Le Bureau international du travail (BIT) œuvre à faire reculer le travail des enfants dans la chaîne d’approvisionnement de certaines matières premières. A cet effet, l’institution a initié le projet Accélérer l’action pour l’élimination du travail des enfants en Afrique (ACCEL Africa) dont la composante inclusion financière a été officiellement présentée le 11 mars 2021 par visioconférence. Au nom du ministre de l’Economie et des finances, Adama Coulibaly, la directrice de l’Agence de promotion de l’inclusion financière en Côte d’Ivoire (APIF-CI), Caroline Tioman, a réaffirmé la détermination de sa structure pour la mise en œuvre des actions couvrant l’inclusion financière dans le cadre du projet ACCEL Africa en Côte d’Ivoire. Elle a indiqué que l’atelier avait pour objectif d’identifier et de définir les stratégies pertinentes pour l’implication effective de l’ensemble des acteurs de la cacaoculture dans la mise en œuvre de ce projet régional à l’échelle africaine qui vise principalement à accélérer l’élimination du travail des enfants dans les chaines d’approvisionnement spécifiques du cacao, du café, du coton, de l’or et du thé. Selon la directrice de l’Agence, la finalité est “d’aboutir à des modules d’éducation financière adaptés aux aquaculteurs et au développement de services financiers tenant compte des besoins des familles vulnérables dans les zones cacaoyères“. Elle a ajouté que “pour atteindre les objectifs de la Stratégie d’inclusion financière (SNIF) de porter le taux d’inclusion financière de 41% en 2017 à 60% en 2024, il faut mettre en œuvre des actions visant l’amélioration de l’accès des populations aux produits et services financiers.“ Ce qui va permettre à 41% des adultes, particulièrement les femmes et les habitants des zones rurales d’avoir, eux-aussi, recours aux services financiers formels. Lors de sa présentation du projet ACCEL Africa 2018-2022, le coordonnateur national des projets du BIT en Côte d’Ivoire, Akaffou N’depo, a expliqué pour sa part que le présent projet vise entre autres à élaborer des mécanismes de sécurité et d’inclusion financière dans les chaînes d’approvisionnement des productions de cacao et d’or dans les zones de Soubré et M’Batto. A l’en croire, l’Agence entend aider le secteur financier à identifier les besoins des populations cibles, afin de développer à la fois des modules d’éducation financière adaptés et des services financiers adéquats pour réussir cette mission. L’expert en crédit agricole pour le renforcement de services financiers de base en faveur de l’amélioration de la qualité de vie des producteurs, Francis Fossou, a évoqué le projet de pôle agricole dans la région du Bélier (2PAI Bélier) qui pourrait servir de référence. Il s’agit, selon lui, d’un projet qui porte sur la création d’un Fonds de développement des chaines de valeur (FDCV), l’éducation financière des populations et le développement de produits financiers innovants d’autre part. Les différents intervenants dans le cadre des communications ont soutenu que la mise en œuvre de ce projet, de février 2021 à novembre 2025, devrait aider à éradiquer l’exploitation et le travail des enfants dans la production du cacao en Côte d’Ivoire. En ce sens que le projet ACCEL Africa appuie la lutte contre le travail des enfants dans les zones de production de cacao, par l’élaboration d’un cadre de partenariat public-privé entre l’industrie du cacao et le gouvernement ivoirien. Des solutions digitales et des initiatives d’opérateurs privés en matière de crédits et d’épargne pour les filières agricoles dont le cacao, ont donc été présentées.
FRANÇOIS BECANTHY
FRANÇOIS BECANTHY