La ‘’Rue-ministre’’ dans le quartier de la Riviera-Palmeraie (la commune de Cocody) a été défigurée par les pluies diluviennes qui s’abattent sur Abidjan. André Sérikpa, le président de l’organisation syndicale des propriétaires et copropriétaires de la Rivièra-Palmeraie, l’organe consultatif et représentatif de l’ensemble des syndics de la Riviera-Palmeraie est très remonté. Dans cette interview, il a décidé de changer le nom de la ‘’Rue-ministre’’.
Quel est l’état des lieux de la Rue-ministre en cette saison des pluies?
Rien n’a été encore fait et nous sommes inquiets. Des ministres du gouvernement ont fait des visites sur les sites sinistrés, un geste que nous apprécions. Mais, nous attendons que l’Etat nous extirpe le mal que nous vivons à la ‘’Rue-ministre’’ de la Riviera-Palmeraie. L’Etat est fort, l’Etat a les moyens technologiques ou techniques. Nous avons des ingénieurs en Côte d’Ivoire. L’Etat a les expertises qu’il faut pour nous sortir véritablement de ce qui nous arrive dans notre quartier. C’est ce qui d’abord nous intéresse.
Après le passage du maire de la commune de Cocody, les sinistrés ont-ils eu un début de soulagement ?
Le maire, seul, ne peut pas régler ce problème d’envahissement des eaux de pluie. C’est le gouvernement dans son ensemble qui doit trouver des solutions de façon technique pour nous éviter d’être envahis par les eaux qui coulent comme si la mer avait débordé. Nous ne sommes pas en bordure de la mer ici à Riviera-Palmeraie. Nous sommes dans un quartier de cadres. C’est un quartier où habitent des ministres, des directeurs et chefs de cabinet des ministères. Au moins 40% des cadres et décideurs de ce pays habitent notre quartier. Il faut que le gouvernement prenne les décisions idoines pour nous éviter ces lourds désagréments. On va à l’école, on obtient des diplômes. On devient enseignant à l’université et quand on voit ses diplômes partir avec les flots, c’est la pire des choses et des situations qu’on pouvait imaginer ou envisager. Surtout quand l’eau part avec les originaux, c’est une demi-mort. Et c’est cette situation que de nombreux universitaires ont vécu ces temps-ci. Nous attendons donc que le gouvernement règle le problème. Les solutions sont dans les mains de l’Etat de Côte d’Ivoire. Au lieu de nous distribuer des milliards de francs, l’Etat doit tout mettre en œuvre pour éviter que des milliards de mètre cubes de pluies nous envahissent et partent avec tous nos petits biens. Voici ce que nous demandons.
Quelles solutions durables préconisez-vous pour résoudre le problème de la rue-ministre ?
Nous n’avons pas les solutions, nous n’avons que les pleurs. Nous sommes venus ici dans ce quartier parce que c’étaient les Grands Travaux (NDLR : ancien nom du BNETD) qui l’ont construit en y installant un certain nombre de commodités. C’est ce qui nous a amenés à acheter nos terrains et à construire nos maisons à la sueur de nos fronts. Maintenant, si on doit souffrir comme ça, où va-t-on trouver des solutions ? Les solutions sont dans les mains de l’Etat de Côte d’Ivoire et non avec nous. Si cette année, rien n’est fait, nous allons porter plainte. Et si on doit porter plainte, ce sera contre l’Etat parce que les Grands Travaux, c’était l’Etat. On nous a assez perdus le temps. Nous allons nous associer et porter plainte contre l’Etat de Côte d’Ivoire parce que les Grands Travaux appartenaient à l’Etat.
Etes-vous satisfaits de la mesure prise par le gouvernement qui a déclenché l’état de catastrophe naturelle ?
L’Etat a décrété ‘’l’état de catastrophe naturelle’’, c’est son droit. Mais au-delà, qu’est-ce qu’il y a lieu de faire ? C’est de résoudre cette équation. S’il y a catastrophe naturelle alors, c’est qu’il y a problème quelque part. Ce n’est pas ce problème qu’on ne peut pas régler dans ce pays. Nous sommes les administrés de l’Etat. Nous demandons à l’Etat de se pencher véritablement sur le problème. Même, quand il ne pleut pas à la Riviera-Palmeraie, l’eau coule à flot et les caniveaux débordent. C’est un problème qui est profond et demande des solutions murement réfléchies.
Votre recensement des sinistrés a-t-il donné un début de solutions au problème ?
En tant que première autorité du quartier, nous avons été appelés par le maire qui est la plus haute autorité de la commune de Cocody. Il est en contact avec le gouvernement. J’ai été appelé par lui pour lui transmettre la liste des sinistrés car, nous sommes ses relais dans notre quartier. Le préfet de région d’Abidjan, surtout, voulait la liste de tous les sinistrés avant le lundi (sinistre survenu le vendredi). Le maire m’avait donné 24 heures pour la lui remettre parce que le préfet voulait cette liste avant 15 heures. On a précipité les choses pour la lui remettre. Nous savons que des autorités sont venues dans le quartier. Le ministre de l’Intérieur est venu mais après, nous n’avons encore rien vu. Jusque là, il n’y a pas de retour.
Quel message en tant que président pouvez-vous lancer aux sinistrés pour les rassurer ?
Le maire est accessible à tous et tous les résidents peuvent aller le voir. Ceux qui disent que le maire m’a donné de l’argent sont encore sous les eaux. Quand ils sortiront des eaux, ils retrouveront tous leurs esprits. Si le maire doit faire un geste qu’il le fasse publiquement à la mairie et qu’il invite tous les concernés. Ce n’est pas sur les victimes des inondations que je vais faire fortune. Je suis un homme d’honneur. Si le maire m’avait donné quelque chose, cela se saurait. Tout ce que je fais, c’est pour le bonheur du quartier.
Avez-vous un cri de cœur à lancer pour sauver la ‘’Rue-ministre’’ et ses habitants ?
Mon cri de détresse est au nom de tous les quartiers de la Riviera-Palmeraie (Promogin, Rosiers ….). Il faut régler les problèmes en amont. Le maire en est conscient. Le gouvernement en est conscient. La ‘’Rue-ministre’’ qui faisait la fierté du quartier est devenue une ‘’rue-sinistre’’. Quel est ce ministre qui passe encore dans cette rue pour qu’on continue à l’appeler « rue-ministre ». En tant que président du quartier, je décrète désormais la « Rue-ministre »? ‘’ Rue-sinistre’’. Même ceux qui sont à vélo ne peuvent même plus passer sur cette route. En tant président du quartier, je veux qu’il soit su au plan national et international que la ‘’Rue-ministre’’ s’appelle maintenant ‘’Rue-sinistre’’. Que le gouvernement sache qu’à partir de maintenant, c’est la « Rue-Sinistre ».
Vos conclusions…
Le président de la République, Alassane Ouattara était en 2009 ici à la ‘’Rue-ministre’’, pour voler au secours des victimes des inondations. C’est lui, le père de famille. Il ne doit pas abandonner ses enfants. Ce sont les mêmes gens qui ont pleuré en 2009 qui pleurent encore aujourd’hui. En tant que président du quartier, je l’appelle au secours pour nous sauver.
Interview réalisée par M. Ouattara
Quel est l’état des lieux de la Rue-ministre en cette saison des pluies?
Rien n’a été encore fait et nous sommes inquiets. Des ministres du gouvernement ont fait des visites sur les sites sinistrés, un geste que nous apprécions. Mais, nous attendons que l’Etat nous extirpe le mal que nous vivons à la ‘’Rue-ministre’’ de la Riviera-Palmeraie. L’Etat est fort, l’Etat a les moyens technologiques ou techniques. Nous avons des ingénieurs en Côte d’Ivoire. L’Etat a les expertises qu’il faut pour nous sortir véritablement de ce qui nous arrive dans notre quartier. C’est ce qui d’abord nous intéresse.
Après le passage du maire de la commune de Cocody, les sinistrés ont-ils eu un début de soulagement ?
Le maire, seul, ne peut pas régler ce problème d’envahissement des eaux de pluie. C’est le gouvernement dans son ensemble qui doit trouver des solutions de façon technique pour nous éviter d’être envahis par les eaux qui coulent comme si la mer avait débordé. Nous ne sommes pas en bordure de la mer ici à Riviera-Palmeraie. Nous sommes dans un quartier de cadres. C’est un quartier où habitent des ministres, des directeurs et chefs de cabinet des ministères. Au moins 40% des cadres et décideurs de ce pays habitent notre quartier. Il faut que le gouvernement prenne les décisions idoines pour nous éviter ces lourds désagréments. On va à l’école, on obtient des diplômes. On devient enseignant à l’université et quand on voit ses diplômes partir avec les flots, c’est la pire des choses et des situations qu’on pouvait imaginer ou envisager. Surtout quand l’eau part avec les originaux, c’est une demi-mort. Et c’est cette situation que de nombreux universitaires ont vécu ces temps-ci. Nous attendons donc que le gouvernement règle le problème. Les solutions sont dans les mains de l’Etat de Côte d’Ivoire. Au lieu de nous distribuer des milliards de francs, l’Etat doit tout mettre en œuvre pour éviter que des milliards de mètre cubes de pluies nous envahissent et partent avec tous nos petits biens. Voici ce que nous demandons.
