Dès ce mois de janvier, les salaires des fonctionnaires ivoiriens enregistreront de nouveaux chiffres avec la relance du système de déblocage des avancements.
L’information n’a pas fini de ravir les travailleurs de l’administration publique de Côte d’Ivoire. Le président Alassane Ouattara et son gouvernement ont décidé de leur offrir une bonne dose de motivation. Le mardi 31 décembre, dernier jour de l’année 2013, le chef de l’Etat l’a annoncé, lui-même, à l’occasion de sa traditionnelle adresse à la nation. « Le gouvernement a décidé de la revalorisation des salaires et du déblocage des avancements des fonctionnaires, dès janvier 2014 avec étalage des effets financiers sur cinq ans ». Alassane Ouattara confirmait ainsi ce qui se murmurait. Et avec ces mesures, chaque fonctionnaire devra donc voir son salaire rehaussé régulièrement. Ce qui aura pour conséquence positive, une amélioration de son pouvoir d’achat. La nouvelle est d’autant plus importante qu’elle tombe après la mise en veilleuse du système «automatique» de l’évolution des salaires, depuis 1988. L’information a été chaleureusement saluée par l’ensemble des travailleurs du secteur public. « Ma joie est grande. J’attends cependant que cette décision soit mise en application pour que ma satisfaction soit fondée », a déclaré Désiré K., agent au ministère de l’Emploi, des affaires sociales et de la formation professionnelle. A la question de savoir si c’est la fin de la galère des fonctionnaires, il répond : « c’est vraiment difficile de l’affirmer, car le coût de la vie en Côte d’Ivoire est beaucoup élevé. Les salaires peuvent être effectivement débloqués, mais, cela ne suffit pas. Le gouvernement doit vraiment agir sur les prix des produits de première nécessité. Sinon, notre pouvoir d’achat restera faible ». Léontine Z., en fonction au ministère de la Santé et de la lutte contre le sida, se dit également soulagée par l’annonce. Mais elle ne se leurre pas outre mesure. « Augmenter les salaires ne suffit pas, la vie est trop chère actuellement. Donc, le président doit aussi voir comment les prix des denrées alimentaires peuvent diminuer, parce que nous souffrons », nous expose-t-elle son opinion. Emmanuel Konan, entrepreneur, estime que pour que le fonctionnaire ivoirien profite de l’augmentation régulière de son salaire, d’autres plans doivent être exécutés par les autorités compétentes. Il s’agit, selon lui, de l’assainissement de la vie publique qui combat la corruption dans les Centres hospitaliers universitaires (CHU) et autres lieux où la santé est administrée ; dans l’administration publique générale ; les prix exorbitants du logement ; du transport ; des articles de toutes sortes (produits de grande consommation, matériaux de construction…), etc. Il est «convaincu» que c’est en prenant tous ces aspects en compte que le déblocage et l’augmentation des salaires peuvent contenter les travailleurs de l’Etat. D’autres agents, avec qui nous avons échangé, il y a quelques jours, sont unanimes que « la mesure est salutaire ». Toutefois, comme leurs pairs, « la cherté de la vie peut écourter la fête chez les fonctionnaires ». Le président du Syndicat national des fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire (Synafeci), Faustin Gré, salue la mesure après deux décennies environ de blocage. «Si le déblocage des salaires des fonctionnaires est effectif, ce sera une très bonne chose pour eux. Cela fait près de vingt ans qu’il n’y a pas eu d’augmentation », se félicite-t-il. Il reste toutefois prudent quant à l’idée que cette opération mettra un terme à la misère des travailleurs du public. « Attendons de voir !», réagit-il. Le ministre du Commerce, de l’artisanat et de la promotion des Pme, Jean-Louis Billon, sur la chaîne de télévision Vox Africa, est assuré que le pouvoir d’achat de l’Ivoirien peut s’améliorer. Il mise sur le nombre d’emplois, d’entreprises… Cependant, il n’omet pas que les prix des produits doivent «emprunter une voie acceptable» pour mieux protéger les finances des travailleurs en général et singulièrement ceux de l’Etat. En tout état de cause, les fonctionnaires ivoiriens ne désespèrent pas, quoiqu’ils attendent un véritable signal du gouvernement, sur le chemin devant conduire leur pays à l’émergence en 2020.
