Les responsables du marché Gouro,(dans la commune d’Adjamé) réunis à travers la Comagoa-Roxy (Coopérative des marchés Gouro d’Adjamé) ont manifesté le désir de rencontrer Anne Désiré Ouloto, ministre de la Salubrité Urbaine et de l’Assainissement dont les services ont entamé une démolition des magasins dudit marché depuis le jeudi 1er décembre 2016. Cette volonté de rencontrer la ministre a été manifestée le lundi 5 décembre 2016 au cours d’un point de presse au siège de l’organisation dans l’enceinte du marché. Elle s’inscrit dans logique de faire connaître la manifestation de la vérité relative à la destruction des magasins. Selon les explications de Youan Bi Sei Alexis, directeur général de ladite coopérative, les responsables de ce marché n’ont jamais mandaté une tierce personne auprès du ministère à l’effet de mettre de l’ordre dans ce marché. « Nous nous inscrivons en faux contre ce qui a été dit. Notre bureau n’a jamais écrit de lettre à la ministre pour lui demander de mettre de l’ordre dans notre marché. La ministre a été induite en erreur. Nous voulons rencontrer la ministre pour savoir qui a formenté ce coup. Nous voulons avoir les preuves de ce courrier », s’est défendu le conférencier. Youan Bi Alexis a indiqué que la société coopérative est respectueuse de la volonté du gouvernement ivoirien d’assainir le pays. Il n’a pas manqué de féliciter à ce titre la ministre en charge de ce département pour la conduite courageuse de cette politique. Toutefois, il a dénoncé le caractère unilatéral de cette prise de décision relative au marché au Gouro pour n’avoir pas été associé. «Nous félicitons madame la ministre pour son courage et sa compétence. Elle fait du bon travail. Concernant ce marché, nous avons le titre foncier de ce site. Nous avons remis tous les documents légaux au directeur de cabinet de la ministre Anne Ouloto. Nous ne sommes pas opposés à la décision du gouvernement. Mais, on aurait dû nous informer. Les mises en demeure ont été remises à quelques locataires, et non pas à nous. Ce n’étaient pas pour les démolitions, mais plutôt pour libérer les occupations du domaine public. On nous dit que les magasins sont construits sur un caniveau, même si c’est le cas, on aurait dû nous prévenir », s’est désolé le directeur de la coopérative. Il a déploré les conséquences financières de la destruction des magasins qui plombent l’activité économique de près de 12.000 sociétaires de la coopérative avec pour préjudices financiers estimés à des centaines de millions de CFA. En outre, il a dénoncé la période de déguerpissement qui correspond à une période sensible avec le mois de décembre favorable à réaliser de bons chiffres d’affaires. Il a présenté un tableau alarmant des commerçants dont beaucoup ont contracté des prêts bancaires pour achalander leurs entrepôts uniquement pour ce mois de décembre.
Ernest Famin
Ernest Famin