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Sport Publié le jeudi 3 juillet 2014 | Le Patriote

Interview / Waby Spider (Président de la Fédération Ivoirienne de Boxe) : “Pourquoi nos bureaux sont fermés”

© Le Patriote Par Lasme
Boxe : le président de la Fédération Ivoirienne de Boxe (FIB) Waby Spider présente son staff et définit son programme d`action au Ministre Alain Lobognon
Jeudi 21 février 2013. Abidjan. Palais des sports Treichville, siège de la fédération ivoirienne de boxe(FIB)
Le Patriote : On constate que les bureaux de la fédération sont fermés depuis un mois. Qu’est-ce qui explique cela ?
Waby Spider : Cela s’explique par le fait que nous avons été attaqués par un groupe d’assaillants conduits par d’anciens boxeurs notamment Tchotch Vincent, Ngou Augustin, Alain Polneau, candidat malheureux lors de notre élection, Gallet Séraphin et Adama Soumahoro. Ce sont eux qu’on a pu identifier. Le reste, ce sont des inconnus, des militaires en civil. Ils ont assiégé la fédération ivoirienne de boxe.

LP : C’était quand exactement ?
WS : Le 13 mai 2014. Ils ont assiégé le siège de la Fédération pour qu’on reprenne l’élection du président de la Fédération ivoirienne de boxe. Alors que quand on parle de fédération, il s’agit bel et bien des présidents de club. C’est l’ensemble des présidents de club qui forme une fédération. Il n’a jamais été question de boxeurs, fussent-ils des anciens boxeurs. Donc ce jour-là, on a eu à déplorer l’agression du vice-président de la Fédération ivoirienne de boxe. Il a un certificat médical de deux semaines d’incapacité de travail. Le personnel du bureau a été frappé. L’une de nos permanentes a eu la main cassée. Le trésorier, lui-même, a été violenté. Et depuis ce jour, nos bureaux sont assiégés par une horde d’anciens boxeurs armés avec des cartes FRCI que la police n’arrive pas à déloger. Nous avons été au commissariat mais la police nous a demandé d’aller au parquet. Nous avons eu un soit-transmis du parquet qui donnait l’ordre à la police de les dégager. Les policiers n’ont jamais pu le faire parce qu’ils ont constaté que c’étaient des militaires. Certains avaient des armes. Depuis un mois et quelques jours, nos bureaux sont assiégés. On ne peut pas y entrer. Malgré les instructions et injonctions du procureur, la police n’arrive pas à exécuter l’ordre. La force n’a pu être donnée à la loi. Au-delà de ce fait, nos agresseurs méprisent l’Etat. Parce que le ministre (des Sports, ndlr) nous a appelés à son cabinet. Mais ils ont méprisé le ministre en refusant de s’y rendre.

LP : Qu’est-ce qu’ils vous reprochent concrètement ?
WS : Selon eux, la Fédération ivoirienne de boxe n’est pas reconnue par l’AIBA, l’instance internationale qui gère la boxe comme la FIFA gère le football. Avant notre avènement, la fédération était suspendue ainsi que son comité directeur. En outre, elle devait payer une amende. La suspension devrait prendre fin le 11 janvier 2013. Or nous, nous avons été élus le 26 janvier, soit après la levée de la suspension. Nous avons pris langue avec l’AIBA par l’intermédiaire de ceux qui avaient reçu la décision notifiant la suspension de la fédération ivoirienne. Ils nous ont dit qu’ils avaient une amende à payer. Nous avons émis un chèque en date de mai 2013 qui a été reçu par le CNO (Comité national olympique) le 27 mai. Ce chèque a été encaissé. L’AIBA a alors levé la suspension. Aujourd’hui, les gens parlent de reprendre l’élection du président de la fédération. Nous sommes la fédération qui a payé l’amende. Si nous n’étions pas reconnus, est-ce qu’on prendrait notre argent ? Donc nous pensons que ce sont des manœuvres dilatoires et souterraines pour déstabiliser la Fédération ivoirienne de boxe et son comité directeur afin de mettre encore la boxe à mal. Cette boxe que nous sommes en train de réveiller depuis bientôt deux ans. Nous sommes en pleine relance de cette boxe qu’ils avaient déjà tuée. Mais, il ressort de cette affaire que c’est le candidat malheureux Gaoussou Soumahoro qui n’a pas encore digéré sa défaite et qui manœuvre pour nous déstabiliser afin de reprendre la direction de la fédération.