Parfait Tadjau
L’information n’a pas fini de ravir les travailleurs de l’administration publique de Côte d’Ivoire. Le président Alassane Ouattara et son gouvernement ont décidé de leur offrir une bonne dose de motivation. Le mardi 31 décembre, dernier jour de l’année 2013, le chef de l’Etat l’a annoncé, lui-même, à l’occasion de sa traditionnelle adresse à la nation. « Le gouvernement a décidé de la revalorisation des salaires et du déblocage des avancements des fonctionnaires, dès janvier 2014 avec étalage des effets financiers sur cinq ans ». Alassane Ouattara confirmait ainsi ce qui se murmurait. Et avec ces mesures, chaque fonctionnaire devra donc voir son salaire rehaussé régulièrement. Ce qui aura pour conséquence positive, une amélioration de son pouvoir d’achat. La nouvelle est d’autant plus importante qu’elle tombe après la mise en veilleuse du système «automatique» de l’évolution des salaires, depuis 1988. L’information a été chaleureusement saluée par l’ensemble des travailleurs du secteur public. « Ma joie est grande. J’attends cependant que cette décision soit mise en application pour que ma satisfaction soit fondée », a déclaré Désiré K., agent au ministère de l’Emploi, des affaires sociales et de la formation professionnelle. A la question de savoir si c’est la fin de la galère des fonctionnaires, il répond : « c’est vraiment difficile de l’affirmer, car le coût de la vie en Côte d’Ivoire est beaucoup élevé. Les salaires peuvent être effectivement débloqués, mais, cela ne suffit pas. Le gouvernement doit vraiment agir sur les prix des produits de première nécessité. Sinon, notre pouvoir d’achat restera faible ». Léontine Z., en fonction au ministère de la Santé et de la lutte contre le sida, se dit également soulagée par l’annonce. Mais elle ne se leurre pas outre mesure. « Augmenter les salaires ne suffit pas, la vie est trop chère actuellement. Donc, le président doit aussi voir comment les prix des denrées alimentaires peuvent diminuer, parce que nous souffrons », nous expose-t-elle son opinion. Emmanuel Konan, entrepreneur, estime que pour que le fonctionnaire ivoirien profite de l’augmentation régulière de son salaire, d’autres plans doivent être exécutés par les autorités compétentes. Il s’agit, selon lui, de l’assainissement de la vie publique qui combat la corruption dans les Centres hospitaliers universitaires (CHU) et autres lieux où la santé est administrée ; dans l’administration publique générale ; les prix exorbitants du logement ; du transport ; des articles de toutes sortes (produits de grande consommation, matériaux de construction…), etc. Il est «convaincu» que c’est en prenant tous ces aspects en compte que le déblocage et l’augmentation des salaires peuvent contenter les travailleurs de l’Etat. D’autres agents, avec qui nous avons échangé, il y a quelques jours, sont unanimes que « la mesure est salutaire ». Toutefois, comme leurs pairs, « la cherté de la vie peut écourter la fête chez les fonctionnaires ». Le président du Syndicat national des fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire (Synafeci), Faustin Gré, salue la mesure après deux décennies environ de blocage. «Si le déblocage des salaires des fonctionnaires est effectif, ce sera une très bonne chose pour eux. Cela fait près de vingt ans qu’il n’y a pas eu d’augmentation », se félicite-t-il. Il reste toutefois prudent quant à l’idée que cette opération mettra un terme à la misère des travailleurs du public. « Attendons de voir !», réagit-il. Le ministre du Commerce, de l’artisanat et de la promotion des Pme, Jean-Louis Billon, sur la chaîne de télévision Vox Africa, est assuré que le pouvoir d’achat de l’Ivoirien peut s’améliorer. Il mise sur le nombre d’emplois, d’entreprises… Cependant, il n’omet pas que les prix des produits doivent «emprunter une voie acceptable» pour mieux protéger les finances des travailleurs en général et singulièrement ceux de l’Etat. En tout état de cause, les fonctionnaires ivoiriens ne désespèrent pas, quoiqu’ils attendent un véritable signal du gouvernement, sur le chemin devant conduire leur pays à l’émergence en 2020.
Parfait Tadjau