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Sport Publié le mercredi 30 avril 2014 | Nord-Sud

Comité national de soutien aux Eléphants : CNSE, Arrêtez le gaspillage !

Le Mondial brésilien coûtera horriblement cher. Les tarifs des hôtels, des vols (sans parler de la nourriture quotidienne) et des billets d’entrée dans les différents stades sont particulièrement élevés. Des réalités qui ne freinent point l’élan des supporters ivoiriens. L’Etat de Côte d’Ivoire doit-il convoyer le Cnse au Brésil ?



Le Mondial de football au Brésil, c’est dans 44 jours. Un rendez-vous qui tient à cœur au président du Comité national des supporters des Eléphants (Cnse), Dr Kouassi Parfait. Comme lui, les 300 supporters indéfectibles qui constituent son «orchestre» sont dans l’expectative. Iront-ils au Brésil ? Suivront-ils le Mondial brésilien depuis leurs salons, ici au pays? Une chose est sûre, depuis le 10 février 2014 et la conférence de presse de lancement de ses activités tenue à son siège à Cocody-Vallons, tout l’establishment du Cnse est en alerte maximale. Visiblement, le traditionnel déferlement orange sur les plages brésiliennes risque d’être une gageure. Au Brésil, «les prix sont prohibitifs», avait indiqué, pessimiste, Kouassi Parfait. Conséquence, au lieu de 200 supporters comme annoncé, le Cnse entend revoir son dispositif à la baisse pour le voyage de Sao Paulo, camp de base des Eléphants de Côte d’Ivoire. Ils devraient ainsi être «50 animateurs professionnels» au Brésil. Mais tenez-vous bien, cette petite colonie d’animateurs coûtera «400 millions de FCFA», a révélé Kouassi Parfait qui attend le concours des partenaires et celui de l’Etat. Une perspective qui a le don d’énerver la grande famille du football ivoirien. Quelques jours plus tôt, le président du Stella Club d’Adjamé, par ailleurs président de la Conférence des présidents de clubs, Salif Bictogo, n’était pas passé par quatre chemins pour étaler son indignation face au traitement des supporters bénéficiant de subvention, au détriment des présidents de clubs. A la vérité, il y a beaucoup d’autres priorités que d’offrir un séjour clé en main au Brésil à des commerçants encagoulés. Nous pesons nos mots. Les exemples du Mondial allemand, des Can angolaise, gabonaise, Equato-guinéenne ou encore sud-africaine prouvent qu’on se sert des Eléphants pour se faire de l’argent frais. Selon plusieurs témoignages concordants, certaines places sont ni plus ni moins vendues aux plus offrants. Lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations en Afrique du Sud par exemple, l’on a pu découvrir quel­ques supporters occasionnels. Ces visages (inconnus) qui n’ont jamais assisté à des rencontres de Ligue 1 figuraient en bonne place sur la liste des privilégiés. Si certains ont déserté, d’autres ont profité de l’occasion pour s’adonner à des achats pour un seul but connu : la revente. Et puis, entre nous, qu’apporteront 50 personnes aux Eléphants, dans un stade de 80.000 places ? Salif Bictogo n’a donc pas tort de décrier cette gabegie. Réponse du berger à la bergère. «Le Cnse n'a pas de subvention. Dire que les supporters ne sont pas importants est un lapsus», rétorque, agacé, Kouassi Parfait. A la vérité, le Comité national de soutien aux Eléphants qui nourrit la noble intention de pousser les Eléphants à la victoire à la faveur de la Coupe du Monde feint d’ignorer le coût d’un tel vo­yage dans une con­trée aussi éloignée que le Brésil. Contrairement aux autres campagnes, en effet, le voyage du Brésil s’annonce coûteux. Il faut prévoir plus de 400 millions FCFA, pour seulement 50 animateurs professionnels. Une somme que l’Etat ivoirien n’est pas prêt à décaisser tout seul. Les responsables du Cnse ont, par conséquent, déjà été invités à rechercher des partenariats et autres sponsorings pour rendre possible leur déplacement au pays de la samba. Pour notre part, nous estimons et croyons fermement que l’Etat ivoirien n’est pas obligé de débourser de grosses sommes pour le convoyage des supporters au Brésil. 400 millions FCFA, juste pour crier dans les stades au Brésil, constitue un vrai gâchis, au moment où les infrastructures sportives demeurent dans un état de déliquescence plus qu’avancé. Ailleurs, les vrais supporters s’organisent et voyagent à leurs propres frais. Pour sa défense, un membre du Cnse qui souhaite ne pas être cité avance : «Les Eléphants footballeurs connaissent bien l’apport des supporters. Didier Drogba et ses camarades nous le témoignent à chaque sortie officielle. Et puis, ceux qui se plaignent, savent-ils que nous ne som­mes pas des supporters lambda ? Nous sommes des supporters des clubs comme l’Asec Mimosas, l’Africa Sports, le Stella et autres. Nous sommes bien organisés». De son côté, Dr Kouassi Parfait réplique en rappelant que «le Cnse est toujours aux côtés des Eléphants footballeurs depuis 2008. Mieux, c’est l’Etat ivoirien qui a mis en place cette structure pour soutenir les sélections nationales partout où elles se rendent. Par rapport aux clubs, le Comité doit impérativement bénéficier du soutien de l’Etat ivoirien. Nous ne sommes pas une structure privée. Même les clubs ont le soutien de l’Etat, lorsqu’ils partent en Coupes africaines. Ailleurs, ce n’est pas le cas». Et ce proche du patron du Cnse d’ajouter, sûr de son fait, que les 50 animateurs professionnels qu’il espère convoyer au Brésil ne seront pas comme une tâche dans des stades de plus de 80.000 places. «Le Cnse envisage de mobiliser la diaspora africaine présente au Brésil pour étoffer le groupe. Que les gens ne disent pas que 50 personnes ne représenteront rien dans un stade de 80.000 places. Nous avons une expertise en termes de mobilisation. C’est l’Etat qui nous a confié une mission et c’est ce que nous faisons. Les autres pays africains auront des supporters au Brésil de toutes les façons» assure-t-il.

Guy-Florentin Yameogo
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