Il est certainement une des grandes attractions de la ligue professionnelle américaine de basket, la NBA. Serge Ibaka, par son gros volume de jeu défensif, est en train de marcher sur les traces de ses illustres aînés Dikembé Mutombo et Hakeem Olajuwon.
Bon sang ne saurait mentir. Serge Jonas Hugo Ibaka Ngobila est né de parents basketteurs. Son père a joué pour le Congo tandis que sa mère était une des meilleures joueuses de la République Démocratique du Congo (RDC). Le basket est donc dans les gènes du jeune Ibaka lorsqu’il décide de se lancer dans une carrière de basketteur comme ses géniteurs. Tout commence pour lui en cadets au club de l’Avenir du Rail de Brazzaville à 14 ans. Le jeune Ibaka apprend les dures réalités du sport de haut niveau. « Cette période m’a endurci. C’est de là que je tire mon esprit guerrier sur le terrain », dit-il. Puis il débarque en France, au club du Prissé-Mâcon, en Saône et Loire, où l’apprenti basketteur arrive en cadets. Mais avec ses 1,95 m à 16 ans, on ne le remarque que par son physique, personne ne décelant en lui la future star qu’il deviendra quelques années plus tard. C’est alors, que son père, énervé par la situation, va lui trouver un point de chute dans la banlieue barcelonaise. Bye-bye donc la France !
Le jeune homme, déjà impressionnant par son gabarit, l’est aussi par ses qualités athlétiques et une détente hors du commun. Ibaka se révèle comme un vrai potentiel capable de faire carrière dans le basket. Mais à ce moment-là, personne ne lui prédit une carrière en NBA. C’est mal connaitre ce joueur dont la confiance est quasi inébranlable.
Il évolue au club catalan du CB l’Hospitalet en seconde division espagnole. Ibaka y passe deux saisons contribuant à la montée du club en Liga ACB. À partir de là, les choses s’enchainent très vite pour lui. Il est choisi en 2008 par les Seattle Supersonics, club de NBA, mais cette franchise ne le juge pas apte à s’adapter assez rapidement au style de jeu américain. Ibaka est donc cédé à un autre club espagnol, le BC Manresa. Il y signe un contrat de trois ans, mais preuve que sa confiance est toujours intacte, le Congolais inclut une clause dans son contrat qui stipule qu’à la fin de chaque saison, il peut retourner s’essayer en NBA. Entre temps, les Sonics déménagent à Oklahoma et deviennent le Thunder.
En 2009, après un camp d’entrainement d’été à Orlando, le Thunder se rend compte qu’il ne peut pas laisser trop longtemps ce joueur en Espagne. D’autres clubs commencent à s’intéresser à lui. D’autant plus qu’Ibaka s’est spécialisé dans un geste défensif, le contre. En défense, il est devenu, du haut de ses 2.08 m, une véritable muraille. Marquer un panier devant lui relève de la véritable gageure. La franchise d’Oklahoma lui propose un contrat de 2 ans, et elle ne le regrettera pas.
Un joueur de devoir
Serge Ibaka, n’est pas le genre de joueur à chercher la lumière à tout prix. Dans une équipe où tous les tickets de shoots passent par Kevin Durant et Russell Westbrook, Ibaka se charge, lui, des missions défensives. Il fait peur à tous les attaquants. Car en plus de sa détente, il possède un timing de saut qui lui permet d’anticiper les gestes offensifs adverses. Contrer, poser des écrans, prendre des rebonds, c’est son job. Et ça lui va bien. Aujourd’hui, lorsqu’il est absent, comme ce fut le cas pour les play-offs de cette année contre les Spurs, on voit que l’équipe est en panne sur le plan défensif.
Ce polyglotte, parfaitement à l’aise en lingala, français, espagnol et anglais a parfaitement compris une chose : « Je sais que je ne serai jamais un grand scoreur, et ce n’est pas ce qui m’attire le plus dans le basket. Le plus important, c’est d’être utile à l’équipe. J’essaie de bien faire le peu que je sais faire. Tant mieux si ça marche. »
L’Espagne, pas la France
Serge Ibaka est devenu aujourd’hui une valeur sûre de la NBA grâce à son courage et à son abnégation. Lui dont tout le monde riait à ses débuts à cause de son accent ne fait plus rire personne. À Oklahoma, il est devenu la coqueluche des fans. Ils l’ont d’ailleurs surnommé ‟The intimidator″, celui qui fait peur à tout le monde.
