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Société Publié le mardi 5 septembre 2017 | APA

Présentation des causes du retard de l’Afrique de l’ouest et du centre dans la recherche agro-alimentaire

© APA Par DR
Dr Kymseyinga Savadogo, chercheur à l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI)
En prélude au 7ème Forum pour la révolution verte en Afrique (AGRF) qui se déroule de lundi à vendredi à Abidjan, Dr Kymseyinga Savadogo, chercheur à l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) a défini les ‘’causes du retard’’ des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans le domaine de l’agro-alimentaire.Participant à la session parallèle au 7è Forum de l’AGRF autour du thème ‘’renforcer la recherche pour transformer l’agriculture dans les pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et du Centre’’, Dr Kymseyinga a relevé deux ‘’facteurs’’ qui font trainer la transformation agricole dans ces deux espaces du continent.

Il s’agit de ‘’l’évidence empirique montrant que les pays francophones d’Afrique font effectivement face à des défis spécifiques en termes de capacité et de résultats de recherche agro-alimentaire et des causes hypothétiques des faiblesses de la recherche agro-alimentaire’’ a souligné le chercheur.

Pour Dr Kymseyinga Savadogo, ‘’le faible soutien à la recherche, la capacité en recherche faible du fait du manque de soutien, la capacité en recherche faible en conséquence du manque de soutien et le faible output de la recherche’’ constituent les causes de ‘’l’évidence empirique’’.

Il a déploré que pour les dépenses consacrées à la recherche dans les pays africains, ‘’aucun pays francophone ne figure parmi les 7 premiers’’ alors que ce classement est dominé par le Nigéria, l’Afrique du Sud et le Kenya formant le trio de tête suivi du Ghana, de l’Ouganda, de l’Ethiopie et de la Tanzanie.

‘’La Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Burkina Faso et le Cameroun émergent parmi les pays francophones’’, a précisé Dr Kymseyinga Savadogo soulignant que ‘’la contribution est marquée de l’aide extérieure dans certains pays’’.

A ces défis s’ajoutent, M. Kymseyinga, ceux ‘’du nombre des chercheurs et du vieillissement qui frappe le pool de chercheurs en service’’ dans les pays francophones.

‘’ Le Nigéria et l’Ethiopie dominent au niveau du nombre des chercheurs sur le continent suivis du Kenya, de la Tanzanie, de l’Afrique du Sud et du Ghana. Le premier pays francophone, la RDC, vient en 7è rang’’ a-t-il affirmé, indiquant, encore, que ‘’ sur 10 pays ayant les % les plus élevés de chercheurs âgés de plus de 50 ans, 6 sont francophones’’.

Aussi, a-t-il fait remarquer que les pays francophones ont le plus souffert des restrictions de recrutement en période d’ajustement structurel, insistant que ‘’le problème de l’âge est crucial pour les jeunes diplômés’’.


Concernant les causes hypothétiques des faiblesses de la recherche agro-alimentaire, lechercheur a relevé ‘’la formation, l’exercice de la fonction de chercheur et l’environnement ou le système au sein duquel se mène la recherche’’.


Selon lui, au niveau de l’environnement par exemple, les universités francophones exploitent peu les partenariats en formation comparativement aux non-francophones et le ‘’financement du système national de recherche est non maitrisé, souvent dépendant de l’aide extérieure’’.
Pour relever les défis de l’agro-alimentation, ‘’il faudrait que les pays francophones réalisent qu’ils doivent se fondre dans le moule mondial en mouvement plutôt que de se considérer comme un groupe à part, en matière de recherche….dans les universités françaises’’, a émis Dr Savadogo.

Comme autres solutions, le chercheur conseille de ‘’structurer la recherche autour du concept de chaîne de valeur, ce qui nécessite l’établissement de liens entre différentes institutions dans le même pays ou couvrant différents pays’’.

‘’Créer des incitations pour les chercheurs en récompensant les résultats plutôt que le nombre d’années passées, Créer les conditions pour faciliter l’accès des chercheurs à la littérature de pointe, revoir le système d’évaluation des chercheurs, souvent détaché des normes internationales’’ sont, également, des pistes que Dr Kymseyinga Savadogo a émises.

L’atelier a été organisé à l’initiative conjointe du Centre de Recherches pour le développement international (CRDI), du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), du Conseil ouest africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF/ WECARD) et l’Université Nangui Abrogoua d’Adjamé.

Il vise à mettre en place des stratégies pour créer des activités qui procurent des emplois décents et durables aux jeunes africains dans la transformation agricole.
HS/ls/APA
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