L’agression du jeune mannequin Awa Fadiga dans un taxi-compteur, suivie de son décès le 25 mars, remet au goût du jour la question de l’insécurité dans les véhicules de transport en commun.
Qui ne se souvient d’Awa Fadiga, décédée dans des conditions tragiques, suite à une agression dans la nuit du 23 au 24 mars dernier. Du gouvernement au Parlement en passant par les âmes sensibles, les présentations de condoléances ont afflué au domicile familial. Le mauvais accueil qui lui avait été réservé au Centre hospitalier et universitaire (CHU), de Cocody et qui aurait précipité sa mort, a été vigoureusement condamné. Mais s’il y a une chose dont les Ivoiriens devraient le plus se souvenir, c’est cette triste nuit où, ayant emprunté un taxi-compteur, la jeune fille s’est fait agresser par le chauffeur qui n’était ni plus ni moins qu’un criminel déguisé. Tout comme elle, de nombreuses personnes sont attaquées dans ces véhicules. Des dizaines d’anonymes. Et le phénomène ne semble pas prêt de s’arrêter. La semaine dernière, un fonctionnaire qui attendait le wôrô-wôrô (véhicule de transport en commun ; Ndlr) à la gare de Cocody Mermoz dans la nuit, s’est vu proposer un taxi-compteur par deux individus qui attendaient comme lui à la gare. Aussitôt à bord, l’un des passagers a sorti un pistolet. En complicité avec le chauffeur, il va se faire dépouiller. Les plus honnêtes parmi les taximans, comme Ali Doukouré, ne veulent pas rester sans réagir. Le conducteur de taxi-compteur recommande aux propriétaires de ces engins d’avoir toutes les informations nécessaires sur leurs employés. Notre interlocuteur préconise également à ses collègues chauffeurs de taxis d’éviter de prêter les taxis à de tierces personnes. Cette attitude, à l’en croire, est source de danger. Car ces contractuels, n’ayant aucune responsabilité vis-à-vis du véhicule, peuvent se livrer à des moyens répréhensibles pour se faire de l’argent plus facilement. Mais aussi, suggère le taximan, des contrôles systématiques doivent être effectués par les forces de l’ordre à l’entrée et à la sortie de toutes les communes de la capitale économique. Selon lui, c’est depuis la diminution des barrages et la réduction du contrôle que les agressions des passagers dans les véhicules de transport se sont accrues. Un avis partagé par Salif Samaké, président de l’Union patronale des exploitants de taxis-compteurs d’Abidjan. M. Samaké pense qu’il faut assainir le milieu des taxis-compteurs. Il en veut pour preuve l’existence dans le secteur de véhicules qui ont les identifiants d’un taxi-compteur. En d’autres termes, l’antenne, le compteur, qui en réalité, n’ont pas la visite technique, l’assurance et les documents administratifs requis pour faire du taxi. «Mais ils sont maquillés en taxi- compteur, ils font du transport occasionnellement, indique notre interlocuteur. C’est pourquoi nous avons toujours demandé un assainissement du marché, c’est-à-dire l’élimination de tous les véhicules qui ne sont pas autorisés par un contrôle effectué sur le terrain de la police et de la gendarmerie». Notre interlocuteur propose également d’instaurer pour chaque véhicule un numéro identifiant. «Dès que le client monte dans la voiture, il y a un identifiant devant lui qu’il peut retenir à défaut de l’immatriculation. Aussi, il faut instaurer des systèmes de surveillance sur nos routes», étaye-t-il. En attendant, la psychose gagne une partie de la population. Fatoumata Diallo, par exemple, se méfie des taxis-compteurs depuis l’éclatement de l’affaire Awa Fadiga. Cette jeune étudiante dans une école de journalisme de la place signale qu’elle a peur d’emprunter l’un de ces véhicules, lorsqu’elle finit ses cours un peu tard dans la nuit. «Je n’emprunte plus le taxi seule. Je m’associe à des amis qui vont dans la même direction que moi. Je le fais par crainte d’être agressée», soutient-elle. Aïcha Diallo abonde dans le même sens. Elle suggère au ministère des Transports de sensibiliser les acteurs du secteur.
