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Société Publié le samedi 1 mars 2014 | Le point d`Abidjan

Me Diarrassouba Lamine (Avocat à la Cour et membre de la CLCI) : "Mme Messou est une personne honnête"

Suite à la parution de l’article sur l’arrestation par la police économique et l’incarcération à la Maca de Mme Messou, l’avocat à la Cour, Me Diarrassouba Lamine et membre des organisations libres de la société civile de Côte d'Ivoire sort de sa réserve.
Me, vous qui avez échangé avec Mme Messou au cours de différentes rencontres, pouvez-vous nous la présenter ?
Mme Messou dirige une organisation qu’on appelle la COFAC. Cette organisation a pour rôle d’aider toutes les femmes dans la gestion de leurs projets, du point de vue finance et technique. Lorsque nous avons créé notre convention, la Convention des Associations et Organisations Libres de la Société Civile de Côte d'Ivoire elle a sollicité participer à notre convention. Son association étant considérée d’un grand nombre de femmes, alors que la nôtre était composée de plus 90 femmes comme membres, c’était une aubaine pour elle et à la fois un challenge. Nous l’avons donc admise après qu’elle eût sa consignation en tant que membre. Notre convention a la particularité qui est ceci : "la convention œuvre pour le bien-être de ses membres avec des projets communs, personnels, développe. Elle les étudie et ensuite les partage avec ses membres". Vous savez que partout où il y a élaboration de projets, il y a un engouement.

Y a-t-il un suivi de ces projets par votre association?
Quand Mme Messou a eu des partenaires chinois, en dehors de la Côte d’Ivoire, elle a convoqué une Assemblée générale à laquelle ont été convoquées toutes ces associations de femmes avec qui elle a échangé. En mettant en avant les avantages d’un tel projet et les inconvénients dus à son implication personnelle. Elle l’a axé sur la formation que devrait faire la COFAC pour être éligible à tous ces projets. Je me rappelle qu’au cours d’une réunion, Mme Messou est intervenue pour expliquer en long et en large, l’importance de ses projets, mais aussi leurs vraies natures. Quand je parle de leurs vraies natures, je fais allusion à des objectifs visés qui sont entre autres, permettre à la femme africaine d’être autonome, indépendante à travers des micros projets. Leur donner les moyens de leur émancipation financière et professionnelle. Tel est le but recherché du projet mis en place par Mme Messou. Nous l’avons félicité et encouragé dans sa noble tâche. Par la suite, je dirai qu’elle a fait mieux, dans la mesure où elle a voulu faire associer ses sœurs africaines à ce projet. Elle s’est même rendue à Cotonou où elle a galvanisé et mobiliser les femmes autour de son projet. De retour de Cotonou, elle s’est fait accompagner de personnes idoines de la société béninoise avec qui elle partage les mêmes objectifs.

Avez-vous une idée des cotisations que faisaient les femmes ?
Les cotisations des femmes variaient, selon ce que j’ai appris, de 25.000Fcfa à plus. Mais Mme Messou, dans le cadre son organisation, prenait comme membres, les femmes qui y adhéraient moyennant un droit d’accès de membres qui était fixé à 25.000FCFA. Naturellement, pour ce qui est des projets, je ne sais pas ce qui a été mis en place comme contribution personnelle. Quand vous voulez adhérer à un projet et que vous voulez en avoir les bénéfices, on vous demande le minimum de contributions. Je sais également que chaque femme occupait une responsabilité. Il y en avait qui étaient dans le bureau et d’autres pour la conception des projets et autres…Je sais qu’elle faisait son travail avec beaucoup de sérieux si bien qu’elle s’appuyait beaucoup sur ses collaborateurs.

Voulez-vous dire qu’elle ne prenait jamais les décisions seules ?
En tout cas, elle partageait ce qu’elle avait comme informations aux femmes avec qui elle travaille. Elle faisait des réunions hebdomadaires.

Avez-vous souvenance de la somme de 200 milliards Fcfa qu’elle aurait obtenu de ses partenaires ?
Nous avons eu vent du montant qu’elle a eu avec ses partenaires. Nous savions également que ces 200 milliards Fcfa n’avaient pas été débloqués, jusqu’au moment où je vous parle. Nous avons su la réalité des 200 milliards Fcfa au cours d’une réunion hebdomadaire de la CLCI. Nous attendions le moment venu pour être convié au lancement officiel de ses projets.

Ce que vous dites est contraire à ce que les membres qui ont porté plainte soutiennent. Ceux-ci disent qu’elle a affirmé la main sur le cœur l’existence du fonds…
Je pense que les membres qui vous l’ont dit ne sont pas sincères. Ils ne sont pas objectifs. Madame Messou a toujours dit qu’elle avait des partenaires. Elle est même venue en Côte d’Ivoire avec certains. Elle a sillonné le pays avec eux pour leur montrer les potentialités économiques et agricoles. Quand elle nous informait elle a soutenu qu’elle avait des prêts sous forme de subventions qui lui ont été accordés pour le financement de projets dans le domaine agricole et commercial pour des femmes.

