2 jours de discussions ayant regroupé environ 400 participants parmi lesquels figuraient 03 Présidents africains et 25 experts des questions diverses liées au trafic de faux médicaments ont abouti au lancement de ‘l’Initiative de Lomé’ ce 18 janvier 2019 dans la capitale togolaise. Ce lancement a été officialisé par la signature de 07 Etats africains. Il se veut la 1ère étape d’une vaste et urgente campagne internationale contre le phénomène précité par et pour les Africains essentiellement.
Yoweri K. Museveni de l’Ouganda, Macky Sall du Sénégal et leur hôte Faure Gnassingbé du Togo ont procédé au lancement d’une vaste campagne internationale contre le mal pernicieux du trafic des médicaments en Afrique. Denis Sassou-Nguesso du Congo, Mahamadou Issoufou du Niger, Nana Akufo-Addo du Ghana, et Adama Barrow de la Gambie (également annoncés à cette cérémonie mais pris à la dernière minute) se sont faits représenter à la rencontre de Lomé par des ministres de haut rang, dans le cadre de la signature de ‘L’initiative de Lomé’. Un fil conducteur majeur a meublé les interventions des divers experts et décideurs politiques à la faveur de la mise en route de ‘L’initiative de Lomé’ : il urge de passer à la criminalisation des infractions commises en matière de commerce illicite de faux médicaments sur le continent noir en adoptant des législations idoines.
200 milliards de dollars US de recettes et bénéfices pour les trafiquants ; plus de 900 mille morts/an en Afrique dus au phénomène sus-mentionné dont 120 mille enfants de moins de 05 ans qui meurent suite à l’administration de faux médicaments. Ce sont les chiffres alarmants liés au trafic de faux médicaments qui justifiaient l’urgence du lancement de l’Initiative de Lomé. Aminata Touré (Présidente du Conseil économique, social et environnemental du Sénégal) a modéré les travaux menant à la signature de Lomé ce 18 janvier. «Le phénomène objet de notre rencontre touche 128 Etats dans le monde et constitue tout simplement un crime ! Il faut une forte réglementation pénale pour le contrer», a précisé l’ancienne Premier ministre sénégalaise, en plantant le décor. «L’idée du lancement de l’Initiative de Lomé est née à Brazzaville en 2017. Cette démarche impulsée en ce jour à Lomé concerne tous les peuples du monde (…) Je ne doute pas un seul instant que tous les Africains adhèrent à notre Initiative. Une ‘Feuille de route et un Accord-cadre’ constitueront les principaux garants de la mise en œuvre de l’Initiative de Lomé. L’Afrique est la principale victime du trafic mortifère des faux médicaments. Elle se doit donc de se doter des structures et législations idoines pour comprendre et endiguer le phénomène», a rappelé Faure Gnassingbé, en ouvrant la rencontre dans son pays.
«L’ampleur de ce trafic est telle qu’il y a une extrême urgence à sauver des milliers de vies car ce trafic se développe de manière exponentielle, avec des chiffres d’affaires des trafiquants qui ont triplé depuis 2014 ! Ce trafic n’est pas encore considéré comme un crime, mais une simple violation du droit de propriété intellectuelle, et sa condamnation est souvent dérisoire, même à l’échelle internationale», s’est alarmé Faure Gnassingbé devant cet état des lieux. Le bilan des interventions des actions des acteurs publics et privés est peu satisfaisant et dénote la faiblesse de la coopération judiciaire internationale sur ce phénomène, a encore fait constater le dirigeant togolais. «L’Initiative de Lomé repose sur des Etats africains, et a des fondements politiques. Elle témoigne de l’appropriation de cette question par les Africains», a de ce fait mobilisé Faure Gnassingbé, en soulignant sa foi profonde dans le succès de cette démarche naissante et qui se veut collégiale. «L’Initiative de Lomé est importante et essentielle pour relever les défis les plus pressants du continent noir. Il faut saluer l’engagement personnel des Chefs d’Etat qui se sont mobilisés en sa faveur (…) Il y a eu trop d’impunité autour de ce trafic, il faut qu’elle s’arrête, et qu’émerge une campagne plus large autour de ce mal continental. Ce fléau peut et doit être éradiqué. Pour ce faire, davantage de Présidents africains doivent rejoindre l’Initiative de Lomé», a renforcé, également sur un ton mobilisateur, le Prince Michael de Kent (membre de la famille royale britannique), présent à Lomé.
