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Société Publié le lundi 7 mars 2016 | Diasporas-News

Interview Olivier GOSSO, Président du Comité Scientifique et Technique de l’AAE (Association Africaine de l’Eau)

© Diasporas-News Par DR
Olivier GOSSO, Président du Comité Scientifique et Technique de l’AAE (Association Africaine de l’Eau)
Diasporas-News : genèse de l’AFWA ?
Olivier GOSSO : Cette association a été créée en 1980 ; elle s’appelait l’Union des Distributeurs d’Eau d’Afrique (UADE). A un moment donné, certains responsables d’entreprises ont voulu mettre en commun leurs efforts dans le cadre d’une coopération et d’avancée Sud-Sud. C’était vraiment un partenariat pour échanger de bonnes pratiques. Ce fut à l’initiative du PDG de l’époque de la Société de Distribution d’Eau de la Côte d’Ivoire (SODECI) Marcel Zadi Kessy. Chemin faisant, il y a eu beaucoup de réformes institutionnelles, les professionnels de l’assainissement étaient venus, suivis par les fabricants de tuyaux et joints par les structures de régulation

D-N : avec quel statut ?
O G : Un statut d’association. La réunion de 2004 a permis d’intégrer tous les protagonistes du secteur et avec à la clé un changement de nom : l’Association Africaine de l’Eau (ou AFrican Water Association). Aujourd’hui il existe d’autres membres affilés tels que des écoles, des consultants. Tous ceux qui sont concernés par l’eau, l’assainissement et même l’environnement du continent sont regroupés au sein de l’AAE

D-N : et l’organigramme ?
O G : L’AAE est chapeautée par un Comité de Direction composé de Directeurs Généraux de sociétés de l’eau ; ils sont au nombre de 17. Ensuite, il y a le Comité Scientifique et Technique - réuni trois fois par an - qui a un rôle de force de propositions. Une assemblée générale annuelle nous permet d’entériner chaque décision.

D-N : l’AAE compte actuellement combien d’adhérents (personne morale et physique) ?
O G : Sur 54 pays que compte l’Afrique, 40 pays sont des membres permanents auxquels il faut rajouter une quarantaine de sociétés.

D-N : le statut juridique d’association est-il le mieux adapté pour une telle structure ?
O G : Nous sommes entrain de faire notre mue. Avant le Congrès de Kampala en 2010, ce type de congrès regroupait 400 personnes. Depuis, entre Marrakech et Nairobi en passant par Abidjan, on dépasse la barre des 1.500. Par conséquent, au sein même du Comité de Direction, nous sommes entrain de réfléchir sur le statut adapté à ce genre d’organisation par la mise en place de comités de gouvernance et d’éthique. Les sommes en jeu ont été démultipliées. Autrefois, la logistique et l’organisation d’un colloque ont été confiées à trois ou quatre personnes ; chose quasi-impossible aujourd’hui compte tenu du nombre accru de participants. Ce succès suscite maintenant l’intérêt des bailleurs de fonds tels que l’USAID.

D-N : quels sont leurs apports ?
O G : L’USAID finance des investissements d’infrastructures mais surtout des programmes de renforcement de capacités pour les membres.

D-N : quant aux frais de structure ?
O G : On vivait à l’époque sur la cotisation de nos membres. Aujourd’hui, les subventions de la BAD et de l’USAID permettent de payer certaines personnes qui siègent au sein du Conseil Exécutif.

D-N : quelles sont vos stratégies à moyen et long terme ?
O G : Nous avions besoin de trouver d’autres sources de financement en commençant par créer des activités génératrices de revenus. Par exemple : l’organisation des séminaires. Ensuite, nous allons bâtir une stratégie sur 20 ans. Le problème en Afrique se résume à un problème d’équipements c’est-à-dire pouvoir se projeter au-delà de 5 ans en intégrant toutes les évolutions de structure. L’avenir des fabricants et des constructeurs du secteur doit être balisé. On connaît la mauvaise expérience de plusieurs entreprises qui ont adopté le système de télégestion au niveau de la distribution et des relations avec les abonnés. Dès lors que l’opérateur téléphoniques (interface) avait un problème de fonctionnement, les équipements ne pouvaient être utilisés ; d’où l’utilité des renforcements de capacité et l’échange d’expériences.

D-N : l’AAE est-elle devenue à ce point incontournable en Afrique ?
O G : Sans fausse modestie, nous sommes devenus la seule porte d’entrée sur le continent ! Adressez-vous aux bailleurs de fonds, et vous verrez leur réponse.

D-N : pourquoi certains n’y adhèrent pas ?
O G : Nous adressons régulièrement des correspondances au pays sans aucune réponse de leur part : Malawi, Lesotho, Madagascar… Ce qui le rebute peut-être c’est la cotisation qui, elle, est indexée sur le volume d’eau produit ; cela revient à s’aligner sur le chiffre d’affaires de la régie de distribution d’eau. La solution qu’on leur propose c’est de regrouper les compagnies de taille modeste dans une sorte de fédération laquelle adhèrera à l’AAE. Un inconvénient : cette solution empêche la visibilité ! D’ailleurs, le Conseil de Direction a décidé d’instaurer une vice-présidence au niveau de chaque région.

D-N : où aura lieu le prochain Congrès 2018 et avec quel thème ?
O G : O G : Bamako et le thème se décidera à la fin du colloque de Nairobi.

D-N : un dernier message pour la diaspora et tout le continent ?
Nous sommes tellement confrontés à énormément de défis et à tous les niveaux. Pour le secteur de l’eau, les ressources existent. Ce qui manque, c’est la mobilisation. Si vous produisez 10 litres aujourd’hui et que vous n’en vendiez que la moitié ; cela vous amène à trouver des sources de financement pour construire une autre usine pour compenser les 5 litres perdus. Notre grand défi est de combler cette perte. Un budget de recherche émanant de l’USAID (2 millions US$) et des fonds arabes (15 millions US$) a permis de créer un outil de diagnostics. Donc, prenons-nous en charge !


Interview réalisée par Alex ZAKA
Envoyé spécial à Nairobi
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