L’applicabilité de la mesure de revalorisation du SMIG à 60.000 Fcfa pose problème à San Pedro. En effet, c’est la croix et la bannière, dans cette partie du pays, pour beaucoup d’employés. Malgré leur renommée pour leur participation active à l’économie ivoirienne, particulièrement dans la région de San-Pedro, des sociétés et non des moindres, des entreprises parfois plébiscitées pour leurs performances, n’ont pas bonne presse. Il est vrai, elles sont nombreuses, les sociétés exerçant à San-Pedro et région. Dans la filière café-cacao, ce sont les succursales de multinationales que sont Cargill, Saco (Barry Callebaut), ADM, Amandjaro, Groupe Touton et des sociétés de moyennes dimensions telles NOVEL, Centrale-Industrie, Zambacom, Saf-Cacao, Choco Ivoire, AMTCI et SUCSO. Dans la filière de l’hévéa, ce sont SAPH, SOGB et EXAT. Dans celle du palmier à huile, il y a PALMCI, SIPEP-CI et TH (Terminal à Huilerie). Et enfin dans le domaine du bois, on peut citer entre autres, Thanry, OBB, SBSP, etc. Mais suite à nos investigations, certaines d’entre elles contourneraient l’application du Smig. Des sociétés rusent même avec la CNPS et continuent de spolier les pauvres travailleurs. Outre le Smig qui n’est pas respecté, ces entreprises usent d’autres subterfuges : les interminables stages, le système du travail temporaire et la sous-traitance.
Les interminables stages : Tandis que la législation du travail stipule clairement que le stage en entreprise dure 3 mois, une seule fois renouvelable et qu’au bout de 6 mois, le travailleur doit être embauché ou remercié, à quoi assiste-t-on ? A d’interminables stages renouvelés à l’infini, parfois jusqu’au remerciement ou à l’âge de départ à la retraite du travailleur.
Le système du travail temporaire : C’est la pratique la plus déshonorante et la plus courante.
Les subterfuges employés
Des grosses entreprises, filiales de multinationales aux Petites et Moyennes Entreprise (PME), qui ont ou pourraient avoir les moyens d’embaucher directement leurs travailleurs, ont recours aux sociétés de sous-traitance. Une manière de se désengager de toutes formes de prise en charge des travailleurs qui ne sont pour elles que de simples bêtes de somme. Juste bon pour le travail.
La sous-traitance : Cette pratique consiste à avoir recours à des sociétés agréées pour faire travailler des personnes dans un système de travail ‘’au noir’’. Ces sociétés de sous- traitance proposent des travailleurs qui pour la grande majorité, ne sont pas déclarés à la CNPS. Cependant, pour faire bonne figure, un lot de 40 à 50 personnes est déclaré sous un même numéro qui parfois, n’existe pas à la CNPS. Si par bonheur ce numéro existe, il n’est attribué qu’à une seule personne qui est réellement déclarée. Afin d’éviter la prescription des 6 mois qui est un piège pour elles et leurs partenaires, les sociétés de sous-traitance, après 5 mois de mise à disposition de travailleurs à des entreprises, les y retirent pour les affecter dans une autre entreprise. Les remplaçant par une nouvelle équipe tandis que l’ancienne équipe est elle aussi affectée dans une autre société. Et le cycle infernal de la non-embauche se poursuit ainsi entre entreprises. « Je suis sondeur. J’ai travaillé à ce jour dans plusieurs entreprises de cacao de la place et je n’ai jamais été embauché. Que faire ? Il faut bien qu’on vive », confiait un travailleur qui a insisté pour garder l’anonymat, craignant pour sa place. Quel est donc en réalité, le rôle des Inspections du Travail et des Directions Régionales de la CNPS ? L’impression première pour l’employé, c’est lorsqu’il y a litige entre un travailleur ou un groupe de travailleurs et son employeur, que l’Inspection du Travail est saisie. « Nous ne savons pas ce qui se passe entre l’Inspection du Travail et le patronat. Chaque fois que nous nous adressons à ce service, c’est une longue marche de va-et-vient et qui se termine le plus souvent en notre défaveur. Que faire ? », nous demande un travailleur. Et un autre travailleur d’ajouter : « Parfois, nos patrons nous défalquent de l’argent sur nos paies, au nom de la CNPS. Lorsque nous y allons pour être certain, le seul numéro qu’on trouve, est parfois attribué à plusieurs travailleurs ». En tout cas, les autorités ivoiriennes doivent plus regardantes pour éviter de se faire rouler dans la farine par des sociétés qui ne prospèrent que dans les pratiques déshonorantes pour l’employé. Se croyant même au-dessus de la loi ou jouissant de certaines complicités.
