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Politique Publié le samedi 28 décembre 2013 | Nord-Sud

2011- 2013 Ouattara : Quel bilan ?

© Nord-Sud Par DR
En visite au Royaume Uni : le Président Alassane Ouattara a reçu les athlètes ivoiriens venus participer aux Jeux olympiques
Samedi 28 juillet 2012. Londres (Royaume uni). En visite de travail, le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara (photo) reçoit les athlètes ivoiriens venus participer aux Jeux olympiques, en présence de la Première dame, Mme Dominique Ouattara et du ministre des Sports et loisirs, Philippe Légré
La Côte d’Ivoire présente un visage post-crise qu’il faut apprécier, ensemble, avec objectivité. Cet exercice passe par l’évaluation des acquis et des perspectives de développement.


Fin d’année, l’heure d’un bilan d’étape. Le bilan de l’actuelle gouvernance intéresse au plus haut point les Ivoiriens et les observateurs de l’actualité ivoirienne. Alassane Ouattara a-t-il convaincu en trois ans d’exercice ? Pour répondre à cette question, souvenons-nous de deux commentaires parmi tant d’autres que fait le chef de l’Etat sur sa propre prestation. Le premier : «J’ai perdu du temps puisque je n’ai pris fonction qu’en mai (2011), alors que j’ai été élu en octobre-novembre (2010)». Le second : «J’ai trouvé un pays qui était plus détérioré que je l‘avais imaginé. Par conséquent, c’est un travail qui nécessite que j’essaie de continuer. C’est pour cela que j’indique maintenant que j’envisage de demander un deuxième mandat à mes concitoyens». Le président de la République a tenu ces propos le 4 décembre au micro de l’agence Reuters. Une semaine avant, il avait achevé une visite d’Etat dans la région de Gbêkê, au Centre du pays. A l’occasion, il a réitéré sa volonté de rempiler pour un second mandat. Déjà au mois de juillet, en meeting à Korhogo, il avait demandé aux populations du Nord ivoirien, à qui il rendait une visite d’Etat, de lui accorder leurs suffrages à la présidentielle de 2015. Plusieurs niveaux de compréhensions se dégagent de la démarche du chef de l’Etat. Le président affiche ainsi sa volonté de mieux faire. Lui, qui dit vouloir «réussir» son mandat n’est pas satisfait à 100%. Sinon, il ne demanderait pas une rallonge. Alassane Ouattara le confesse à demi-mot: «L’objectif, c’est d’atteindre les objectifs du programme que j’ai proposé à mes concitoyens pendant la campagne précédente…». Déduction, le numéro Un ivoirien n’a pas encore atteint le niveau de développement ou de relance économique, politique et social qu’il souhaite pour ses concitoyens. D’où le sens de sa promesse, renouvelée, qui va l’amener, selon lui, à «tout mettre en œuvre pour apporter des réponses aux préoccupations» des Ivoiriens. La question récurrente de l’amélioration des conditions de vie, de la réhabilitation et la construction des infrastructures et celle de la relance économique le préoccupe, d’autant que c’est sur ces points qu’il est attendu à l’heure du bilan. Toutefois, son gouvernement peint un tableau reluisant. «La Côte d’Ivoire est en chantiers partout, y compris dans les régions qui n’ont pas encore été visitées. Les exemples sont nombreux ; les ponts de Bouaflé et de Jacqueville, la route de Agnibilékrou-Abengourou, le barrage de Soubré, le bitumage de rues de San-Pédro, les nombreux projets du Programme présidentiel d’urgence…», a énuméré Bruno Koné, porte-parole du gouvernement, dans le colonnes de Fraternité Matin, du 23 décembre 2013. S’il affirme que la Côte d’Ivoire est au travail, il note aussi qu’elle a renoué avec la croissance économique. Mais la communication gouvernementale est battue en brèche par l’offensive de l’opposition. Celle-ci lit avec d’autres lunettes le tableau présenté par les autorités. Et déduit à l’instar du Front populaire ivoirien (Fpi) qu’Alassane Ouattara a «échoué». Pascal Affi N’Guessan, président de l’ex-parti au pouvoir, qui s’en faisait l’écho, lors de sa toute première conférence de presse début novembre à Abidjan, a prévenu d’une économie à l’agonie. De l’avis des frontistes, l’Etat passe du désendettement «réussi» par le régime de la ‘’Réfondation‘’ à celui du «surendettement». La Côte d’Ivoire sous M. Ouattara est arrimée au prêt extérieur, écorchant d’après la direction du Fpi l’image qu’il dit avoir donné du pays en dix ans d’exercice du pouvoir. Outre le parti de Laurent Gbagbo, Lider de Mamadou Koulibaly est aussi critique sur la gouvernance Ouattara. En témoigne la dernière contribution du Dr Prao, délégué national au système monétaire et financier de ce parti. Il tourne presqu’en dérision le projet de la «Côte d’Ivoire émergente à l’horizon 2020» du pouvoir. «La notion d’émergence est devenue un concept utilisé par tous les dirigeants africains pour donner espoir à leurs populations. Les gouvernants africains habitués aux grands discours parfois creux, ont trouvé un nouveau concept pour endormir leurs peuples pendant qu’ils dilapident les deniers publics. Le miracle n’existant pas en économie, il est difficile de croire à une émergence hypothétique et décrétée», critique-t-il le régime du ‘’Vivre ensemble‘’. Dr Prao exhorte les populations africaines en générale, et Ivoiriennes en particulier, à l’objectivité. Il les met aussi en garde devant les concepts qui n’ont pour seul but de maintenir, selon lui, la masse dans l’espérance d’un lendemain radieux. Lider partage avec le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) la même critique sur la sécurité. D’après Daniel Ahizi Aka, président de ce parti, «de 49%, aujourd’hui nous sommes à 61% de taux de pauvreté en Côte d’Ivoire face à un taux de croissance de 9,8%. Cette croissance est motivée par des capitaux qui ne tiennent pas compte des Ivoiriens. La croissance profite aux multinationales. Elles investissent et repartent avec les richesses du pays. Cette richesse ne profite pas aux Ivoiriens. C’est une croissance dangereuse». Cette observation qu’il a faite le 22 octobre face à la presse, à Abidjan, montre, selon lui, que beaucoup reste à faire au niveau de la sécurisation des personnes et des biens. Au regard de opinions contradictoires des deux blocs opposés, il est loisible de conclure que la classe politique reste profondément divisée sur la santé du pays. Même la société civile (voir ci-contre), jouant l’arbitre, interpelle souvent les gouvernants sur la nécessité pour eux de s’améliorer. Mais une chose est de donner un carton jaune d’avertissement, une autre est de réaliser que le pays est sorti de la zone de turbulences du fait des mesures drastiques et diligentes prises par le régime, dès son avènement.

Bidi Ignace
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