Si son attaque crache du feu, la Côte d’Ivoire a des buts qui ne rassurent pas les supporters ivoiriens. Pour les supporters des Eléphants, seul le poste de gardien de but reste encore le gros problème de l’ensemble des entraîneurs passés à leur tête de la sélection.
Lors du match amical livré par la bande du sélectionneur Sabri Lamouchi contre la Belgique (2-2), le poste de gardien de but reste le talon d’Achille des Eléphants. Malgré l’Absence de du titulaire Copa Barry, la Cote d’Ivoire encaisse toujours trop de buts. Cela pourrait nous couter cher à la coupe du monde. Contre les Diables rouges, il nous a manqué un gardien de classe mondial. En passant par Copa Barry (Lokeren), Mandé Sayouba (Stabaek), Gbohouo Sylvain (Séwé sport), et Cissé Abdoul Karim (Africa Sport) les statistiques ne résument pas toujours la réalité. Dans leur sécheresse, elles ne servent qu’à donner un indicateur de référence, sans jamais exprimer toutes les dimensions qui interfèrent et interagissent. Malgré tout, si le résultat d’un match relève d’une responsabilité collective, le tableau d’affichage renvoie souvent au gardien de but. Dans son extrême solitude et dans l’ultime espoir de rempart qu’il représente, il reste le point de fixation des grandeurs et des déchéances. La faiblesse d’une équipe devient cruelle quand elle ne sait pas gagner ou conserver un résultat par son gardien de but, quand elle n’a plus entre les poteaux et la transversale un faiseur de miracles, un as de l’impossible.
Mandé Sayouba la doublure de Copa Barry, crucifié deux fois par les belges, est d’une dimension purement ordinaire. Avoir un homme d’exception à ce poste des Eléphants donne une valeur ajoutée aux espoirs de faire un bon parcours en Coupe du monde au Brésil. Car autant le défi à remonter est à hauteur de ces hommes. Garder la virginité d’une cage, relève d’une dimension qui semble supérieure aux préposés à la tâche jusqu'à présent. Jusqu’a Gouamené Alain, Tizié Jean Jacques et Zagoli Golié…, la cage aux «Eléphants» était habitée d’un capitale confiance respectable. Sans être exceptionnel, ces derniers avaient cette stature qui confère une présence rassurante. On la sentait dans leur capacité de réaction face à l’imprévu, à leur sens alerte dans les situations compliquées, d’anticipation et surtout de reflexes devant des situations compromises. Tout cela fait l’ordinaire du gardien de haut niveau.
On le note chez Copa Barry, mais il lui manque ce qui rend un portier exceptionnel et fit dire un jour à Pelé, au terme de Brésil-Angleterre du Mondial-70 (1-0) : «J’ai marqué un but, Banks l’a arrêté.»Un bon gardien ne travaille pas sur les bases d’un match honnête. En lui dort un chef de gang, un voleur de victoires, un as du hold-up. Dans le temps, il avait le profil de l’emploi. Inspiré par Lev Yachine (premier et unique gardien de but Ballon d’Or en 1963), le goal était tout de noir vêtu. De la chaussure à la casquette. Comme sorti d’une bande de braqueurs de nuit, sa singularité vestimentaire était déjà un signe d’exception. Le plus souvent, il a eu une enfance de casse-cou. «Idiot» de ses pieds, il ne lui restait que son courage à payer de sa propre personne, à plonger tête première dans la mêlée, à rebondir sur le talus où il là où il n’y avait que 2 cm de sable, pour gagner la dernière place qui restait dans l’équipe, celle de gardien de but. C’est ainsi que petit à petit, on se mettait dans la peau du diable. Il y a quelque chose de surnaturel qui force le respect chez un gardien de but. Une impression d’invincibilité qui fait passer l’équation de la victoire par ce facteur «numéro 1». En Cote d’ivoire, la faiblesse actuelle dans les buts n’est pas une tare congénitale. Les clubs ayant une grande histoire l’ont écrite avec des portiers de légende. Que ce soit l’Africa sports, l’Asec Mimosas, le Séwé sport de San-Pedro et le Stella club…, le terreau est demeuré fertile, pour donner à l’équipe nationale une assise permettant de fixer un indice de confiance. Le besoin n’est pas uniquement d’avoir sur la ligne une machine à plonger. Il s’agit de disposer d’une intelligence et d’une autorité apte à assurer le commandement suprême. Sans compter le respect à imposer à l’adversaire. Le fait de n’avoir plus eu un titulaire local en sélection nationale depuis 2006, voire un titulaire dont le vécu du haut niveau africain a été assez solide avant son expatriation, constitue un handicap sur lequel il faut s’interroger. A un poste où l’assise mentale et l’équilibre psychologique demeurent essentiels pour tuer la peur comme on en a connu en Afrique du Sud lors de la dernière Can avec Copa dans les buts, il est fondamental de disposer d’un homme ayant grandi dans les «conditions de température et de pression» adaptées à l’Afrique. On n’en a plus depuis longtemps en équipe nationale. Peut-être que le poste se meurt parce que le gardien de but se vend mal sur le marché pro. Et pourtant, devant comme derrière, la science infuse à partager ne manque pas dans ce pays. Notamment chez les anciens…
Marius Yabi
Lors du match amical livré par la bande du sélectionneur Sabri Lamouchi contre la Belgique (2-2), le poste de gardien de but reste le talon d’Achille des Eléphants. Malgré l’Absence de du titulaire Copa Barry, la Cote d’Ivoire encaisse toujours trop de buts. Cela pourrait nous couter cher à la coupe du monde. Contre les Diables rouges, il nous a manqué un gardien de classe mondial. En passant par Copa Barry (Lokeren), Mandé Sayouba (Stabaek), Gbohouo Sylvain (Séwé sport), et Cissé Abdoul Karim (Africa Sport) les statistiques ne résument pas toujours la réalité. Dans leur sécheresse, elles ne servent qu’à donner un indicateur de référence, sans jamais exprimer toutes les dimensions qui interfèrent et interagissent. Malgré tout, si le résultat d’un match relève d’une responsabilité collective, le tableau d’affichage renvoie souvent au gardien de but. Dans son extrême solitude et dans l’ultime espoir de rempart qu’il représente, il reste le point de fixation des grandeurs et des déchéances. La faiblesse d’une équipe devient cruelle quand elle ne sait pas gagner ou conserver un résultat par son gardien de but, quand elle n’a plus entre les poteaux et la transversale un faiseur de miracles, un as de l’impossible.