Mais Ibaka est un sentimental sous ses airs de dur. Et ses émotions l’ont conduit en 2011 à demander la nationalité espagnole. Lui, le francophone de naissance, voulait ainsi rendre au pays de Cervantès ce qu’il lui avait donné, la reconnaissance mondiale. Sauf que l’ailier fort du Thunder a fait le choix du cœur là où, sportivement, jouer pour la France où pour l’un des deux Congo aurait été plus simple. En sélection espagnole, Ibaka n’est pas le premier choix dans la hiérarchie des joueurs intérieurs. Il passe après les frères Gasol. Et on a pu voir sa frustration lors de la dernière Coupe du monde. L’Espagne a été éliminée en quarts de finale par une France où il aurait été un titulaire indiscutable. Mais il est comme ça. Chez lui c’est le cœur qui décide. Et on en a eu encore une preuve lorsqu’il a quasiment fondu en larmes dès l’annonce du décès de Nelson Mandela le 5 décembre 2013.
Dans la vie, Serge Ibaka partage la vie de la chanteuse américaine Keri Hilson. Elle n’est peut-être pas très connue, mais Hilson est très respectée dans le milieu hip-hop parce qu’elle a écrit pour Akon, Britney Spears, Toni Braxton, Chris Brown, Mary J. Blige, Usher, Ne-Yo, Kanye West, The Pussycat Dolls, Jennifer Lopez, et Kelly Rowland, ce qui est une sacrée performance.
Mais l’enfant de Ouenze, le quartier de Brazzaville où il est né et a grandi, n’oublie pas d’où il vient. C’est pourquoi, chaque fois qu’il peut, il n’hésite pas à revenir pour organiser des manifestations et aider son pays d’origine. Celui qui, à 14 ans jouait déjà avec les adultes, fait de son mieux pour aider ceux qui n’ont pas eu la même chance. Sentimental, on l’a dit !
Malick Daho
Bon sang ne saurait mentir. Serge Jonas Hugo Ibaka Ngobila est né de parents basketteurs. Son père a joué pour le Congo tandis que sa mère était une des meilleures joueuses de la République Démocratique du Congo (RDC). Le basket est donc dans les gènes du jeune Ibaka lorsqu’il décide de se lancer dans une carrière de basketteur comme ses géniteurs. Tout commence pour lui en cadets au club de l’Avenir du Rail de Brazzaville à 14 ans. Le jeune Ibaka apprend les dures réalités du sport de haut niveau. « Cette période m’a endurci. C’est de là que je tire mon esprit guerrier sur le terrain », dit-il. Puis il débarque en France, au club du Prissé-Mâcon, en Saône et Loire, où l’apprenti basketteur arrive en cadets. Mais avec ses 1,95 m à 16 ans, on ne le remarque que par son physique, personne ne décelant en lui la future star qu’il deviendra quelques années plus tard. C’est alors, que son père, énervé par la situation, va lui trouver un point de chute dans la banlieue barcelonaise. Bye-bye donc la France !
Le jeune homme, déjà impressionnant par son gabarit, l’est aussi par ses qualités athlétiques et une détente hors du commun. Ibaka se révèle comme un vrai potentiel capable de faire carrière dans le basket. Mais à ce moment-là, personne ne lui prédit une carrière en NBA. C’est mal connaitre ce joueur dont la confiance est quasi inébranlable.
Il évolue au club catalan du CB l’Hospitalet en seconde division espagnole. Ibaka y passe deux saisons contribuant à la montée du club en Liga ACB. À partir de là, les choses s’enchainent très vite pour lui. Il est choisi en 2008 par les Seattle Supersonics, club de NBA, mais cette franchise ne le juge pas apte à s’adapter assez rapidement au style de jeu américain. Ibaka est donc cédé à un autre club espagnol, le BC Manresa. Il y signe un contrat de trois ans, mais preuve que sa confiance est toujours intacte, le Congolais inclut une clause dans son contrat qui stipule qu’à la fin de chaque saison, il peut retourner s’essayer en NBA. Entre temps, les Sonics déménagent à Oklahoma et deviennent le Thunder.
