Bouna - Le préfet de la région du Bounkani Joseph Kpan Droh, a mis rapidement fin aux germes d'un conflit intercommunautaire à Sipaldouo, une localité du département de Bouna.
Le lundi 15 novembre 2021, des paysans Lobi de la localité de Sipaldouo allant à leurs travaux champêtres ont été surpris sur leur sentier par quatre individus armés de kalachnikovs, portant des cagoules, et qui les ont sommés de se coucher. Quelques minutes plus tard, deux autres personnes à bord d'une moto sont tombées dans l'embuscade, mais l'un d'entre eux n'a pas voulu obéir aux bandits, il a été abattu à bout portant.
Cet acte criminel a suscité la colère et la révolte des paysans étalés au sol. Ces derniers en grand nombre, se sont levés avec leurs machettes et ont tailladé mortellement l'un des bandits. Les autres malfrats ont pris la fuite, l'un d'entre eux tirant dans tous les sens. Les balles ont tué deux paysans, l'un mort sur place et l'autre ayant succombé à ses blessures à l'hôpital général de Bouna. Le bilan se chiffre à quatre morts dont un bandit.
Les paysans, ayant ôté la cagoule du bandit abattu, ont découvert qu'il s'agit d'un Peulh. Dans ses poches, ils ont trouvé de billets de cedi, monnaie ghanéenne. Ce qui indique que les bandits pourraient venir du Ghana. Toutefois les paysans, de retour au village, ont pris en chasse tous les Peulh avec qui, ils cohabitent. Dans la nuit, ils se sont attaqués à du bétail et à des campements Peulh des environs du village. L'on a déploré à l'issue de ses attaques un mort à savoir une vieille femme Peulh.
Aussitôt informé, le préfet a déployé la gendarmerie sur les lieux pour la sécurisation de la zone et délégué le chef de la communauté Lobi de Bouna ainsi que celui de la communauté Peulh pour s'y rendre en vue de dissiper les tensions et apaiser les populations.
Pour l'heure la situation est sous contrôle, a confirmé la gendarmerie, vendredi 19 novembre 2021. Les habitants de Sipaldouo ont tous repris leurs activités, informe-t-on.
Le préfet invite les populations à ne plus se faire justice, mais à laisser la justice faire son travail. En effet, une enquête diligentée par la gendarmerie est en cours pour situer les responsabilités. D'abord au niveau des bandits afin de mettre le grappin sur ces derniers, ensuite au niveau des paysans qui ont commis les attaques sur la communauté peulh.
Pour lui, le Bounkani doit demeurer un havre de paix où la cohésion des peuples doit être une deuxième religion.
En avril 2020, un chef de village Lobi avait été enlevé de force par des Koulango. Dès la survenue de cet incident, le préfet de région Joseph Kpan Droh avait rapidement rencontré les protagonistes à qui il a demandé de taire les différends et d'user des voies pacifiques de règlements. Cette recommandation a été suivie à la lettre et a permis d'éviter un bain de sang.
(AIP)
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