SORY BLINTIAKA (Correspondant)
Les interminables stages : Tandis que la législation du travail stipule clairement que le stage en entreprise dure 3 mois, une seule fois renouvelable et qu’au bout de 6 mois, le travailleur doit être embauché ou remercié, à quoi assiste-t-on ? A d’interminables stages renouvelés à l’infini, parfois jusqu’au remerciement ou à l’âge de départ à la retraite du travailleur.
Le système du travail temporaire : C’est la pratique la plus déshonorante et la plus courante.
Les subterfuges employés
Des grosses entreprises, filiales de multinationales aux Petites et Moyennes Entreprise (PME), qui ont ou pourraient avoir les moyens d’embaucher directement leurs travailleurs, ont recours aux sociétés de sous-traitance. Une manière de se désengager de toutes formes de prise en charge des travailleurs qui ne sont pour elles que de simples bêtes de somme. Juste bon pour le travail.
La sous-traitance : Cette pratique consiste à avoir recours à des sociétés agréées pour faire travailler des personnes dans un système de travail ‘’au noir’’. Ces sociétés de sous- traitance proposent des travailleurs qui pour la grande majorité, ne sont pas déclarés à la CNPS. Cependant, pour faire bonne figure, un lot de 40 à 50 personnes est déclaré sous un même numéro qui parfois, n’existe pas à la CNPS. Si par bonheur ce numéro existe, il n’est attribué qu’à une seule personne qui est réellement déclarée. Afin d’éviter la prescription des 6 mois qui est un piège pour elles et leurs partenaires, les sociétés de sous-traitance, après 5 mois de mise à disposition de travailleurs à des entreprises, les y retirent pour les affecter dans une autre entreprise. Les remplaçant par une nouvelle équipe tandis que l’ancienne équipe est elle aussi affectée dans une autre société. Et le cycle infernal de la non-embauche se poursuit ainsi entre entreprises. « Je suis sondeur. J’ai travaillé à ce jour dans plusieurs entreprises de cacao de la place et je n’ai jamais été embauché. Que faire ? Il faut bien qu’on vive », confiait un travailleur qui a insisté pour garder l’anonymat, craignant pour sa place. Quel est donc en réalité, le rôle des Inspections du Travail et des Directions Régionales de la CNPS ? L’impression première pour l’employé, c’est lorsqu’il y a litige entre un travailleur ou un groupe de travailleurs et son employeur, que l’Inspection du Travail est saisie. « Nous ne savons pas ce qui se passe entre l’Inspection du Travail et le patronat. Chaque fois que nous nous adressons à ce service, c’est une longue marche de va-et-vient et qui se termine le plus souvent en notre défaveur. Que faire ? », nous demande un travailleur. Et un autre travailleur d’ajouter : « Parfois, nos patrons nous défalquent de l’argent sur nos paies, au nom de la CNPS. Lorsque nous y allons pour être certain, le seul numéro qu’on trouve, est parfois attribué à plusieurs travailleurs ». En tout cas, les autorités ivoiriennes doivent plus regardantes pour éviter de se faire rouler dans la farine par des sociétés qui ne prospèrent que dans les pratiques déshonorantes pour l’employé. Se croyant même au-dessus de la loi ou jouissant de certaines complicités.
SORY BLINTIAKA (Correspondant)