DM (stagiaire)
Qui ne se souvient d’Awa Fadiga, décédée dans des conditions tragiques, suite à une agression dans la nuit du 23 au 24 mars dernier. Du gouvernement au Parlement en passant par les âmes sensibles, les présentations de condoléances ont afflué au domicile familial. Le mauvais accueil qui lui avait été réservé au Centre hospitalier et universitaire (CHU), de Cocody et qui aurait précipité sa mort, a été vigoureusement condamné. Mais s’il y a une chose dont les Ivoiriens devraient le plus se souvenir, c’est cette triste nuit où, ayant emprunté un taxi-compteur, la jeune fille s’est fait agresser par le chauffeur qui n’était ni plus ni moins qu’un criminel déguisé. Tout comme elle, de nombreuses personnes sont attaquées dans ces véhicules. Des dizaines d’anonymes. Et le phénomène ne semble pas prêt de s’arrêter. La semaine dernière, un fonctionnaire qui attendait le wôrô-wôrô (véhicule de transport en commun ; Ndlr) à la gare de Cocody Mermoz dans la nuit, s’est vu proposer un taxi-compteur par deux individus qui attendaient comme lui à la gare. Aussitôt à bord, l’un des passagers a sorti un pistolet. En complicité avec le chauffeur, il va se faire dépouiller. Les plus honnêtes parmi les taximans, comme Ali Doukouré, ne veulent pas rester sans réagir. Le conducteur de taxi-compteur recommande aux propriétaires de ces engins d’avoir toutes les informations nécessaires sur leurs employés. Notre interlocuteur préconise également à ses collègues chauffeurs de taxis d’éviter de prêter les taxis à de tierces personnes. Cette attitude, à l’en croire, est source de danger. Car ces contractuels, n’ayant aucune responsabilité vis-à-vis du véhicule, peuvent se livrer à des moyens répréhensibles pour se faire de l’argent plus facilement. Mais aussi, suggère le taximan, des contrôles systématiques doivent être effectués par les forces de l’ordre à l’entrée et à la sortie de toutes les communes de la capitale économique. Selon lui, c’est depuis la diminution des barrages et la réduction du contrôle que les agressions des passagers dans les véhicules de transport se sont accrues. Un avis partagé par Salif Samaké, président de l’Union patronale des exploitants de taxis-compteurs d’Abidjan. M. Samaké pense qu’il faut assainir le milieu des taxis-compteurs. Il en veut pour preuve l’existence dans le secteur de véhicules qui ont les identifiants d’un taxi-compteur. En d’autres termes, l’antenne, le compteur, qui en réalité, n’ont pas la visite technique, l’assurance et les documents administratifs requis pour faire du taxi. «Mais ils sont maquillés en taxi- compteur, ils font du transport occasionnellement, indique notre interlocuteur. C’est pourquoi nous avons toujours demandé un assainissement du marché, c’est-à-dire l’élimination de tous les véhicules qui ne sont pas autorisés par un contrôle effectué sur le terrain de la police et de la gendarmerie». Notre interlocuteur propose également d’instaurer pour chaque véhicule un numéro identifiant. «Dès que le client monte dans la voiture, il y a un identifiant devant lui qu’il peut retenir à défaut de l’immatriculation. Aussi, il faut instaurer des systèmes de surveillance sur nos routes», étaye-t-il. En attendant, la psychose gagne une partie de la population. Fatoumata Diallo, par exemple, se méfie des taxis-compteurs depuis l’éclatement de l’affaire Awa Fadiga. Cette jeune étudiante dans une école de journalisme de la place signale qu’elle a peur d’emprunter l’un de ces véhicules, lorsqu’elle finit ses cours un peu tard dans la nuit. «Je n’emprunte plus le taxi seule. Je m’associe à des amis qui vont dans la même direction que moi. Je le fais par crainte d’être agressée», soutient-elle. Aïcha Diallo abonde dans le même sens. Elle suggère au ministère des Transports de sensibiliser les acteurs du secteur.
DM (stagiaire)