En 2009, après un camp d’entrainement d’été à Orlando, le Thunder se rend compte qu’il ne peut pas laisser trop longtemps ce joueur en Espagne. D’autres clubs commencent à s’intéresser à lui. D’autant plus qu’Ibaka s’est spécialisé dans un geste défensif, le contre. En défense, il est devenu, du haut de ses 2.08 m, une véritable muraille. Marquer un panier devant lui relève de la véritable gageure. La franchise d’Oklahoma lui propose un contrat de 2 ans, et elle ne le regrettera pas.
Un joueur de devoir
Serge Ibaka, n’est pas le genre de joueur à chercher la lumière à tout prix. Dans une équipe où tous les tickets de shoots passent par Kevin Durant et Russell Westbrook, Ibaka se charge, lui, des missions défensives. Il fait peur à tous les attaquants. Car en plus de sa détente, il possède un timing de saut qui lui permet d’anticiper les gestes offensifs adverses. Contrer, poser des écrans, prendre des rebonds, c’est son job. Et ça lui va bien. Aujourd’hui, lorsqu’il est absent, comme ce fut le cas pour les play-offs de cette année contre les Spurs, on voit que l’équipe est en panne sur le plan défensif.
Ce polyglotte, parfaitement à l’aise en lingala, français, espagnol et anglais a parfaitement compris une chose : « Je sais que je ne serai jamais un grand scoreur, et ce n’est pas ce qui m’attire le plus dans le basket. Le plus important, c’est d’être utile à l’équipe. J’essaie de bien faire le peu que je sais faire. Tant mieux si ça marche. »
L’Espagne, pas la France
Serge Ibaka est devenu aujourd’hui une valeur sûre de la NBA grâce à son courage et à son abnégation. Lui dont tout le monde riait à ses débuts à cause de son accent ne fait plus rire personne. À Oklahoma, il est devenu la coqueluche des fans. Ils l’ont d’ailleurs surnommé ‟The intimidator″, celui qui fait peur à tout le monde.
Mais Ibaka est un sentimental sous ses airs de dur. Et ses émotions l’ont conduit en 2011 à demander la nationalité espagnole. Lui, le francophone de naissance, voulait ainsi rendre au pays de Cervantès ce qu’il lui avait donné, la reconnaissance mondiale. Sauf que l’ailier fort du Thunder a fait le choix du cœur là où, sportivement, jouer pour la France où pour l’un des deux Congo aurait été plus simple. En sélection espagnole, Ibaka n’est pas le premier choix dans la hiérarchie des joueurs intérieurs. Il passe après les frères Gasol. Et on a pu voir sa frustration lors de la dernière Coupe du monde. L’Espagne a été éliminée en quarts de finale par une France où il aurait été un titulaire indiscutable. Mais il est comme ça. Chez lui c’est le cœur qui décide. Et on en a eu encore une preuve lorsqu’il a quasiment fondu en larmes dès l’annonce du décès de Nelson Mandela le 5 décembre 2013.
Dans la vie, Serge Ibaka partage la vie de la chanteuse américaine Keri Hilson. Elle n’est peut-être pas très connue, mais Hilson est très respectée dans le milieu hip-hop parce qu’elle a écrit pour Akon, Britney Spears, Toni Braxton, Chris Brown, Mary J. Blige, Usher, Ne-Yo, Kanye West, The Pussycat Dolls, Jennifer Lopez, et Kelly Rowland, ce qui est une sacrée performance.
Mais l’enfant de Ouenze, le quartier de Brazzaville où il est né et a grandi, n’oublie pas d’où il vient. C’est pourquoi, chaque fois qu’il peut, il n’hésite pas à revenir pour organiser des manifestations et aider son pays d’origine. Celui qui, à 14 ans jouait déjà avec les adultes, fait de son mieux pour aider ceux qui n’ont pas eu la même chance. Sentimental, on l’a dit !
Malick Daho