Mandé Sayouba la doublure de Copa Barry, crucifié deux fois par les belges, est d’une dimension purement ordinaire. Avoir un homme d’exception à ce poste des Eléphants donne une valeur ajoutée aux espoirs de faire un bon parcours en Coupe du monde au Brésil. Car autant le défi à remonter est à hauteur de ces hommes. Garder la virginité d’une cage, relève d’une dimension qui semble supérieure aux préposés à la tâche jusqu'à présent. Jusqu’a Gouamené Alain, Tizié Jean Jacques et Zagoli Golié…, la cage aux «Eléphants» était habitée d’un capitale confiance respectable. Sans être exceptionnel, ces derniers avaient cette stature qui confère une présence rassurante. On la sentait dans leur capacité de réaction face à l’imprévu, à leur sens alerte dans les situations compliquées, d’anticipation et surtout de reflexes devant des situations compromises. Tout cela fait l’ordinaire du gardien de haut niveau.
On le note chez Copa Barry, mais il lui manque ce qui rend un portier exceptionnel et fit dire un jour à Pelé, au terme de Brésil-Angleterre du Mondial-70 (1-0) : «J’ai marqué un but, Banks l’a arrêté.»Un bon gardien ne travaille pas sur les bases d’un match honnête. En lui dort un chef de gang, un voleur de victoires, un as du hold-up. Dans le temps, il avait le profil de l’emploi. Inspiré par Lev Yachine (premier et unique gardien de but Ballon d’Or en 1963), le goal était tout de noir vêtu. De la chaussure à la casquette. Comme sorti d’une bande de braqueurs de nuit, sa singularité vestimentaire était déjà un signe d’exception. Le plus souvent, il a eu une enfance de casse-cou. «Idiot» de ses pieds, il ne lui restait que son courage à payer de sa propre personne, à plonger tête première dans la mêlée, à rebondir sur le talus où il là où il n’y avait que 2 cm de sable, pour gagner la dernière place qui restait dans l’équipe, celle de gardien de but. C’est ainsi que petit à petit, on se mettait dans la peau du diable. Il y a quelque chose de surnaturel qui force le respect chez un gardien de but. Une impression d’invincibilité qui fait passer l’équation de la victoire par ce facteur «numéro 1». En Cote d’ivoire, la faiblesse actuelle dans les buts n’est pas une tare congénitale. Les clubs ayant une grande histoire l’ont écrite avec des portiers de légende. Que ce soit l’Africa sports, l’Asec Mimosas, le Séwé sport de San-Pedro et le Stella club…, le terreau est demeuré fertile, pour donner à l’équipe nationale une assise permettant de fixer un indice de confiance. Le besoin n’est pas uniquement d’avoir sur la ligne une machine à plonger. Il s’agit de disposer d’une intelligence et d’une autorité apte à assurer le commandement suprême. Sans compter le respect à imposer à l’adversaire. Le fait de n’avoir plus eu un titulaire local en sélection nationale depuis 2006, voire un titulaire dont le vécu du haut niveau africain a été assez solide avant son expatriation, constitue un handicap sur lequel il faut s’interroger. A un poste où l’assise mentale et l’équilibre psychologique demeurent essentiels pour tuer la peur comme on en a connu en Afrique du Sud lors de la dernière Can avec Copa dans les buts, il est fondamental de disposer d’un homme ayant grandi dans les «conditions de température et de pression» adaptées à l’Afrique. On n’en a plus depuis longtemps en équipe nationale. Peut-être que le poste se meurt parce que le gardien de but se vend mal sur le marché pro. Et pourtant, devant comme derrière, la science infuse à partager ne manque pas dans ce pays. Notamment chez les anciens…
Marius Yabi