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Politique Publié le mardi 11 février 2014 | Le Patriote

Interview / Claude Romy (artiste chanteur) : “Les politiciens ne m’ont pas écouté….”

En prélude à la Coupe du monde, Brésil 2014, l’artiste Claude Romy, pour pousser l’équipe nationale de Côte d’Ivoire à la victoire, a mis dans les bacs l’album "Ambiance Romydesk". Ce single, pour l’artiste, est un appel à l’union sacrée autour des Eléphants. Dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder, lors de la présentation de cet opus, Claude Romy appelle les Ivoiriens et ses parents de l’Ouest à la paix et à la cohésion. Seuls gages, à ses yeux, pour le développement.
Le Patriote : Claude Romy est connu en tant que chanteur de variétés musicales. Aujourd’hui, vous sortez un album exclusivement consacré aux Eléphants. Est-ce à dire que vous changez désormais de registre ?

Claude Romy : Il n’y a pas de changement de registre à proprement dit. Un artiste doit toucher à tout. Vous venez d’écouter le single. Dans ce morceau, il y a du Zouglou, du Bolo super, du Débahou. Donc, un artiste doit embrasser plusieurs rythmes musicaux. Après la Salsa qui est une musique internationale que je pratique aussi, j’ai voulu donner de l’envergure à la musique du terroir. Et la base de cette musique c’est le Wôyô qu’on pratique au village et qui, modernisée à Abidjan, est devenue le Zouglou ! Donc, Romy n’a pas changé, seulement qu’il a décidé de donner de la voix pour soutenir l’équipe nationale de son pays, par patriotisme.

LP : Justement, parlant de votre album, à part ce single, quand sera t-il sur le marché ?

CR : Je tiens à préciser que cet album dédié à l’équipe nationale, je l’ai fait de tout cœur. Autant je me suis donné, avec mon équipe, pour le réaliser, autant nous allons nous donner la peine pour sa promotion. Et nous le ferons à fond. Donc, c’est du 100% Romy car je n’ai pas l’habitude de faire les choses avec légèreté.

LP : Est-ce à dire qu’avec ce single, vous mettez votre carrière en berne pour vous consacrer à sa promotion ?

CR : Cet opus, je le considère aussi comme tous mes autres albums. Donc, comme je le disais tantôt, j’en ferai la promotion sans aucune retenue. Il faut le savoir, notre équipe nationale est le symbole de notre appartenance commune à la Côte d’Ivoire. Lorsque les Eléphants jouent, notre devoir est de les soutenir, même s’ils ne gagnent pas, car les défaites d’aujourd’hui préparent les victoires de demain.

LP : En son temps, vous avez chanté un terme original tiré de l’argot ivoirien: "le pays est séfonisé". Qu’est-ce que cela signifie en réalité ?

CR : A travers "le séfonisme", je dénonçais des tares de la société telles que le népotisme, le favoritisme c’est-à-dire des faveurs accordées à quelqu’un sur la base de l’appartenance à la même région, à la même ethnie ou famille. Et ces tares avaient commencé à prendre de l’ampleur dans la société ivoirienne.

LP : Et qu’en est-il du "séfonisme" aujourd’hui?

CR : Je pense que nos politiciens, malgré mes interpellations, n’ont pas compris l’essence de mon message. Et je compte revisiter le morceau pour que les gens puissent à nouveau saisir ce que je voulais dire. Si chacun et tous m’avaient écouté et bien compris, on aurait évité beaucoup de choses. A mon avis, il faut refaire la promotion de ce concept pour que les gens se ressaisissent, car il y a encore beaucoup de choses qui doivent changer.

LP : Vous êtes originaire de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, une région qui a connu les affres de la guerre. En votre qualité d’artiste donc de leader d’opinion, quelle est votre contribution pour la paix et la cohésion dans votre région?

CR : Notre partition a été de nous rendre dans la région avec notre orchestre. Quand on chante, on fait toujours passer des messages pour amener les populations, d’abord, à se remettre ensemble. Puis, leur demander de reprendre à revivre ensemble et enfin, leur faire savoir qu’elles constituent une seule entité d’un pays indivisible. Récemment, le Conseil régional du Cavally a organisé, en la mémoire de Guéi Victor et de Guéhi Jean, deux grands artistes de la région qui malheureusement ne sont plus de ce monde, un grand concert. Pendant cet événement, nous avons encore passé un message pour dire, aux parents, que la guerre est finie, nous avons le devoir de nous mettre ensemble pour le développement de notre région. Car, c’est ainsi qu’on pourra aussi contribuer au développement de la Côte d’Ivoire et donner un avenir certain à nos enfants ! C’est le plus important.

LP : Pensez-vous qu’ils ont été réceptifs au message ?

CR : Absolument ! Je pense que la politique a plusieurs étapes et ils l’ont compris. Après les élections, il faut abandonner la politique politicienne pour passer à la politique du développement. A travers votre canal, je lance encore ce message pour dire à chacun de se remettre au travail, cherchons les voies et moyens pour reconstruire tout ce qui a été détruit et aller de l’avant, car le passé, c’est le passé.
Réalisée par Jean-Antoine Doudou
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