Bocanda -Le chef de service action sanitaire du district de Bocanda, Dr Konan Augustin, a appelé les parents d'élèves à jouer leur rôle en prenant leurs responsabilités dans l'encadrement de leurs filles afin de les mettre à l'abri des grossesses en cours de scolarité.
Lors de la deuxième séance d'une campagne de sensibilisation sur les grossesses en cours de scolarité organisée, lundi 21 octobre 2024, au lycée moderne par les autorités préfectorales et sanitaires, Dr Konan a fustigé le comportement peu responsable de certains parents qui, après inscription de leurs filles au collège, disparaissent à jamais, abandonnant ces dernières à leur propre sort, les obligeant à se donner au premier venu pour subvenir à leurs besoins vitaux.
« Quand une fille a faim et qu'elle n'a rien à manger, elle cède facilement aux propositions des prétendants. Dans ce cas, les nombreuses sensibilisations que nous faisons ne servent plus à rien car, comme le dit l'adage, ventre affamé n'a point d'oreilles », a-t-il expliqué, déplorant qu'un seul mois de cours, les établissements secondaires de Bocanda ont déjà enregistré 12 cas de grossesses.
Il a également présenté la situation de nombreuses collégiennes à Bocanda, livrées à elles-mêmes, sans tuteur et donc obligées de partager les chambres qu'elles louent avec des garçons, faisant savoir que la proximité des sexes opposés entraîne inévitablement des rapports sexuels aux conséquences désastreuses.
Dr Konan a par ailleurs évoqué le cas des parents négligents dont l'attitude frise le laisser-aller et le laisser-faire, fermant les yeux sur les sorties nocturnes et les mauvaises fréquentations de leurs filles.
« Des parents savent que leurs filles découchent, qu'elles ont des téléphones portables de dernière génération qu'ils n'ont pas achetés eux-mêmes, mais ils ne disent rien jusqu'à ce que le pire se produise. C'est une véritable démission de leur part », s'est-il indigné.
Celui qu'on a surnommé "le médecin des élèves" a donc invité les parents à être disponibles, vigilants, attentionnés, rigoureux et responsables dans l'éducation de leurs filles. Ils doivent dénoncer et poursuivre les auteurs des grossesses précoces afin de contribuer à l'éradication totale de ce fléau qui n'honore pas l'école ivoirienne.
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