Lors de la visite d’Etat du président de la République dans le Bas-Sassandra, que j’ai tout suivi intégralement, en direct grâce à la première chaine de la télévision ivoirienne, j’ai été marqué par tout le travail à faire encore et encore. Le pays est en chantier mais de nombreux chantiers sont encore à ouvrir.
Pas seulement dans cette région mais dans tout le pays. Comme je l’écris souvent, l’investissement humain, c’est-à-dire la prise en charge des travaux par la population elle-même, devient une nécessité à un moment donné de l’histoire d’un pays. Toutefois, je ne m’attendais à entendre qu’une seule nouvelle. Celle concernant la voie ferrée annoncée depuis l’époque du père de la nation. Je me souviens de la polémique créée entre la Côte d’Ivoire et la Guinée révolutionnaire de Sékou Touré. Avec l’avènement de « Solution » on a également parlé de ce chemin de fer. Et quelle ne fut ma surprise et ma déception de ne point entendre parler de ce projet phare qui aurait été un grand pas vers l’industrialisation de notre pays.
Je n’imagine pas un pays industrialisé sans des dizaines et même des cinquantaines de voies ferrées. Je ne suis pas pourtant naïf sur sa réalisation. Un Etat est exactement comme une famille. Son chef ne peut que donner à sa famille que ce qu’il obtient chaque mois. Les pays africains dans leur quête de l’émergence en seront longtemps éloignés faute de moyens et d’investisseurs pour la réalisation de voies ferrées. Les indépendances octroyées n’ont pas permis aux colons d’achever leur plan relatif aux voies ferrées. Aucune voie n’a atteint le Niger. En fait, l’idée de voie ferrée a surgi dans mon esprit au cours d’un récent voyage à Daoukro.
De la ville d’Adzopé à Bonahoin c’est un véritable calvaire pour les véhicules. Tous ceux qui disent qu’on ne mange pas du goudron devraient pratiquer cette voie. J’ai vu un véhicule tomber dans un ravin avec de nombreux blessés, du sang un peu partout et certainement des décès. J’ai vu des braves femmes et hommes chargés leur tête de paniers de vivriers marcher péniblement sous le soleil. J’ai vu des vivriers pourrir dans la brousse. J’ai pensé à la voie ferrée Abidjan-Ouaga, une vraie voie de desserve de beaucoup de produits. J’ai alors pensé tout ce qui pouvait se faire et se réaliser s’il existait une voie ferrée entre Abidjan et Bonohain ou même entre Adzopé et Daoukro.
Les routes auraient duré plus longtemps en l’absence ou la rareté de poids lourd sur la voie. Et comme c’est une région de vivriers le pays serait bien desservi en toutes sortes de ces produits. J’ai rêvé à ce pays traversé de nombreuses voies ferrées de l’est à l’ouest. Imaginons des rails qui partent de Bouaké à Oumé. Personne ne parlera plus de cherté du marché. Oui, les routes se croquent et se mangent, elles sont importantes. Toutefois, les voies ferrées sont encore plus déterminantes dans la réalisation de l’émergence. Et ce n’est pas moi qui vais l’apprendre à « Solution » qui a le meilleur profit de tous les chefs d’Etat du continent. On se souvient encore de ses propos en Turquie.
« Au FMI, j’avais le dossier de la Turquie. » Qui dit mieux ? En plus, il a maintenant avec lui quelqu’un sortir de Harvard. Je dis bien Harvard. Renseignez-vous sur les frais d’écolage de deux ans de la plus importante université du monde. Ne rentre pas à Harvard qui veut. Quand j’ai vu à Prepessou, le village de HKB, et sa maison qu’il n’a pas achevé, j’ai pensé aussitôt à la création d’un Harvard Africain qui portera son nom. Ce sera sans doute la plus grande réalisation universitaire du pays. Pas moins de cent millions pour s’inscrire. Des grosses têtes viendront de tous les continents pour s’inscrire dans cet Harvard africain contribuant encore plus rapidement à l’émergence de ce pays. Je crois sincèrement que le défi des rails devrait devenir l’impératif d’une société en pleine émergence. Mais il faut rester réaliste.
On peut toujours solliciter la Chine et ses travailleurs pour relever le défi. Quand je pense que le train urbain n’est même pas encore en chantier je suis vraiment dans le brouillard de penser à des voies ferrées dans le pays. Et pourtant, ce train urbain sera une vraie bouffée d’oxygène pour résoudre le problème des embouteillages et du transport dans une ville comme Abidjan. Donc des voies ferrées n’en parlons pas. Néanmoins, qu’on me rassure sur la réalisation du chemin de fer de San Pedro à Man ou à Odienné. Jeune cadre dans une maison d’édition, je bombardais mon directeur général de projets. Il me fit comprendre un jour que je fais bien mais que je dois tenir compte du budget à mettre dans les projets.
