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Région Publié le vendredi 29 août 2014 | AIP

Ebola : une maladie mortelle mais diversement appréciée à Dimbokro

Dimbokro – L'épidémie de la fièvre hémorragique Ebola sévit en Afrique de l'ouest où elle a fait plus de 1400 morts. Le gouvernement ivoirien mène une vaste campagne de sensibilisation, afin de prévenir le mal. En dépit de cet élan, le mal fait l'objet de diverses interprêtations au sein de la population dont celle de Dimbokro, qui pour atténuer la psychose créée par Ebola, évoque parfois des termes "ironisants" dans un micro-trottoir de l'AIP.

Selon le directeur départemental de la Santé et de la Lutte contre le Sida, Dr N'Da Alléchi Prosper, "à l'image du reste de la Côte d'Ivoire, soyez rassurés qu'il n'y a aucun cas suspect de la fièvre hémorragique à virus Ebola ici à Dimbokro. Si d'aventure un cas suspect se présentait, une salle d'isolement est disponible, les moyens de riposte sont là... Le préfet N’Guessan Obouo Jacques Stéphane a mis en place, depuis lundi, un comité de veille qui attend la prise d'un arrêté pour démarrer ses activités de sensibilisation, de respect des mesures décidées par le gouvernement."

Au dire du Secrétaire général 1 de préfecture, N'Guessan Attoungbré, ce comité est un organe de sensibilisation conformément aux instructions du ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida." Il est mis en place pour sensibiliser la population sur les mesures gouvernementales, pour assurer la coordination des activités de prévention de la maladie, pour prendre des mesures locales appropriées afin de parer à toutes éventualités dans le département, dans la région.

"ce comité comprend des directeurs et chefs de services publics et parapublics, tous les médecins-chefs des centres de santé, les chefs religieux, de communautés, les présidents d'associations de femmes et de jeunes, les forces de défense et de sécurité, etc.", a dévoilé le SG1.

"Ebola vous dites, moi je dis plutôt Déborah, est encore cet autre mal créé de toutes pièces pour nous détourner du pillage de nos ressources naturelles, pour nous détourner du suivi de grandes questions secouant le monde et pouvant impacter négativement l’Afrique", critique, en plaisantant avec le phénomène Ebola, Kouakou Kouassi Ange, se disant technicien agricole retourné à la terre suite au chômage.

Pour Amani Yao Georges, enseignant du primaire à la retraite, "l’Etat doit avoir le courage et la volonté politique d’aller plus loin dans la prise des mesures visant à protéger du phénomène Ebola".

"Si le mal se transmet par la salive, la sueur, par simple contact, etc. et qu’on interdit même que l’on se serre la main, se donne des accolades, l’Etat doit aller plus loin, même si cela est économiquement difficile, pour prendre la courageuse décision de fermer les bars et autres maquis où des individus utilisent les mêmes cuillères et fourchettes, les mêmes verres et assiettes que les tenanciers plongent à peine dans une eau dans une cuvette, cette eau qui sert du matin jusqu’au soir sans être renouvelée. Voilà une voie royale de contamination", fustige-t-il, admettant la réalité du phénomène "qui se répand à toute l’Afrique progressivement".

"Moi, quand je trouve de la viande de brousse je la consomme. On nous montre des cadavres d’hommes morts d’Ebola mais jamais de cadavres d’animaux morts de cette maladie. Bref, moi je dis qu’il faut mourir un jour de quelque chose et ce sera la volonté de Dieu", argumente Moussa Kouassi Amara, se disant planteur d’hévéa et de teck dans le département de Prikro.

Des populations ont toujours cette manie de dédramatiser des questions à hauts risques et haute importance.

Cependant, nos personnes ressources ont toutes eu le mérite de reconnaître la difficulté de respect des mesures prises par le gouvernement.

"Si dans nos habitudes d’Africains on ne connaît pas les accolades et autres échanges de baisers, il est difficile, très difficile, voire irrespectueux de refuser de tendre la main à quelqu’un qui tend la sienne et laisser sa main suspendue dans l’air. Cela se fait contre celui envers qui l’on a des problèmes, des reproches, de la rancune", se sont-elles justifiées.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 1400 personnes sont mortes du virus Ebola depuis son apparition en Guinée en début d'année 2014. La fièvre sévit également au Libéria, Sierra Leone et au Nigéria. Des ministres de la santé de la Cedeao ont entamé, jeudi à Accra (Ghana) une réunion sur les stratégies de lutte contre cette épidémie.
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