’on peut également citer l’ouverture du nouvel hôpital général de Gagnoa, l’ouverture du centre d’hémodialyse de Bouaké et celui du SAMU, à Abidjan. Sur le plan des évacuations sanitaires, 10 ambulances ont été affectées à plusieurs localités de l’intérieur du pays. Un coup de fouet est aussi donné à plusieurs programmes. La lutte contre la mortalité maternelle est accélérée avec le lancement de la CARMMA (Campagne pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique) dans le mois de juillet, par la première dame, Dominique Ouattara. Le Programme élargi de vaccination (PEV), pour renforcer la vaccination de routine a offert 1000 vélos, 262 motos, 651 réfrigérateurs et 51 congélateurs aux districts sanitaires dans le cadre des journées nationales polio. Des efforts sont également entrepris dans le cadre de la lutte contre le VHI/SIDA, la tuberculose et le paludisme. Pour le paludisme, le Président de la république a prêté son image pour la promotion de la moustiquaire imprégnée. A cet effet, 8 millions de moustiquaires ont été distribuées gratuitement à la population. Ce qui a permis à 66% des ménages de disposer d’une moustiquaire. Pour la tuberculose, une campagne de dépistage gratuite a été menée. En ce qui concerne la lutte contre la pandémie du siècle, des chèques d’un montant de 300 millions FCFA ont été distribués aux ONG engagées dans la lutte. Les activités du Conseil national de lutte contre le SIDA viennent d’être lancées par le Président de la République. Au plan institutionnel, 2013 a été marqué par différentes reformes. Notamment celle de la Pharmacie de la santé publique(PSP). La nouvelle PSP dont le conseil d’administration a été mis en place, est une association à but non lucratif. Avec la reforme, elle aura une autonomie financière et de gestion. Ce qui permettra d’améliorer la disponibilité des médicaments dans les établissements sanitaires publics. Il s’agit également de la loi portant création de l’Ordre national des sages-femmes et des maïeuticiens de Côte d’Ivoire, de la prise du décret n° 2013-416 portant réglementation de la commercialisation des substituts du lait maternel. Autant d’actions qui ont véritablement boosté la santé en Côte d’Ivoire. On peut le dire, 2013 a véritablement consacré le redémarrage du système sanitaire ivoirien.
Les faiblesses
Certes, beaucoup a été fait par le gouvernement au niveau de la santé, mais il faut reconnaître que certaines mesures n’ont pas donné les résultats escomptés. Parmi celles-ci, la gratuité ciblée. Cette mesure qui est l’une des politiques phares du gouvernement sous l’ère Ouattara, n’a toujours pas atteint sa vitesse de croisière. La gratuité demeure encore un leurre dans les hôpitaux publics ivoiriens. Nombreuses sont les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, les principaux bénéficiaires de cette mesure, qui n’ont pas accès gratuitement aux médicaments. C’est le cas avec les kits de césarienne. Rares sont les femmes en couche qui ont pu s’en procurer gratuitement. Les parents sont obligés de débourser de l’argent auprès des agents pour en avoir. Les montants varient entre 50 000 et 75 000 FCFA. Le racket est donc toujours présent dans les hôpitaux. Ce qui nous amène à conclure que la politique d’humanisation du personnel de la santé dans laquelle s’est investie la ministre de la Santé, Dr Raymonde Goudou Coffie, n’a véritablement pas eu d’écho auprès de ses collaborateurs. Les ressources humaines sont donc le talon d’Achille du système sanitaire ivoirien. Un autre problème est celui du matériel et des équipements. Soit le matériel manque, soit il n’y a pas de ressources financières pour assurer la maintenance. En fait, le problème de financement se pose au niveau de toute la pyramide sanitaire, à commencer par le budget alloué à la santé. Ce budget est de 4%, très loin des 15% recommandés par l’OMS.
Dao Maïmouna
Le Programme présidentiel d’urgence (PPU) permet la réhabilitation de six hôpitaux généraux (Bondoukou, Korhogo, Bouna, Grand-Lahou, Grand-Bassam et Jacqueville).
