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Société Publié le lundi 24 juin 2019 | AIP

La femme et l’agrobusiness au cœur de la semaine culturelle et économique du Kroubi (Reportage)

L’un des thèmes majeurs marquant la semaine culturelle et économique du « Kroubi » qui s’est tenue du 19 au 21 juin à Bondoukou (Nord-est) est l’entrepreneuriat féminin à travers des panels, ateliers et conférences animés par des experts ivoiriens et étrangers. Cette semaine dont le thème est « Agrobusiness et cohésion sociale : facteurs de développement territorial » a permis de découvrir le savoir-faire de certaines femmes entrepreneurs qui dévoilent leurs parcours et leurs attentes à l’issue de ce rendez-vous culturel.

Elle est un outil de développement visant à créer les conditions adéquates pour un bon environnement des affaires en vue d’impulser le développement local et national. Cette année, l’accent a été particulièrement mis sur la femme et l’agrobusiness à travers des thèmes, des expositions des produits dans les différents stands installés à cet effet.

L’initiateur de la Semaine du Kroubi, Issoufou Ouattara, a indiqué qu’il a décidé, cette année, de travailler beaucoup plus avec les femmes des régions du Gontougo et du Bounkani en vue de leur autonomisation. Il a indiqué que cette édition a permis de mettre en lumière des projets des coopératives et d’autres initiatives des femmes. L’objectif étant de créer une société plus inclusive et participative.

Des débuts difficiles mais encourageants

C’est cet objectif que veulent se fixer certaines d’entre elles présentes au Kroubi, notamment, Kra Marina directrice des établissements du même nom. Celle-ci propose au public du jus naturel issu des pommes de cajou et la liqueur bio d’anacarde, sans levure ni sucre ainsi que du sirop et de la confiture.

Mlle Kra a fait savoir que l’aventure a débuté, il y a quatre ans sur fonds propres avec la fabrication rudimentaire de la liqueur d’anacarde en association avec la maison des fruits de Bondoukou.

Elle a avoué qu’elle a commencé son activité dans l’anonymat compte tenu du fait que la population de Bondoukou ignore encore les produits que l’on peut fabriquer à partir de la pomme de cajou souvent délaissée dans les plantations au profit de la noix de cajou.

Cet avis est également partagé par Kouadio Sonia Esther, directrice de l’entreprise YE-HAARI, spécialiste dans la production des pots en argiles, du miel, du beurre de karité, du soumara, fonio et du riz violet.

Celle-ci a reconnu les nombreuses difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de son entreprise, notamment le manque d’accès au crédit. Elle a toutefois souligné que c’est un rêve qu’elle voulait réaliser depuis son enfance.

« J’ai toujours eu envie de faire connaître au monde entier les plats de chez nous en Afrique faits avec les produits naturels sans mélange ni produits chimiques», a-t-elle fait savoir.


Pour Mme Ama Tano Odette membre du Réseau national des agro transformatrices de Côte d’Ivoire (RET-PACI) spécialiste dans la transformation des céréales, légumineuses, oléagineux, fruits, tubercules épices, l’entreprise s’est mis en place grâce à Mme Coulibaly Alimata, actuelle présidente qui a au départ présenté la bouillie avec la farine de maïs avant que sa structure s’étende sur toute l’étendue du territoire national.

Des constats relevés dans la gestion des activités agricoles

La conduite des associations féminines agricoles n’est pas de tout repos et présente des failles que nous fait savoir Mme Callé Aude Viviane, ingénieure agroéconomiste, coordinatrice du projet d’appui à la coordination agricole et à la commercialisation (PROPACOM). Celle-ci a animé une conférence dont le thème est "Femme dans l’agriculture » où elle a relevé les différents constats dans la présence des femmes dans le domaine agricole.


Pour la conférencière, il y a une faible visibilité des femmes par rapport à leur secteur d’activité qui préfèrent évoluer dans l’informel. Cette situation, selon les statistiques, ne fait pas ressortir la contribution réelle des femmes dans leurs activités.

Elle a déploré le manque de financement pour l’accroissement des activités des femmes qui vivent souvent dans la précarité malgré le flux financier important circulant dans le secteur du vivrier. Mme Callé a également souligné le fait que les femmes ne disposent pas souvent de terres pour s’adonner, en toute sécurité, aux activités agricoles.

Pour la conférencière, les activités agricoles dirigées par les femmes souffrent souvent d’immaturité, de manque de transparence dans la gestion des fonds et d’absence de bilan financier ainsi que d’un leadership trop fort qui met en place la confiance au sein du groupe.

« Il est impossible de chercher des financements quand on ne peut pas faire de bilan des activités antérieures », a-t-elle fait savoir, soulignant que l’exploitant agricole est un métier reconnu par l’Etat de Côte d’Ivoire.

Les femmes invitées à investir dans des activités agricoles génératrices de revenus


Toutes les femmes présentes au Kroubi ont reconnu que les activités liées au domaine agricole, de la production en passant par la transformation jusqu’à la vente génèrent des revenus qui peuvent contribuer à l’autonomisation de la femme.

Elles ont invité les femmes à être courageuses et à s’intéresser au domaine agricole où foisonnent des projets porteurs. Elles ont indiqué que la mise réalisation d’une activité peut se faire avec de faibles moyens financiers, une des conditions pour avoir accès à des crédits.

Elles ont demandé aux femmes de se mettent en association pour être encore plus performantes et crédibles auprès des bailleurs de fonds

M. Ouattara a quant à lui encouragé les femmes et les jeunes filles entrepreneures à sortir désormais de l’informel pour devenir des acteurs économiques accomplis.

A l’issue de la semaine du Kroubi, l’on peut retenir que la femme a un rôle prépondérant à jouer dans le secteur agricole notamment dans la production, la transformation et la vente de son produit. Elle doit se rendre compte de ses atouts et ses performances qui peuvent contribuer au développement de sa région. Pourvu qu’elle ait à sa disposition les outils nécessaires pour atteindre ses objectifs.

Zagadou Alain

Chef de Bureau régional Bondoukou

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