Le 12 Mars prochain les présidents des fédérations de football ont rendez-vous pour choisir et élire le prochain président de la CAF.
Mais avant cette date, sous le regard bienveillant et triomphateur du président de la FIFA, les quatre candidats réunis à Nouakchott ont le 6 mars dernier lors d’une cérémonie officialisant leur deal pré-électoral présenté au monde le futur « élu » chaudement recommandé par ladite FIFA.
Encourager des candidats à s’entendre autour d’un programme commun en confiant au meilleur d’entre eux la charge d’affronter les électeurs du football africain est louable à première vue. La démarche est assurément une marque de dépassement remarquable de ces acteurs de grande valeur qui jusqu’au retrait de leur candidature avaient chacun des chances de succès plus ou moins sérieuses. En revanche, cette subite union sacrée comporte des vices cachés qui menacent sa viabilité et salissent la respectabilité de notre football.
La première victime de ce qui ressemble ni plus ni moins à un petit arrangement entre amis, c’est l’électorat et les présidents de fédérations africaines. Les fortes turbulences que traversent la CAF leur ont fait espérer que la pluralité des candidatures proposées au continent allait leur offrir l’opportunité de faire le choix d’un vrai programme. Hélas, les candidats ont décidé à leur place ce qui était bon pour eux: un candidat et un programme de gouvernance fusionné. Exit donc la confrontation des idées, des philosophies et des approches stratégiques pour poursuivre le redressement de la CAF comme si eux, n’ont pas d’opinion à donner sur ce qui est bon pour l’avenir du football africain.
Lorsque ces quatre candidats, sans avoir reçu un quelconque mandat des électeurs, élaborent un programme commun et choisissent leur « élu », ils vident l’élection de sa substance.
Les exigences minimales d’une compétition qu’on veut un peu démocratique pour la maturité acquise par la CAF, allaient être passées sous silence si le fameux « Protocole de Rabat » avait été inspiré par les acteurs eux-mêmes et en toute liberté.
Hélas, l’Afrique et son organisation continentale de football après plus de 60 ans d’existence ont eu besoin de se faire imposer le schéma de sa future gouvernance. La FIFA et son président, nouveau tuteur et vrai patron de la CAF, dans leur brusque attachement affectif pour le Continent ont conçu soigneusement, promu activement et organisé ces négociations gracieusement abritées par le Royaume du Maroc, dont le Président de la fédération est aussi, par pur hasard, candidat à un poste au Conseil de ladite FIFA le 12 mars prochain.
À ceux qui voient partout l’ingérence de la FIFA, repassez plus tard. Les quatre candidats ont comme des adultes, signé à Rabat l’accord pré-électoral. Les candidats ont par la suite obtenu dans leur pays respectif l’accord de leurs autorités pour valider l’accord qui consacre un président avant le match.
L’Assemblée Générale de Rabat prend à cette allure l’image d’une promenade pour du shopping dans le Royaume chérifien et aussi pour oxygéner nos dignitaires du football confrontés avec chagrin, à une chute drastique de leurs per diem de missions du fait de la crise sanitaire de la COVID 19.
Face aux immenses enjeux, c’est absolument tout le contraire qui est attendu d’eux car l’heure est grave.
Les électeurs ont en effet, un pouvoir redoutable que nul ne peut leur retirer y compris la FIFA qui est injustement indexée: leur vote. Une Assemblée Générale élective de la CAF est le moment décisif à saisir par chaque fédération pour non pas seulement choisir des hommes, mais surtout l’opportunité pour exprimer une vision de l’avenir de l’institution à travers les programmes qui sont proposés par des candidats. En d’autres termes, si la sauce panafricaine aux ingrédients inconnus que va présenter le candidat unique n’emporte pas l’adhésion des électeurs, ils peuvent l’exprimer massivement et librement par un carton rouge.
Malheureusement cette hypothèse ressemble beaucoup plus à de la fiction quand on connaît l’esprit généralement peu studieux de ces grands rassemblements précédés par des conciliabules nocturnes qui préparent des scores soviétiques. D’ailleurs, à notre meilleure connaissance, aucun des électeurs n’a jugé utile avant le voyage de Rabat de solliciter une copie du programme qui sera dévoilé et mis en vente le jour de l’Assemblée Générale avant le vote. Précaution inutile devaient se dire nos dirigeants car tout projet concocté avec la bénédiction de la FIFA est forcément bon pour l’Afrique. Ainsi se dessinent parfois les grands virages de l’histoire de nos institutions et de nos pays qui paient le prix élevé des démissions ou fuites de responsabilités de ses leaders du football.
Si par contre, inspirés par l’âme puissante de ce Continent majeur et décomplexé qui ambitionne de remporter un jour le Mondial grâce à une confédération gérée avec les meilleurs standards de gouvernance, les dirigeants des fédérations considèrent que c’est à eux et personne d’autre de définir le contenu de la feuille de route pour diriger la CAF, alors cette Assemblée Générale deviendra celle du destin.
Il n’est donc pas encore tard pour effacer à Rabat cette image dégradante de ce vernis d’unité dans l’indignité offerte par nos dirigeants du football africain.
Le 12 mars 2021 est le jour du destin du football africain pour faire un choix entre : introniser avec ferveur l’élu de la tutelle FIFA ou rejeter l’indignité de l’unité imposée.
La balle est donc dans le camp des dirigeants africains !
