L'Allemagne et le Pnud ont signé avec la Côte d'Ivoire, un mémorandum d'accord à hauteur de 2,82 milliards Fcfa, au profit de plus de 100 000 jeunes et femmes pour prévenir l'extrémisme violent à la frontière nord du pays.
Cette signature du mémorandum d’accord a eu lieu lundi dans un hôtel à Abidjan. Le gouvernement ivoirien était représenté par M. Nahoua Yéo, le directeur de Cabinet du ministère du Plan et du développement.
M. Marton Koever, chargé d'Affaires, a paraphé le mémorandum pour le compte de l'ambassade de la République fédérale d'Allemagne en Côte d'Ivoire. Mme Carol Flore-Smereczniak, la représentante résidente du Pnud, organisme chargé de l'exécution du projet, a signé le protocole au nom de cette institution des Nations-Unies.
Il s'agit d'un mémorandum d’accord pour le financement du projet "Engagement des jeunes et des femmes pour la prévention des crises, la stabilité sociale, la consolidation de la paix et la réduction de la violence communautaire dans le nord de la Côte d’Ivoire".
Ce projet qui est en droite ligne avec la phase 2 du Programme social du gouvernement "PSGouv2", vise à contribuer à la stabilité sociale, et à renforcer l’inclusion socio-économique des jeunes et des femmes.
Il cible cinq régions frontalières nord de la Côte d'Ivoire, notamment la Région du Folon, du Poro, de la Bagoué, du Tchologo et la Région du Bounkani. Il permettra au Pnud de renforcer sa présence sur le terrain avec l’ouverture prochaine d’un sous-Bureau à Bondoukou.
Le projet sera exécuté sur une période de trois ans avec un financement de 2,7 milliards FCFA de l’Allemagne et 127 millions FCFA du Pnud, a fait savoir la représentante résidente de l'institution internationale, Mme Carol Flore-Smereczniak.
Spécifiquement, dira-t-elle, ce projet contribuera au renforcement des mécanismes locaux de gestion et de prévention des conflits, grâce à l’amélioration de l’éducation civique et des compétences citoyennes de près de 100 000 jeunes hommes et femmes.
En outre, ce projet devrait-il permettre un accroissement significatif des revenus de près de 6 000 jeunes hommes et femmes de ces cinq régions frontalières du nord du pays, grâce à des activités génératrices de revenus.
Le directeur de Cabinet du ministère du Plan et du développement, M. Nahoua Yéo, a salué la signature de cette convention qui s'inscrit dans le prolongement des efforts du gouvernement pour renforcer les acquis socio-économiques.
M. Nahoua Yéo a indiqué que le "PSGouv2" dont le montant est estimé à 3200 milliards Fcfa s'articule autour de cinq axes stratégiques, comprenant la lutte contre la fragilité dans les zones frontalières du nord et l'insertion professionnelle des jeunes et le service civique.
La République fédérale d’Allemagne et le Pnud vont, au travers de cette convention, soutenir la dynamique de consolidation de la paix en Côte d’Ivoire en appuyant le gouvernement Ivoirien à apporter des réponses programmatiques aux défis de la cohésion sociale et de la lutte contre la fragilité dans les régions frontalières du nord du pays.
Le chargé d'affaires de l'ambassade de l'Allemagne en Côte d'Ivoire, M. Marton Koever, a fait observer que les attaques djihadistes sont bien réelles dans le pays avec des pertes de soldats ivoiriens.
"Derrière tout ce phénomène, se cache souvent un sentiment d'être laissé pour compte à la campagne, à la périphérie des villes et ne plus avoir d'avenir; les groupes djihadistes exploitent ces lignes de fractures existantes", a-t-il souligné.
Ce projet a pour but d'adresser ces facteurs de fragilité dans les régions affectées, au plus vite, en créant de l'emploi et des sources de revenus, tout en renforçant les infrastructures de base afin de renforcer la confiance entre l'Etat et les populations, a-t-il poursuivi.
Selon les récents rapports du secrétaire général des Nations-Unies sur les développements en Afrique de l’Ouest et au Sahel, la sécurité dans la sous-région est menacée par de récurrentes attaques terroristes se revendiquant de l’extrémisme religieux.
Les incidents dans le nord de la Côte d’Ivoire, du Bénin et du Togo démontrent la réalité du déplacement des activités de terrorisme du Sahel vers les pays côtiers du golfe de Guinée. Pour M. Yéo, "la menace est donc réelle. C’est maintenant qu’il faut agir".
AP/ls/APA