« Le sang a trop coulé sur nos terres. Or, nous marchons sur la terre. La terre est un symbolisme très fort. Je me pose souvent cette question à laquelle je n'ai pas de réponse : « Est-ce que les hommes politiques font tuer leurs semblables au nom du pouvoir? ». Je n'arrive pas à trouver de réponse parce que, quand quelqu'un s'engage dans la politique, il travaille pour le bien-être de la population. Si tuer son semblable, c'est faire de la politique, c'est que nos hommes politiques ont besoin de formation », a martelé Mgr Siméon Awana, 2ème vice-président de la commission dialogue, vérité et réconciliation, évêque coadjuteur de Bouaké, et président du Conseil d'administration de la basilique notre dame de la paix de Yamoussoukro. C'était, le 21 février dernier, à la place Bonwéli du quartier Garahio de Gagnoa, à l'occasion de la cérémonie de purification des terres et prières suite à la crise postélectorale. Pour lui, « Dieu a dit que tu ne tueras pas ton semblable. La vie appartient à Dieu et nul n'a le droit d'ôter la vie à son semblable. Les hommes politiques doivent avoir une nouvelle vision de la politique. Quand je parle de la politique, je parle aussi du pouvoir », a fait savoir l'éminent homme de Dieu. Avant de recommander que les ivoiriens aillent à la réconciliation. Il a salué la cérémonie de purification des terres de Gagnoa, une région d'hospitalité, de paix, de joie, de convivialité et de la vraie fraternité. La purification des terres de Gagnoa poursuit il, signifie la purification des terres de toute la Côte d'Ivoire. Cet hommage au peuple bété de Gagnoa a été amplifié par M Joseph Opoué, le secrétaire général qui dira ceci: « Je suis là il y a à peine 3 semaines. J'ai effectué ma première sortie à Biakou, dans la Sous-préfecture de Ouragahio. Dans ce village, il y a le chef des Lobi, le chef des peulhs, le chef des burkinabés, le chef des malinkés, le chef des baoulés, le chef des sénoufos, le chef des tagbanas, le chef des maliens, le chef des guinéens...Toute la Côte d'Ivoire et toute la sous-région y est représentée. C'est la CEDEAO. Et j'ai appris que c'est pareil dans tous les villages du département de Gagnoa. Le bété élève ses poulets et moutons pour recevoir l'étranger. C'est une des vertus dont parlent la bible et le coran. Continuez et disposez toujours vos cœurs à agir ainsi ». Il a exhorté le peuple de Gagnoa à pardonner pour aller à la réconciliation des cœurs et des esprits. Selon lui, la réconciliation est impérative et non optionnelle. Et, qu’il faut récréer les conditions de vivre ensemble.
Marius Dangan Kpan
Marius Dangan Kpan