La situation pourrait ne pas s’afficher assez reluisante pour la Côte d’Ivoire en ce qui concerne l’amélioration de l’environnement des affaires. Selon des sources dont l’Agence Ecofin, brandissant un rapport attribué à la Banque mondiale, une liste restreinte des 20 économies mondiales ayant le plus amélioré leur environnement des affaires au cours des 12 derniers mois, serait disponible. Et ce, avant la grand-messe prévue pour le 24 octobre prochain où la liste sera réduite à 10, lors du lancement officiel du Doing Business 2020. A en croire nos sources, seulement 5 pays africains figurent sur cette shortlist. Il s’agit notamment du Nigeria, du Togo, du Kenya, du Djibouti et du Zimbabwe. Ce qui voudrait dire que malgré le boucan et les discours laudateurs, la Côte d’Ivoire pourrait ne pas faire mieux que l’Edition précédente. Rappelant que la Côte d’Ivoire avait amélioré son rang dans le classement Doing Business 2019 de la Banque mondiale, publié le 31 octobre 2018, en passant de 139ème l’année précédente à 122ème sur les 190 économies concernées par le rapport. La Côte d’Ivoire était dans le Top 10 des pays les plus réformateurs de ce classement avec l’Afganistan, le Djibouti, la Chine, l’Azerbaïdjan, l’Inde, le Togo, le Kenya, la Turquie et le Rwanda. Si les choses en restaient là, le Djibouti, le Kenya et le Togo vont rééditer leurs exploits. Ainsi, au regard du rapport en question, le Djibouti aurait adapté son code du commerce afin de faciliter l'accès au crédit, protéger davantage les actionnaires minoritaires et améliorer les procédures de recouvrement. Les autorités djiboutiennes ont également mis en place un système de transactions sécurisées et un registre unifié des sûretés. De son côté, après sa retentissante percée de 19 places en 2018, le Togo s’apprête à confirmer son exploit de rang. Les équipes du Doing Business saluent la suppression de l'obligation pour les SARL de faire rédiger leurs statuts par un notaire. La banque s’était gardée l’an dernier, de valider la réforme du seing privé pour le Togo. « La transparence du processus de délivrance des permis de construire a été améliorée », se félicitent les experts de la Banque mondiale. Par ailleurs, soulignent-ils, le raccordement à l’électricité, « devenu moins coûteux à la suite d'une décision de la compagnie d'électricité de réduire » à nouveau, cette fois-ci de 50% les frais de branchement, ainsi que l’instauration d’un bureau unique. Enfin, pour la deuxième année d’affilée, « le Togo a amélioré l'accès à l'information sur le crédit en élargissant la couverture du bureau de crédit, Creditinfo Volo, et en commençant à diffuser les données des sociétés de services publics ». Le rapport pourrait faire déchanter le président ivoirien, Alassane Ouattara qui répondant à une question des journalistes lors de sa conférence de presse à Dimbokro, a expédié ces derniers à se référer aux documents des institutions. La question était la suivante : « Le président du Pdci-Rda, dans les colonnes de « Jeune Afrique », notre confrère de cette semaine, parlant du bilan du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, disait que ses performances ne sont pas terribles, qu’il a conduit le pays vers une économie en berne, la croissance ralentit, et que le chômage explose. Quelle est votre réaction par rapport à cette sortie ? ». Et la réponse du président a été celle-ci. « (…) Je vous renvoie tout simplement aux documents que publient les Institutions américaines, européennes et de toutes les Institutions qui jugent l’Etat de Côte d’Ivoire ». En tout état de cause, le gouvernement pléthorique de Gon gagnerait à se mettre résolument au travail pour éviter à la Côte d’Ivoire de reculer.
PAUL KOUDOU
PAUL KOUDOU