Qui lui a accordé le financement des projets ?
Une organisation qui travaille avec elle. Je ne veux pas rentrer dans le secret des dieux de ce qu’elle ne m’a pas autorisé à dire concernant le régime de ses partenaires. Mais, toujours est-il que parmi tous ses partenaires, il y en a qui sont venus. Il y a un Suisse qui est venu l’année dernière, courant février-mars 2013, avec qui notre convention a échangé. C’est vous dire qu’à notre niveau aussi, nous y mettons de la rigueur. Quant aux informations qui nous parvenaient relativement à ce genre d’information.

Aux dernières nouvelles, Mme Messou a été arrêtée par la police économique. Quel commentaire ?
L’arrestation n’est pas en soit une condamnation. Dans la procédure pénale, l’enquête préliminaire permet de recueillir les informations sur la base d’une dénonciation ou d’une plainte, servie au procureur de la République. Lequel, désigne les officiers de polices judiciaires qui l’entourent pour diligenter l’enquête. C’est au cours de celle-ci, que des informations sont prises par-ci et par là pour reconstituer la vérité. Concernant Mme Messou, elle a d’abord été interpellée par la police économique lorsque celle-ci a été saisie. A la suite de son audition elle a été gardée à vue pour les nécessités de l’enquête. A la suite de la procédure menée par la police économique elle a été présentée au Procureur de la République qui a estimé qu’il y avait une complexité dans le fait, qui à son tour a saisi un juge d’instruction pour démêler tout ça et permettre à la vérité d’être sue. Le juge d’instruction s’entoure d’un minimum de garantie. C’est ce qu’on appelle souvent les garanties de représentation ou bien les garanties dues à celui qu’on poursuit ou à ceux qui ont porté plainte, ou bien même à la vérité. C’est ainsi qu’à l’encontre de Mme Messou un mandat de dépôt décerné pour des nécessités d’enquête. Aujourd’hui, l’enquête se poursuit. Elle sera menée par le juge d’instruction. Lequel juge d’instruction n’a jamais dit que Mme Messou était coupable, encore moins innocente. Bien qu’étant dans cette situation, elle bénéficie de qu’on appelle la présomption d’innocence, en vertu de laquelle à ce jour, ni vous, ni moi ne pouvons dire que Mme Messou est coupable des faits qui lui sont réprochés. La procédure suit son cours laissons-là ainsi, nous même nous faisons nos investigations parce que jusqu’à preuve du contraire, nous avons foi, non dans les capacités de Mme Messou, mais dans sa bonne foi à conduire les projets et les Hommes. Nous savons une seule chose, c’est une personne honnête. Elle peut, peut-être, s’embrouiller dans ses procédures ou a-t-elle été induise en erreur ? Ou une mascarade pour nuire à son image et sa structure ? L’enquête permettra de le dire.

Les femmes qui l’accusent soutiennent que deux agents du Ministère de l’Agriculture, ainsi que l’ex-conseiller de l’ex-Premier ministre, Félicien Sékongo aurait soutenu Mme Messou dans son projet…
C’est vous qui me l’apprenez. Je connais Monsieur Sékongo. Je sais qu’il n’est pas membre d’une ONG, je sais aussi qu’il n’est pas membre de la COFA ainsi que notre convention pour couronner le tout. Je sais que c’est quelqu’un qui a travaillé aux côtés du Premier Ministre d’alors, Son Excellence Monsieur Soro Guillaume et qui a aidé la majorité des ONG en Côte d’Ivoire à connaître une certaine propulsion, leur a donner les moyens de s’auto-définir et de s’auto-défendre. Son rôle à la Primature en tant que Conseiller chargé des ONG et des Associations nous a permis, nous (CLCI) d’avoir non seulement des conseils, mais aussi des atouts au niveau relationnel pour pouvoir mener à bien nos structures. Je le dis tout net, l’une des personnalités qui a accepté de recevoir la CLCI au lendemain de sa création et de nous donner des conseils, dans le cadre de son travail et de son organisation, ce fut le Premier Ministre S.E.M. Soro Kigbafory Guillaume. Et cela n’a été possible que par l’entremise de son conseiller qui a eu des séances de travail avec nous aux termes desquelles il a constaté notre détermination à œuvrer en tant que société civile et en tant que partenaire au développement de la Côte d’Ivoire. C’est une rencontre qui nous a beaucoup galvanisés parce qu’à un haut niveau nos responsables politiques et administratives avaient une oreille beaucoup plus attentive pour la société civile. Et cela, fait plaisir de savoir que ce que nous intéressons les autres.

Concernant Mme Messou, votre organisation est-elle prête à la défendre ?
Nous soutenons Mme Messou en toute occasion et en toute circonstance. Notre soutien à elle n’aura de limite que lorsque nous la verrons hors des griffes de la justice. C’est pourquoi nous nous battrons à ses côtés, nous serons à ses côtés, nous ferons en sorte que ces moments difficiles qu’elle vit soit un passé. C’est pourquoi nous sommes en train de nous organiser pour lui rechercher assistance juridique et pourquoi pas un avocat défenseur pour la soutenir dans cette période difficile?

Réalisée par I.K
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