BAGNON Nadré Constant
Analyste sportif
Montréal, CANADA
Mais avant cette date, sous le regard bienveillant et triomphateur du président de la FIFA, les quatre candidats réunis à Nouakchott ont le 6 mars dernier lors d’une cérémonie officialisant leur deal pré-électoral présenté au monde le futur « élu » chaudement recommandé par ladite FIFA.
Encourager des candidats à s’entendre autour d’un programme commun en confiant au meilleur d’entre eux la charge d’affronter les électeurs du football africain est louable à première vue. La démarche est assurément une marque de dépassement remarquable de ces acteurs de grande valeur qui jusqu’au retrait de leur candidature avaient chacun des chances de succès plus ou moins sérieuses. En revanche, cette subite union sacrée comporte des vices cachés qui menacent sa viabilité et salissent la respectabilité de notre football.
La première victime de ce qui ressemble ni plus ni moins à un petit arrangement entre amis, c’est l’électorat et les présidents de fédérations africaines. Les fortes turbulences que traversent la CAF leur ont fait espérer que la pluralité des candidatures proposées au continent allait leur offrir l’opportunité de faire le choix d’un vrai programme. Hélas, les candidats ont décidé à leur place ce qui était bon pour eux: un candidat et un programme de gouvernance fusionné. Exit donc la confrontation des idées, des philosophies et des approches stratégiques pour poursuivre le redressement de la CAF comme si eux, n’ont pas d’opinion à donner sur ce qui est bon pour l’avenir du football africain.
Lorsque ces quatre candidats, sans avoir reçu un quelconque mandat des électeurs, élaborent un programme commun et choisissent leur « élu », ils vident l’élection de sa substance.
Les exigences minimales d’une compétition qu’on veut un peu démocratique pour la maturité acquise par la CAF, allaient être passées sous silence si le fameux « Protocole de Rabat » avait été inspiré par les acteurs eux-mêmes et en toute liberté.
Hélas, l’Afrique et son organisation continentale de football après plus de 60 ans d’existence ont eu besoin de se faire imposer le schéma de sa future gouvernance. La FIFA et son président, nouveau tuteur et vrai patron de la CAF, dans leur brusque attachement affectif pour le Continent ont conçu soigneusement, promu activement et organisé ces négociations gracieusement abritées par le Royaume du Maroc, dont le Président de la fédération est aussi, par pur hasard, candidat à un poste au Conseil de ladite FIFA le 12 mars prochain.
À ceux qui voient partout l’ingérence de la FIFA, repassez plus tard. Les quatre candidats ont comme des adultes, signé à Rabat l’accord pré-électoral. Les candidats ont par la suite obtenu dans leur pays respectif l’accord de leurs autorités pour valider l’accord qui consacre un président avant le match.
L’Assemblée Générale de Rabat prend à cette allure l’image d’une promenade pour du shopping dans le Royaume chérifien et aussi pour oxygéner nos dignitaires du football confrontés avec chagrin, à une chute drastique de leurs per diem de missions du fait de la crise sanitaire de la COVID 19.
Face aux immenses enjeux, c’est absolument tout le contraire qui est attendu d’eux car l’heure est grave.
Les électeurs ont en effet, un pouvoir redoutable que nul ne peut leur retirer y compris la FIFA qui est injustement indexée: leur vote. Une Assemblée Générale élective de la CAF est le moment décisif à saisir par chaque fédération pour non pas seulement choisir des hommes, mais surtout l’opportunité pour exprimer une vision de l’avenir de l’institution à travers les programmes qui sont proposés par des candidats. En d’autres termes, si la sauce panafricaine aux ingrédients inconnus que va présenter le candidat unique n’emporte pas l’adhésion des électeurs, ils peuvent l’exprimer massivement et librement par un carton rouge.
Malheureusement cette hypothèse ressemble beaucoup plus à de la fiction quand on connaît l’esprit généralement peu studieux de ces grands rassemblements précédés par des conciliabules nocturnes qui préparent des scores soviétiques. D’ailleurs, à notre meilleure connaissance, aucun des électeurs n’a jugé utile avant le voyage de Rabat de solliciter une copie du programme qui sera dévoilé et mis en vente le jour de l’Assemblée Générale avant le vote. Précaution inutile devaient se dire nos dirigeants car tout projet concocté avec la bénédiction de la FIFA est forcément bon pour l’Afrique. Ainsi se dessinent parfois les grands virages de l’histoire de nos institutions et de nos pays qui paient le prix élevé des démissions ou fuites de responsabilités de ses leaders du football.
Si par contre, inspirés par l’âme puissante de ce Continent majeur et décomplexé qui ambitionne de remporter un jour le Mondial grâce à une confédération gérée avec les meilleurs standards de gouvernance, les dirigeants des fédérations considèrent que c’est à eux et personne d’autre de définir le contenu de la feuille de route pour diriger la CAF, alors cette Assemblée Générale deviendra celle du destin.
Il n’est donc pas encore tard pour effacer à Rabat cette image dégradante de ce vernis d’unité dans l’indignité offerte par nos dirigeants du football africain.
Le 12 mars 2021 est le jour du destin du football africain pour faire un choix entre : introniser avec ferveur l’élu de la tutelle FIFA ou rejeter l’indignité de l’unité imposée.
La balle est donc dans le camp des dirigeants africains !
BAGNON Nadré Constant
Analyste sportif
Montréal, CANADA