Le constat sur le terrain est quasiment identique à ce que nous a révélé le 4ème adjoint au maire de la commune d’Adjamé, Abou Fané à l’issue de la première journée de déguerpissement des commerçants installés aux abords du boulevard Nanagui Abrogoua. Hormis une poignée de commerçants récalcitrants revenus s’installer après le départ des services du maire Youssouf Sylla, les trottoirs étaient débarrassés à notre passage hier lundi 10 février 2014 aux environs de 15h. Selon le 4ème adjoint Abou Fané avec qui, nous avons pu échanger, cette première journée de l’opération de déguerpissement est jugée satisfaisante. « Cette opération qui se veut pérenne a débutée aujourd’hui à 4 heures du matin et a pour objectif d’assainir et de désengorger le boulevard en le débarrassant des commerçants et autres vendeurs ambulants. Le bilan de cette journée à notre avis est positif dans la mesure où nous avons réussi la première mission qui était de dégager tous les commerçants et jusqu’à ce que nous quittions le boulevard vers 13heures, il était dégagé. Là où il y a eu un bémol, c’est au niveau des transporteurs. Mais ils ont été dégagés par la suite. Qu’ils comprennent que ce n’est pas de gaieté de cœur que nous faisons cela. Nous leur a dit ce matin que nous leur trouverons des sites de recasement comme le marché du forum qui fait plus de 12.000 places et nous sommes ouverts à la discussion », a rassuré Abou Fané avant de prévenir les commerçants qui se braqueront au bon déroulement de l’opération de déguerpissement. « Ce sont des propos fallacieux quand certains commerçants disent ne pas avoir été associés à cette décision. Aujourd’hui, c’est une opération de sensibilisation. Mais, demain, ce sera la répression. Et les marchandises que nous allons saisir seront redistribués dans les pouponnières. Donnez-nous deux mois et vous verrez ce que deviendra le boulevard Nangui Abrogoua », a indiqué le 4ème adjoint au maire qui veut être jugé à l’arrivée. Quant aux commerçants, tous comme nous l’indiquions n’adhèrent pas à leur départ du boulevard. C’est le cas de Bakary Sanogo, vendeur d’éponge qui soutient que les commerçants n’ont nullement été associés à la prise de cette décision par la mairie. « Ils racontent n’importe quoi quand ils disent qu’ils nous ont associés. C’est ici qu’on se débrouille pour nourrir nos familles. Qu’allons-nous faire maintenant nous qui n’avons pas assez de sous pour aller prendre des magasins à l’intérieur du marché ? », s’est interrogé notre interlocuteur désespéré. Les jours à venir nous situerons sur la suite de cette opération.
L.Barro
L.Barro