LP : De quelles preuves disposez-vous pour étayer ces accusations ?
WS : Au lendemain de notre élection, nous avons été assignés en justice. Nous avons le délibéré du juge Oulaï depuis mai 2014 que le greffier nous a remis. Selon le délibéré, M. Soumahoro a porté plainte contre la Fédération ivoirienne de boxe et le ministère des Sports pour demander l’annulation de notre élection. Au motif que nous ne sommes pas Ivoiriens. Donc c’est une preuve matérielle que ces personnalités-là veulent l’annulation de notre élection. Et ce sont eux qui sont à la base de notre agression. Nous ne pouvons concevoir qu’on gagne une élection en bonne et due forme et que les vaincus veuillent s’accaparer la fédération par tous les moyens. Pour ce faire, ils orchestrent des manœuvres dilatoires et de déstabilisation pour nous empêcher de progresser. Ce n’est pas la personne de Waby qui est agressée mais l’Etat parce que le Procureur de la République a délivré un soit-transmis pour que nos bureaux soient dégagés, mais des hommes en arme s’opposent à la police qui n’arrive pas à les dégager. Cela fait un mois que nous sommes dehors. On ne peut pas travailler. Le ministre de la Promotion de la Jeunesse et des Sports nous convoque pour qu’on se parle mais ils ne viennent pas. C’est un mépris pour l’autorité. Alors que force doit rester à la loi. Ils nous invitent à venir nous-mêmes libérer le siège de la fédération par la force. Mais nous leur avons dit qu’on ne le fera pas car nous n’allons pas tomber dans ce genre de pièges. Nous sommes dans la légalité jusqu’à la fin. Et quoi qu’il arrive à moi-même ou à un seul membre de la fédération, cela leur sera imputable parce que ce sont eux qui manœuvrent pour nous tuer et pour déstabiliser la fédération.

LP : Mais si la situation ne se décante pas d’ici quelques mois, que comptez-vous faire ?
WS : Ce que nous devons faire, c’est ce que nous faisons. Nous interpellons l’opinion nationale et internationale sur l’immixtion de façon illégale d’une ONG qu’est le CNO (Comité national olympique) dans les affaires de notre fédération qui est légalement constituée et qui appartient à la corporation des clubs. Nous sommes une fédération souveraine. Quand vous regardez nos textes, nulle part nous ne sommes assujettis au CNO. Nous ne sommes assujettis qu’à la tutelle qui est le ministère des Sports. Donc c’est notre bon vouloir de nous affilier à une organisation internationale de notre choix. Si la fédération par le passé a eu un problème avec cette organisation, c’est à nous de travailler pour remédier à cela, comme nous l’avons fait en payant notre amende. Ce n’est pas une autre organisation qui va se substituer à nous pour nous forcer à changer de cap ou nous obliger à nous orienter là où on ne veut pas. Ça c’est un fait. Ce que nous devons faire encore, c’est de nous remettre à l’Etat. Nous continuons de demander au procureur de nous rendre justice et au ministère des Sports de prendre ses responsabilités, parce que c’est lui qui nous loge. Nous sommes dans l’enceinte du palais des sports. Nous continuons aussi d’interpeller la presse pour vous donner écho à nos pleurs, à nos souffrances avant que le chef suprême des armées puisse interpeller ces généraux pour qu’ils laissent la fédération fonctionner pour le bien de nos enfants.

YS
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