Les moyens manquant toujours pour cause de rentabilité. Le peuple comme l’enfant à la maison pense qu’il suffit de tirer un tiroir pour que tout projet se réalise. L’argent est toujours le nerf de la guerre et on ne le trouve pas au fonds d’un tiroir mais par un travail acharné qui produit des fruits. Si chacun dans son foyer peut réaliser tout ce qu’il veut avec son revenu alors un Etat sera impardonnable de ne pas réaliser le rêve de ses enfants. A Daoukro, j’ai été à l’église. Et j’ai senti que c’est dans ce lieu que l’Appel de Doukro a été inspiré à son auteur. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly
Pas seulement dans cette région mais dans tout le pays. Comme je l’écris souvent, l’investissement humain, c’est-à-dire la prise en charge des travaux par la population elle-même, devient une nécessité à un moment donné de l’histoire d’un pays. Toutefois, je ne m’attendais à entendre qu’une seule nouvelle. Celle concernant la voie ferrée annoncée depuis l’époque du père de la nation. Je me souviens de la polémique créée entre la Côte d’Ivoire et la Guinée révolutionnaire de Sékou Touré. Avec l’avènement de « Solution » on a également parlé de ce chemin de fer. Et quelle ne fut ma surprise et ma déception de ne point entendre parler de ce projet phare qui aurait été un grand pas vers l’industrialisation de notre pays.
Je n’imagine pas un pays industrialisé sans des dizaines et même des cinquantaines de voies ferrées. Je ne suis pas pourtant naïf sur sa réalisation. Un Etat est exactement comme une famille. Son chef ne peut que donner à sa famille que ce qu’il obtient chaque mois. Les pays africains dans leur quête de l’émergence en seront longtemps éloignés faute de moyens et d’investisseurs pour la réalisation de voies ferrées. Les indépendances octroyées n’ont pas permis aux colons d’achever leur plan relatif aux voies ferrées. Aucune voie n’a atteint le Niger. En fait, l’idée de voie ferrée a surgi dans mon esprit au cours d’un récent voyage à Daoukro.
De la ville d’Adzopé à Bonahoin c’est un véritable calvaire pour les véhicules. Tous ceux qui disent qu’on ne mange pas du goudron devraient pratiquer cette voie. J’ai vu un véhicule tomber dans un ravin avec de nombreux blessés, du sang un peu partout et certainement des décès. J’ai vu des braves femmes et hommes chargés leur tête de paniers de vivriers marcher péniblement sous le soleil. J’ai vu des vivriers pourrir dans la brousse. J’ai pensé à la voie ferrée Abidjan-Ouaga, une vraie voie de desserve de beaucoup de produits. J’ai alors pensé tout ce qui pouvait se faire et se réaliser s’il existait une voie ferrée entre Abidjan et Bonohain ou même entre Adzopé et Daoukro.
Les routes auraient duré plus longtemps en l’absence ou la rareté de poids lourd sur la voie. Et comme c’est une région de vivriers le pays serait bien desservi en toutes sortes de ces produits. J’ai rêvé à ce pays traversé de nombreuses voies ferrées de l’est à l’ouest. Imaginons des rails qui partent de Bouaké à Oumé. Personne ne parlera plus de cherté du marché. Oui, les routes se croquent et se mangent, elles sont importantes. Toutefois, les voies ferrées sont encore plus déterminantes dans la réalisation de l’émergence. Et ce n’est pas moi qui vais l’apprendre à « Solution » qui a le meilleur profit de tous les chefs d’Etat du continent. On se souvient encore de ses propos en Turquie.
« Au FMI, j’avais le dossier de la Turquie. » Qui dit mieux ? En plus, il a maintenant avec lui quelqu’un sortir de Harvard. Je dis bien Harvard. Renseignez-vous sur les frais d’écolage de deux ans de la plus importante université du monde. Ne rentre pas à Harvard qui veut. Quand j’ai vu à Prepessou, le village de HKB, et sa maison qu’il n’a pas achevé, j’ai pensé aussitôt à la création d’un Harvard Africain qui portera son nom. Ce sera sans doute la plus grande réalisation universitaire du pays. Pas moins de cent millions pour s’inscrire. Des grosses têtes viendront de tous les continents pour s’inscrire dans cet Harvard africain contribuant encore plus rapidement à l’émergence de ce pays. Je crois sincèrement que le défi des rails devrait devenir l’impératif d’une société en pleine émergence. Mais il faut rester réaliste.
On peut toujours solliciter la Chine et ses travailleurs pour relever le défi. Quand je pense que le train urbain n’est même pas encore en chantier je suis vraiment dans le brouillard de penser à des voies ferrées dans le pays. Et pourtant, ce train urbain sera une vraie bouffée d’oxygène pour résoudre le problème des embouteillages et du transport dans une ville comme Abidjan. Donc des voies ferrées n’en parlons pas. Néanmoins, qu’on me rassure sur la réalisation du chemin de fer de San Pedro à Man ou à Odienné. Jeune cadre dans une maison d’édition, je bombardais mon directeur général de projets. Il me fit comprendre un jour que je fais bien mais que je dois tenir compte du budget à mettre dans les projets.
Les moyens manquant toujours pour cause de rentabilité. Le peuple comme l’enfant à la maison pense qu’il suffit de tirer un tiroir pour que tout projet se réalise. L’argent est toujours le nerf de la guerre et on ne le trouve pas au fonds d’un tiroir mais par un travail acharné qui produit des fruits. Si chacun dans son foyer peut réaliser tout ce qu’il veut avec son revenu alors un Etat sera impardonnable de ne pas réaliser le rêve de ses enfants. A Daoukro, j’ai été à l’église. Et j’ai senti que c’est dans ce lieu que l’Appel de Doukro a été inspiré à son auteur. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly