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Société Publié le jeudi 6 août 2020 | AIP

Un notable raconte le 07 août 1960 à Gagnoa

Gagnoa- Le septuagénaire Yohou Grobli Etienne, notable du village de Kédio-Babré, (quartier de Gagnoa), qui venait d’obtenir son Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE), raconte la journée du 07 août 1960 à Gagnoa, jour de la célébration de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.

« C’était tout à fait nouveau, car nous avions l’habitude de plutôt célébrer le 14 juillet (fête nationale française) et le 11 novembre (l’armistice) », a d’emblée fait savoir le notable, qui en compagnie de ses camarades de promotion de l’école régionale de Gagnoa, devenu groupe scolaire Dagry Diabaté, avait défilé en ce jour mémorable du 07 août 1960, sur la rue de l’indépendance, longeant les bureaux du commandant de subdivision, devenus la sous-préfecture de la ville.

« C’était une joie d’être libre et on était tout heureux d’entonner l’Abidjanaise, répétée toute l’année scolaire depuis le 15 octobre 1959, en lieu et place de la Marseillaise (hymne Français) », a relevé le chef Yohou Grobli.

Les populations étaient venues très nombreuses de tous les quartiers, mais aussi de plusieurs villages environnants, prendre place, sous un soleil de plomb, devant les bureaux de l’administrateur colonial, qui abritent depuis lors, les locaux de la sous-préfecture de Gagnoa.

Tout avait débuté la veille, le 06 août 1960, par la finale de la coupe nationale de football, au stade de la ville, sur l’actuel site de la prison civile de Gagnoa. Un match nul d'un but partout avait sanctionné la rencontre entre les équipes du Stella Club et de l’ASEC d'Abidjan, avant que le match ne soit reprogrammé plus tard à Abidjan.

Le défilé en lui-même, fut ouvert par le commandant de subdivision, l’administrateur-maire français Paul Baudoux et son staff, très nombreux, vu que les français entrés à Gagnoa en 1912, sans faire de guerre, s’y sont installés pour l’agriculture, avec d’autres français venus d’Afrique Occidentale Française (AOF). Ainsi fut créée la Société des plantations réunies de l’ouest africain (SPROA).

Paul Baudoux était le 35ème et dernier administrateur français. Il occupa ce poste de 1959 au 10 août 1961. Le tout premier était Charles Rolland le 05 mai 1916. Tous marchaient au pas de Sénateur et au son de la toute première fanfare de Gagnoa, appartenant au chef de Logobia, Dépry Dédi.

Suivait la haute chefferie traditionnelle, conduite par le Chef de province de Gagnoa, N’Guessan Kouassi pour la zone Nord Ouest, actuel canton Niabré et la localité de Guibéroua, le chef Gbayora Débéhi pour la zone Nord, comprenant les actuels cantons Gbadi, Zédi et Nékédi, ainsi que Séry Gaston, pour la zone Sud, actuel Sériho- Zikobouo.

Trois autres chefs, Gohié Félix, chef de canton Guébié, Dépri Dédi, chef de canton Zabia, ainsi que Zézé Félix de l’actuel canton Paccolo, suivaient en qualité de chef indigène, les autorités administratives Françaises.

Avait aussi pris place dans la tribune officielle, Cheick Yacouba Sylla, riche commerçant venu du Sahel, ami personnel de l’ancien président Félix Houphouët-Boigny, fils adopté par les populations de Gagnoa,.

Yacouba Sylla avait la particularité, selon le notable Yohou, d’être le seul à posséder une très longue limousine, et qui à la fin de la cérémonie de défilé, avait fait le tour de la ville, en partageant de l’argent à tous. Il avait offert le premier groupe électrogène à l’hôpital de Gagnoa, actuel Centre hospitalier régional (CHR).

Deux faits sportifs avaient marqué la fête de l’indépendance. Le défilé de l’équipe de football dite "Les 11 frères de Gagnoa", qui venait d’être sacrée championne de Côte d’Ivoire en 1959, sous la houlette de son stratège, Koffi Jacques dit Bolide, et un tour cycliste à la fin de la cérémonie.

Gagnoa possédait déjà une équipe de cycliste composé de blanc et de noir dont Azo Vincent venu de Ouragahio avec les autres athlètes.

Plusieurs troupes de danses traditionnelles, par groupes ethniques représentés dans la ville, ont chacune assuré des prestations. La populations ont eu l’opportunité de voir de plus prês ce jour-là, la toute première troupe chorégraphique de Gagnoa, animée par Gnabo de Guémélédou, qui dansait avec les enfants du village.

Tard dans la nuit, des prestations de danses traditionnelles se sont poursuivies dans les quartiers indigènes de Babré, Garahio et Affridoukou. Pendant ce temps, à Abidjan, c’était des feux d’artifice dans toute la ville, après le discours mémorable du premier président ivoirien, « …..en ce jour béni du 07 août 1960, je déclare l’indépendance de la Côte d’Ivoire ».


dd/fmo
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