Devant cette urgence décrite par les uns et les autres, le Directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus s’est inscrit sans ambages dans la dynamique de l’opérationnalisation rapide de l’Initiative de Lomé. Il a dans ce sens rappelé que «l’absence d’une bonne gouvernance facilite l’émergence de groupes criminels en Afrique. Il faut un message clair pour combattre ce trafic, et combler l’absence de réglementations nationales sur la question. L’OMS a besoin qu’au minimum 15 Etats africains ratifient l’Initiative de Lomé pour muscler cette nouvelle étape de la lutte qui a commencé», a vivement plaidé le diplomate éthiopien. Au nom de l’UA (Union Africaine), Pierre Buyoya a de son côté salué la spontanéité avec laquelle des Chefs d’Etat africains se sont emparés de l’Initiative de Lomé. «Depuis 2005, l’UA déploie une kyrielle d’efforts pour améliorer l’espace règlementaire des produits médicaux dans les différentes sous-régions du continent. Il en est ainsi de la décision du 11 février 2019 de lancer la création de ‘l’Agence africaine des médicaments’, décision qui n’a été signée pour l’heure que par 10 Etats, alors que cette création a besoin d’au moins 15 ratifications sur le continent. L’Initiative de Lomé devrait donc constituer un incitatif important à cette dynamique de ratifications», a-t-il espéré.
Aller vite, ratisser large contre un mal très dangereux
«L’Initiative de Lomé est historique car le trafic de médicaments est plus rémunérateur que le trafic des êtres humains. Ses revenus devraient grimper à 500 millions de dollars US si aucune croisade sérieuse n’est impulsée contre ce phénomène qui est en même temps facteur puissant de déstabilisation des Etats du monde. Le terrorisme est devenu un important facteur contemporain de déstabilisation et se finance essentiellement par le trafic de médicaments grâce à la contrefaçon et la porosité des frontières», a détaillé Jean-Louis Bruguière (ex-juge anti-terroriste et membre la Fondation Brazzaville, née en 2015, initiatrice de la rencontre de Lomé). «80% des attentats en France sont provenus de micro-financements de divers trafics. Il est donc assez impératif de s’engager contre ce mal via une volonté politique affirmée contenue dans ‘l’Initiative de Lomé’. Après la capitale togolaise, cette démarche doit monter au niveau de l’UA parce que le mal du trafic des faux médicaments est devenu également un fléau sécuritaire», a encore vivement souhaité l’ex juge français.
Un autre vibrant plaidoyer abondera dans le même sens. Au nom de l’UNICEF, Omar Hilale (Président du Conseil exécutif de cette organisation spécialisée onusienne) a tenu à brandir au reste du monde une autre facette du mal débattu à Lomé, et a également sonné une mobilisation de taille. «Un dollar investi dans le trafic du médicament rapporte 500 dollars alors même que ce phénomène n’est pas encore réprimé comme le trafic d’armes à titre d’exemple. Ce trafic est devenu une menace de sécurité régionale. D’où l’importance de l’Initiative de Lomé qui embrasse un enjeu majeur», a mis en exergue ce diplomate marocain. «Protéger la santé de millions de personnes est en jeu via la démarche née à Lomé, d’où l’importance pour les Nations Unies de voter une résolution sur le sujet. Je prends l’engagement d’œuvrer pour cette résolution», a-t-il instamment promis. Henrietta Fore (Directrice exécutive de l’UNICEF) mobilisera davantage le monde à s’approprier la lutte contre les faux médicaments en ratifiant «la Convention ‘Medicrime’ de l’OMS» contre ce mal critique. «Tous les enfants doivent avoir accès aux médicaments de qualité supérieure pour préserver l’avenir de leurs pays respectifs», a souligné pour ce faire H. Fore.
En attendant leurs premiers résultats tangibles sur le terrain, les travaux de Lomé semblent avoir fait bouger les mentalités. «Cette mobilisation impulsée depuis Lomé est annonciatrice de la fin de l’impunité pour les faussaires et la mise à la disposition des enfants africains de soins appropriés via des médicaments de qualité», constate, optimiste, Cécilia Attias (ex-Première dame de la France et membre du Conseil de la Fondation Brazzaville), au sortir de la rencontre de Lomé. «Il faut cesser de constater et passer aux actes concrets. La rencontre de Lomé marque le début d’une démarche inclusive panafricaine qui va déboucher sur un prochain Sommet dans les mois à venir», résume pour sa part Jean-Yves Ollivier, président-fondateur de la Fondation Brazzaville (organisation caritative indépendante enregistrée au Royaume-Uni, basée à Londres).
Des garde-fous juridiques ont été pris pour que les travaux de Lomé ne soient pas un coup d’épée dans l’eau dans l’agenda des rencontres de cet acabit. Ainsi, les premiers signataires de ‘l’Initiative de Lomé’ entendent finaliser un «Accord-cadre et son annexe» découlant des assises de la capitale togolaise pour introduire dans leurs juridictions nationales respectives des lois et sanctions pénales devant mettre en place des mécanismes nécessaires de cet Accord. Et s’engagent par ailleurs au moyen des actions et mesures nécessaires à intensifier leurs efforts déployés sur le plan local et international dans le cadre de la lutte contre le phénomène des faux médicaments.
