Dr Kouassi Brédoumy Soumaïla Traoré, porte-parole du PDCI-RDA et secrétaire exécutif en charge de la Communication, a été conduit en détention le jeudi 27 novembre 2025 au lendemain de sa garde à vue. Selon des sources proches du dossier, le député de Kokomian–Tankessé–Tienkoikro a passé sa première nuit au Pôle pénitentiaire d’Abidjan (PPA).
Après son audition à la Préfecture de police, l’élu a été entendu au Parquet d’Abidjan, puis présenté au juge d’instruction du 10ᵉ Cabinet à Cocody-Angré, avant d’être transféré en prison.
L’avocat du député, Me Jean-Chrysostome Blessy, a dénoncé dans une déclaration la « violation flagrante » des droits parlementaires de son client. Il rappelle que Dr Kouassi Brédoumy est un député en exercice et que son interpellation est intervenue alors que l’Assemblée nationale tient une session ordinaire. Ni l’Hémicycle ni le PDCI-RDA n’auraient été officiellement informés d’une quelconque procédure avant son arrestation.
« C’est extrêmement grave dans une République. Il s’agit d’une violation de l’État de droit, d’une violation des droits parlementaires, et surtout d’une violation d’une disposition constitutionnelle relative à l’immunité parlementaire », a déclaré Me Blessy. Pour lui, toucher à une disposition constitutionnelle revient à remettre en cause la loi fondamentale elle-même. Cette situation, selon plusieurs observateurs, rouvre le débat sur l’état de droit en Côte d’Ivoire et interroge sur le respect des textes lorsque l’immunité d’un député semble ignorée.
Me Blessy affirme que son client fait l’objet de 11 chefs d’accusation, parmi lesquels acte terroriste, appel à l'insurrection, incitation à la haine et à la xénophobie, incendie volontaire de biens publics et privés, incitation au meurtre, complot contre l’autorité de l’État, atteinte à la sûreté et à l’ordre public, incitation à la révolte populaire, violation d’une décision de justice ou administrative, ainsi que dénonciation calomnieuse.
Cyprien K.

