Les agents des Eaux et Forêts ne sont pas du tout contents. C’est le moins que l’on puisse dire. Au cours d’une conférence de presse tenue à la Maison de la presse, jeudi 3 décembre dernier, ils ont dénoncé l’attitude de leurs frères d’armes les FRCI qui, à plusieurs reprises, ont procédé à des intimidations et des enlèvements de certains agents des Eaux et Forêts dans l’exercice de leur fonction. Le dernier évènement en date qui a suffi à imiter plusieurs organisations syndicales des Eaux et Forets et de leur centrale syndicat Dignité est l’enlèvement le 23 novembre dernier du capitaine Kakou Békouin et son collaborateur l’adjudant-chef major Coulibaly Souleymane ; tous les deux en mission commandée dans la forêt classée de Dogodou dans le département de Fresco. « Ces agents des Eaux et Forêts ont été enlevés par des éléments de sécurisation du sud-ouest (BSSO) des FRCI pour le chef d’accusation de destruction pour des plants d’hévéa dans une plantation appartenant à l’épouse du chef d’état major général, Soumaïla Bakayoko. Cette plantation a été illégalement créée dans la forêt classée de Dogodou », révèle Issoufou Sorho, SG de Sylla-SODEFOR. « Les deux agents des Eaux et Forêts ont été enlevés et conduit à sans Pedro sur instruction du commandant du BSSO, le capitaine Diarrassouba qui aurait reçu des ordres du chef d’Etat major général », a fait savoir le conférencier. Il s’est insurgé contre l’attitude cavalière, de ceux qui ont menée le kidnapping. Dans une intervention il a interpelle les autorités ivoiriennes sur les récurrents dangers auxquels ils sont exposés dans l’exercice de leur fonction. Issoufou Sorho s’est inquiété de la menace permanente de déforestation à laquelle la Côte d’Ivoire est exposée. « Nous nous étonnons de voir que nos collègues aient été détenus arbitrairement alors que nous sortons justement des états généraux de la forêt, de la faune », a-t-il ajouté ensuite, il s’est dit surpris que l’épouse du chef d’Etat major général, pourtant procureure d’une juridiction à l’intérieur du pays, se comporte comme un citoyen lambda. « Nous avons peur pour le couvert forestier », s’en est-il inquiété. L’officier des Eaux et Forêts et ses camarades ont demandé la réhabilitation du capitaine Bekouin et de son collaborateur car selon le conferencier, ces deux agents ont vu leur intégrité morale et physique bafouées. Les agents des Eaux et forêts se disent également déterminés à détruire la plantation d’hévéa de 13 hectares appartenant à l’épouse de Soumaïla Bakayoko et à déposer un préavis de grève sur le bureau de leur tutelle. Ils exigent le départ immédiat des FRCI des bases vie de la SODEFOR encore occupées illégalement, la levée de « check-point » dans les forêts classées et une copie du procès verbal (PV) de l’audition de leurs deux collègues dans les locaux du BSSO. « Nous nous réservons le droit de mener des actions futures pour le respect de notre corps de métier et la sauvegarde de la forêt ivoirienne », lâche le conférencier dans une déclaration rendue publique.
Kouakou Atta
Kouakou Atta