Yoweri K. Museveni de l’Ouganda, Macky Sall du Sénégal et leur hôte Faure Gnassingbé du Togo ont procédé au lancement d’une vaste campagne internationale contre le mal pernicieux du trafic des médicaments en Afrique. Denis Sassou-Nguesso du Congo, Mahamadou Issoufou du Niger, Nana Akufo-Addo du Ghana, et Adama Barrow de la Gambie (également annoncés à cette cérémonie mais pris à la dernière minute) se sont faits représenter à la rencontre de Lomé par des ministres de haut rang, dans le cadre de la signature de ‘L’initiative de Lomé’. Un fil conducteur majeur a meublé les interventions des divers experts et décideurs politiques à la faveur de la mise en route de ‘L’initiative de Lomé’ : il urge de passer à la criminalisation des infractions commises en matière de commerce illicite de faux médicaments sur le continent noir en adoptant des législations idoines.
200 milliards de dollars US de recettes et bénéfices pour les trafiquants ; plus de 900 mille morts/an en Afrique dus au phénomène sus-mentionné dont 120 mille enfants de moins de 05 ans qui meurent suite à l’administration de faux médicaments. Ce sont les chiffres alarmants liés au trafic de faux médicaments qui justifiaient l’urgence du lancement de l’Initiative de Lomé. Aminata Touré (Présidente du Conseil économique, social et environnemental du Sénégal) a modéré les travaux menant à la signature de Lomé ce 18 janvier. «Le phénomène objet de notre rencontre touche 128 Etats dans le monde et constitue tout simplement un crime ! Il faut une forte réglementation pénale pour le contrer», a précisé l’ancienne Premier ministre sénégalaise, en plantant le décor. «L’idée du lancement de l’Initiative de Lomé est née à Brazzaville en 2017. Cette démarche impulsée en ce jour à Lomé concerne tous les peuples du monde (…) Je ne doute pas un seul instant que tous les Africains adhèrent à notre Initiative. Une ‘Feuille de route et un Accord-cadre’ constitueront les principaux garants de la mise en œuvre de l’Initiative de Lomé. L’Afrique est la principale victime du trafic mortifère des faux médicaments. Elle se doit donc de se doter des structures et législations idoines pour comprendre et endiguer le phénomène», a rappelé Faure Gnassingbé, en ouvrant la rencontre dans son pays.
«L’ampleur de ce trafic est telle qu’il y a une extrême urgence à sauver des milliers de vies car ce trafic se développe de manière exponentielle, avec des chiffres d’affaires des trafiquants qui ont triplé depuis 2014 ! Ce trafic n’est pas encore considéré comme un crime, mais une simple violation du droit de propriété intellectuelle, et sa condamnation est souvent dérisoire, même à l’échelle internationale», s’est alarmé Faure Gnassingbé devant cet état des lieux. Le bilan des interventions des actions des acteurs publics et privés est peu satisfaisant et dénote la faiblesse de la coopération judiciaire internationale sur ce phénomène, a encore fait constater le dirigeant togolais. «L’Initiative de Lomé repose sur des Etats africains, et a des fondements politiques. Elle témoigne de l’appropriation de cette question par les Africains», a de ce fait mobilisé Faure Gnassingbé, en soulignant sa foi profonde dans le succès de cette démarche naissante et qui se veut collégiale. «L’Initiative de Lomé est importante et essentielle pour relever les défis les plus pressants du continent noir. Il faut saluer l’engagement personnel des Chefs d’Etat qui se sont mobilisés en sa faveur (…) Il y a eu trop d’impunité autour de ce trafic, il faut qu’elle s’arrête, et qu’émerge une campagne plus large autour de ce mal continental. Ce fléau peut et doit être éradiqué. Pour ce faire, davantage de Présidents africains doivent rejoindre l’Initiative de Lomé», a renforcé, également sur un ton mobilisateur, le Prince Michael de Kent (membre de la famille royale britannique), présent à Lomé.
