Alors que l'opinion sportive ivoirienne attend toujours de savoir ce qui s'est réellement passé au Brésil et que le président de la Fif, Sidy Diallo traîne les peids à se prononcer publiquement sur la campagne ivoirienne à la Coupe du monde 2014, un débat suréaliste tente de détourner l'attention des Ivoiriens. Des présidents de club, avec à leur tête Karim Diabagaté, ont décidé de susciter une crise au sein de la Conférence des présidents dirigée par Salif Bictogo. Par le passé, après chaque campagne, les présidents de club, dans une formidable unité de vues, taisaient leurs divergences pour attaquer de front Jacques Anouma, le prédécesseur de Sidy Diallo. Sur fond de surenchère médiatisée, ils lui demandaient des comptes. Parfois avec arrogance. Sidy Diallo, lui, a de la chance on peut le dire. Il peut revenir d'un Mondial calamiteux et profiter d'une crise artificielle pour noyer son bilan dans des bruits de basse-cour. De sorte qu'un tel rendez-vous semble ne pas vraiment intéresser les responsables de club, naguère soucieux et tous fébriles de savoir le pourquoi du comment. Leur désintérêt du bilan de Brésil 2014 a conduit Sidy à l' expédier en deux temps trois mouvements pour passer son temps à compter les coups entre pro-Diabagaté et pro-Bictogo. La surenchère qui menaçait à chaque fois d'emporter le président Anouma n'est plus dirigé contre le président de la Fif mais contre le président de la Conférence des présidents. C'est sous ce regard que nous trouvons suspecte, cette guerre contre le président Bictogo. Elle est même étrange. Rien qu'à voir le moment. Il est inadmissible que des présidents de club tentent de couvrir les faiblesses et les mauvais résultats d'une fédération par des clameurs contre un des leurs sous le prétexte qu'il ne défendrait pas assez leur cause auprès des pouvoirs publics. Leur attitude, aussi légitime qu'elle puisse être, ne les dédouane pas d'une fuite en avant qui sert bien Sidy Diallo. Si le rôle de la Conférence des présidents est de faire en sorte que l'Etat subventionne les clubs, alors point n'est besoin d'une crise pour y parvenir. Sauf à vouloir la tête du président de cette structure pour des raisons qui n'ont rien à voir avec l'amélioration des conditions de développement des clubs. Il y a dans cette affaire ceux qui sont grisés par un détour au Brésil et ceux qui espèrent encore des dividendes d'une expédition qui a tourné court. Les uns et les autres ont coalisé contre Salif Bictogo. Aujourd'hui, ils tentent par tous les moyens de sauver le soldat Sidy Diallo. Mais demain, l'histoire nous dira s'ils ont eu raison ou pas.
Litié BOAGNON
Litié BOAGNON