Ouverture de plusieurs chantiers
Le PPU favorise également la mise aux normes des formations sanitaires de la ville d’Abidjan érigées en hôpitaux publics. Il s’agit des hôpitaux généraux de Marcory, Treichville, Yopougon Attié et Abobo-sud. Cela pour un montant de 10 milliards F CFA. 42 établissements de référence ont été identifiés sur tout le territoire national afin d’en relever le plateau technique. 38 d’entre eux devraient être entièrement équipés d’ici la fin de l’année, pour un coût global de plus de 20 milliards FCFA. Au nombre des acquis, l’on peut également citer l’ouverture du nouvel hôpital général de Gagnoa, l’ouverture du centre d’hémodialyse de Bouaké et celui du SAMU, à Abidjan. Sur le plan des évacuations sanitaires, 10 ambulances ont été affectées à plusieurs localités de l’intérieur du pays. Un coup de fouet est aussi donné à plusieurs programmes. La lutte contre la mortalité maternelle est accélérée avec le lancement de la CARMMA (Campagne pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique) dans le mois de juillet, par la première dame, Dominique Ouattara. Le Programme élargi de vaccination (PEV), pour renforcer la vaccination de routine a offert 1000 vélos, 262 motos, 651 réfrigérateurs et 51 congélateurs aux districts sanitaires dans le cadre des journées nationales polio. Des efforts sont également entrepris dans le cadre de la lutte contre le VHI/SIDA, la tuberculose et le paludisme. Pour le paludisme, le Président de la république a prêté son image pour la promotion de la moustiquaire imprégnée. A cet effet, 8 millions de moustiquaires ont été distribuées gratuitement à la population. Ce qui a permis à 66% des ménages de disposer d’une moustiquaire. Pour la tuberculose, une campagne de dépistage gratuite a été menée. En ce qui concerne la lutte contre la pandémie du siècle, des chèques d’un montant de 300 millions FCFA ont été distribués aux ONG engagées dans la lutte. Les activités du Conseil national de lutte contre le SIDA viennent d’être lancées par le Président de la République. Au plan institutionnel, 2013 a été marqué par différentes reformes. Notamment celle de la Pharmacie de la santé publique(PSP). La nouvelle PSP dont le conseil d’administration a été mis en place, est une association à but non lucratif. Avec la reforme, elle aura une autonomie financière et de gestion. Ce qui permettra d’améliorer la disponibilité des médicaments dans les établissements sanitaires publics. Il s’agit également de la loi portant création de l’Ordre national des sages-femmes et des maïeuticiens de Côte d’Ivoire, de la prise du décret n° 2013-416 portant réglementation de la commercialisation des substituts du lait maternel. Autant d’actions qui ont véritablement boosté la santé en Côte d’Ivoire. On peut le dire, 2013 a véritablement consacré le redémarrage du système sanitaire ivoirien.
Les faiblesses
Certes, beaucoup a été fait par le gouvernement au niveau de la santé, mais il faut reconnaître que certaines mesures n’ont pas donné les résultats escomptés. Parmi celles-ci, la gratuité ciblée. Cette mesure qui est l’une des politiques phares du gouvernement sous l’ère Ouattara, n’a toujours pas atteint sa vitesse de croisière. La gratuité demeure encore un leurre dans les hôpitaux publics ivoiriens. Nombreuses sont les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, les principaux bénéficiaires de cette mesure, qui n’ont pas accès gratuitement aux médicaments. C’est le cas avec les kits de césarienne. Rares sont les femmes en couche qui ont pu s’en procurer gratuitement. Les parents sont obligés de débourser de l’argent auprès des agents pour en avoir. Les montants varient entre 50 000 et 75 000 FCFA. Le racket est donc toujours présent dans les hôpitaux. Ce qui nous amène à conclure que la politique d’humanisation du personnel de la santé dans laquelle s’est investie la ministre de la Santé, Dr Raymonde Goudou Coffie, n’a véritablement pas eu d’écho auprès de ses collaborateurs. Les ressources humaines sont donc le talon d’Achille du système sanitaire ivoirien. Un autre problème est celui du matériel et des équipements. Soit le matériel manque, soit il n’y a pas de ressources financières pour assurer la maintenance. En fait, le problème de financement se pose au niveau de toute la pyramide sanitaire, à commencer par le budget alloué à la santé. Ce budget est de 4%, très loin des 15% recommandés par l’OMS.
Dao Maïmouna