Devant cette urgence décrite par les uns et les autres, le Directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus s’est inscrit sans ambages dans la dynamique de l’opérationnalisation rapide de l’Initiative de Lomé. Il a dans ce sens rappelé que «l’absence d’une bonne gouvernance facilite l’émergence de groupes criminels en Afrique. Il faut un message clair pour combattre ce trafic, et combler l’absence de réglementations nationales sur la question. L’OMS a besoin qu’au minimum 15 Etats africains ratifient l’Initiative de Lomé pour muscler cette nouvelle étape de la lutte qui a commencé», a vivement plaidé le diplomate éthiopien. Au nom de l’UA (Union Africaine), Pierre Buyoya a de son côté salué la spontanéité avec laquelle des Chefs d’Etat africains se sont emparés de l’Initiative de Lomé. «Depuis 2005, l’UA déploie une kyrielle d’efforts pour améliorer l’espace règlementaire des produits médicaux dans les différentes sous-régions du continent. Il en est ainsi de la décision du 11 février 2019 de lancer la création de ‘l’Agence africaine des médicaments’, décision qui n’a été signée pour l’heure que par 10 Etats, alors que cette création a besoin d’au moins 15 ratifications sur le continent. L’Initiative de Lomé devrait donc constituer un incitatif important à cette dynamique de ratifications», a-t-il espéré.
Aller vite, ratisser large contre un mal très dangereux
«L’Initiative de Lomé est historique car le trafic de médicaments est plus rémunérateur que le trafic des êtres humains. Ses revenus devraient grimper à 500 millions de dollars US si aucune croisade sérieuse n’est impulsée contre ce phénomène qui est en même temps facteur puissant de déstabilisation des Etats du monde. Le terrorisme est devenu un important facteur contemporain de déstabilisation et se finance essentiellement par le trafic de médicaments grâce à la contrefaçon et la porosité des frontières», a détaillé Jean-Louis Bruguière (ex-juge anti-terroriste et membre la Fondation Brazzaville, née en 2015, initiatrice de la rencontre de Lomé). «80% des attentats en France sont provenus de micro-financements de divers trafics. Il est donc assez impératif de s’engager contre ce mal via une volonté politique affirmée contenue dans ‘l’Initiative de Lomé’. Après la capitale togolaise, cette démarche doit monter au niveau de l’UA parce que le mal du trafic des faux médicaments est devenu également un fléau sécuritaire», a encore vivement souhaité l’ex juge français.
Un autre vibrant plaidoyer abondera dans le même sens. Au nom de l’UNICEF, Omar Hilale (Président du Conseil exécutif de cette organisation spécialisée onusienne) a tenu à brandir au reste du monde une autre facette du mal débattu à Lomé, et a également sonné une mobilisation de taille. «Un dollar investi dans le trafic du médicament rapporte 500 dollars alors même que ce phénomène n’est pas encore réprimé comme le trafic d’armes à titre d’exemple. Ce trafic est devenu une menace de sécurité régionale. D’où l’importance de l’Initiative de Lomé qui embrasse un enjeu majeur», a mis en exergue ce diplomate marocain. «Protéger la santé de millions de personnes est en jeu via la démarche née à Lomé, d’où l’importance pour les Nations Unies de voter une résolution sur le sujet. Je prends l’engagement d’œuvrer pour cette résolution», a-t-il instamment promis. Henrietta Fore (Directrice exécutive de l’UNICEF) mobilisera davantage le monde à s’approprier la lutte contre les faux médicaments en ratifiant «la Convention ‘Medicrime’ de l’OMS» contre ce mal critique. «Tous les enfants doivent avoir accès aux médicaments de qualité supérieure pour préserver l’avenir de leurs pays respectifs», a souligné pour ce faire H. Fore.
En attendant leurs premiers résultats tangibles sur le terrain, les travaux de Lomé semblent avoir fait bouger les mentalités. «Cette mobilisation impulsée depuis Lomé est annonciatrice de la fin de l’impunité pour les faussaires et la mise à la disposition des enfants africains de soins appropriés via des médicaments de qualité», constate, optimiste, Cécilia Attias (ex-Première dame de la France et membre du Conseil de la Fondation Brazzaville), au sortir de la rencontre de Lomé. «Il faut cesser de constater et passer aux actes concrets. La rencontre de Lomé marque le début d’une démarche inclusive panafricaine qui va déboucher sur un prochain Sommet dans les mois à venir», résume pour sa part Jean-Yves Ollivier, président-fondateur de la Fondation Brazzaville (organisation caritative indépendante enregistrée au Royaume-Uni, basée à Londres).
Des garde-fous juridiques ont été pris pour que les travaux de Lomé ne soient pas un coup d’épée dans l’eau dans l’agenda des rencontres de cet acabit. Ainsi, les premiers signataires de ‘l’Initiative de Lomé’ entendent finaliser un «Accord-cadre et son annexe» découlant des assises de la capitale togolaise pour introduire dans leurs juridictions nationales respectives des lois et sanctions pénales devant mettre en place des mécanismes nécessaires de cet Accord. Et s’engagent par ailleurs au moyen des actions et mesures nécessaires à intensifier leurs efforts déployés sur le plan local et international dans le cadre de la lutte contre le phénomène des faux médicaments.