Quelles solutions durables préconisez-vous pour résoudre le problème de la rue-ministre ?
Nous n’avons pas les solutions, nous n’avons que les pleurs. Nous sommes venus ici dans ce quartier parce que c’étaient les Grands Travaux (NDLR : ancien nom du BNETD) qui l’ont construit en y installant un certain nombre de commodités. C’est ce qui nous a amenés à acheter nos terrains et à construire nos maisons à la sueur de nos fronts. Maintenant, si on doit souffrir comme ça, où va-t-on trouver des solutions ? Les solutions sont dans les mains de l’Etat de Côte d’Ivoire et non avec nous. Si cette année, rien n’est fait, nous allons porter plainte. Et si on doit porter plainte, ce sera contre l’Etat parce que les Grands Travaux, c’était l’Etat. On nous a assez perdus le temps. Nous allons nous associer et porter plainte contre l’Etat de Côte d’Ivoire parce que les Grands Travaux appartenaient à l’Etat.
Etes-vous satisfaits de la mesure prise par le gouvernement qui a déclenché l’état de catastrophe naturelle ?
L’Etat a décrété ‘’l’état de catastrophe naturelle’’, c’est son droit. Mais au-delà, qu’est-ce qu’il y a lieu de faire ? C’est de résoudre cette équation. S’il y a catastrophe naturelle alors, c’est qu’il y a problème quelque part. Ce n’est pas ce problème qu’on ne peut pas régler dans ce pays. Nous sommes les administrés de l’Etat. Nous demandons à l’Etat de se pencher véritablement sur le problème. Même, quand il ne pleut pas à la Riviera-Palmeraie, l’eau coule à flot et les caniveaux débordent. C’est un problème qui est profond et demande des solutions murement réfléchies.
Votre recensement des sinistrés a-t-il donné un début de solutions au problème ?
En tant que première autorité du quartier, nous avons été appelés par le maire qui est la plus haute autorité de la commune de Cocody. Il est en contact avec le gouvernement. J’ai été appelé par lui pour lui transmettre la liste des sinistrés car, nous sommes ses relais dans notre quartier. Le préfet de région d’Abidjan, surtout, voulait la liste de tous les sinistrés avant le lundi (sinistre survenu le vendredi). Le maire m’avait donné 24 heures pour la lui remettre parce que le préfet voulait cette liste avant 15 heures. On a précipité les choses pour la lui remettre. Nous savons que des autorités sont venues dans le quartier. Le ministre de l’Intérieur est venu mais après, nous n’avons encore rien vu. Jusque là, il n’y a pas de retour.
Quel message en tant que président pouvez-vous lancer aux sinistrés pour les rassurer ?
Le maire est accessible à tous et tous les résidents peuvent aller le voir. Ceux qui disent que le maire m’a donné de l’argent sont encore sous les eaux. Quand ils sortiront des eaux, ils retrouveront tous leurs esprits. Si le maire doit faire un geste qu’il le fasse publiquement à la mairie et qu’il invite tous les concernés. Ce n’est pas sur les victimes des inondations que je vais faire fortune. Je suis un homme d’honneur. Si le maire m’avait donné quelque chose, cela se saurait. Tout ce que je fais, c’est pour le bonheur du quartier.
Avez-vous un cri de cœur à lancer pour sauver la ‘’Rue-ministre’’ et ses habitants ?
Mon cri de détresse est au nom de tous les quartiers de la Riviera-Palmeraie (Promogin, Rosiers ….). Il faut régler les problèmes en amont. Le maire en est conscient. Le gouvernement en est conscient. La ‘’Rue-ministre’’ qui faisait la fierté du quartier est devenue une ‘’rue-sinistre’’. Quel est ce ministre qui passe encore dans cette rue pour qu’on continue à l’appeler « rue-ministre ». En tant que président du quartier, je décrète désormais la « Rue-ministre »? ‘’ Rue-sinistre’’. Même ceux qui sont à vélo ne peuvent même plus passer sur cette route. En tant président du quartier, je veux qu’il soit su au plan national et international que la ‘’Rue-ministre’’ s’appelle maintenant ‘’Rue-sinistre’’. Que le gouvernement sache qu’à partir de maintenant, c’est la « Rue-Sinistre ».
Vos conclusions…
Le président de la République, Alassane Ouattara était en 2009 ici à la ‘’Rue-ministre’’, pour voler au secours des victimes des inondations. C’est lui, le père de famille. Il ne doit pas abandonner ses enfants. Ce sont les mêmes gens qui ont pleuré en 2009 qui pleurent encore aujourd’hui. En tant que président du quartier, je l’appelle au secours pour nous sauver.
Interview réalisée par M. Ouattara