Daloa – Une plate-forme de fabrique d’attiéké associant une technologie de production de biogaz pour sa cuisson et un système de séchage solaire pour sa conservation durable a été inaugurée jeudi 30 septembre 2021 à Daloa par les autorités locales.
La plate-forme promeut une technologie « innovante » de production de biogaz à partir des effluents issus du pressage des tubercules de manioc pour la cuisson de l’attiéké et l’utilisation d’un système de séchage solaire pour sa conservation sur une période de trois mois, a indiqué Dr Yao N’zué Benjamin, qui a dirigé l’équipe de chercheurs de l’Université Jean Lorougnon Guédé (UJLog) qui l’a réalisée.
Sa capacité de production est de 1,1 T par heure.
Mise à la disposition de la coopérative Yébo-Ekon de productrices d’attiéké de Daloa, dans le cadre du projet de « Valorisation énergétique des Effluents issus des fabriques d’attiéké et Appui à sa commercialisation » (VECDA), la plate-forme est destinée à améliorer les conditions de productions de l’attiéké ainsi que les marges bénéficiaires que génère cette activité.
La mise en œuvre du projet VECDA, dont Dr Yao souhaite l’appropriation et la promotion par les autorités, devrait permettre d’élargir le marché local de manioc frais, de produire des agro-fertilisants, de réduire la pollution de l’environnement par la relocalisation des producteurs d’attiéké de la ville sur la plate-forme et de baisser la pression sur le bois grâce à l’utilisation du biogaz.
L’attiéké est la principale forme d’utilisation alimentaire du manioc en Côte d’Ivoire. Cependant, le processus de sa fabrication génère des effluents toxiques et très polluants qui sont habituellement rejetés dans la nature sans traitement. En outre, la cuisson même de l’attiéké s’effectue de manière artisanale avec une grande consommation de bois de chauffe ou du charbon de bois comme source d’énergie, a fait remarquer Dr Yao, sans omettre l’impossibilité de conserver le produit au-delà de trois jours.
Le projet VECDA a été financé par le Fonds interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil agricole (FIRCA), à travers le Fonds compétitif pour l'Innovation agricole durable (FCIAD), créé par l’Etat dans le cadre de la deuxième phase du Contrat de désendettement et de développement (C2D).
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