Le courant, Pdci-Vision nouvelle présenté à sa création comme une «affaire» de Emile Constant Bombet pour «mener la lutte de l’intérieur» est-il dans l’impasse ? Nous avons rencontré son secrétaire général chargé de l’administration et de la communication, Ulrich Koffi Mouahet. Il dresse le bilan du mouvement.
•Comment se porte Pdci Vision-Nouvelle aujourd’hui ?
Bien ! Nous sommes un mouvement informel donc nous progressons toujours au sein du Pdci dont nous n’approuvons pas les méthodes de gestion de la direction actuelle. Nos propositions ont toujours été rejetées aux réunions officielles. Nous avons choisi depuis 2006 avec à notre tête Ehoussou Narcisse (Secrétaire général), membre du bureau politique, de rester à l’intérieur mais d’apporter la contradiction en créant officiellement ce courant.
•Que reprochez-vous concrètement à la gestion du président Henri Konan Bédié ?
Beaucoup de choses. Mais, je dirai essentiellement que la discorde vient de son manque de volonté de laisser s’exprimer la démocratie. Un parti est régi par des textes. Lorsqu’on refuse de les respecter, c’est le désordre. Les textes disent que pour choisir le candidat du parti pour l’élection présidentielle, il faut passer par des primaires. Il faut un congrès tous les cinq ans et entre deux congrès, il y a deux conventions. L’une, pour choisir le candidat et l’autre pour l’investir. En 2000, Bédié était en exil, des cadres du parti, dont notre secrétaire général, ont approché M. Fologo pour lui proposer qu’on investisse un candidat de réserve en attendant de voir si la junte acceptera la candidature de Bédié. Si oui, le candidat investi se retirera pour lui laisser la place. Fologo a trouvé que c’était sage. Nous lui avons proposé M. Emile Constant Bombet. Il y a eu d’autres candidatures aussi. Bombet était très réticent. Mais, à la convention à Yamoussoukro, il a vu l’engouement qui régnait autour de sa personne. Il a donc accepté. Il a battu tous les autres candidats avant de se faire investir à l’hôtel Ivoire. La suite on la connait. Il a été écarté par la junte qui l’a accusé injustement dans l’affaire des 18 milliards de l’Union européenne. Bombet n’a donc pas pu se présenter. Plus tard, un non lieu a été prononcé dans le dossier des 18 milliards, le disculpant totalement. En 2005, contre toute attente, il n’y a pas eu de primaire et Bédié a été déclaré candidat. Ils ont parlé de conventions éclatées dans les régions du pays alors que cela n’existe nulle part dans les textes du parti. Cette volonté de contourner constamment les textes nous a choqués. C’est pour dénoncer cela que nous avons dit que notre candidat demeure M. Bombet.
•Quels sont aujourd’hui vos rapports avec la direction du Pdci?
Je tiens à rappeler que le 15 février 2007, après notre lancement officiel, tous les militants qui se reconnaissent en nous on rejoint le courant. Notre secrétaire général est allé rencontrer le secrétaire général du Pdci pour lui remettre la lettre qui motive la création de Vision nouvelle. Il a dit que nous ne quittons pas le parti, mais, c’est pour contribuer à l’expression démocratique à travers des groupes de travail et des idées.
•Quelle est réellement la position de Bombet qu’on présente aujourd’hui comme ayant trahi Pdci-Vision Nouvelle en retournant à la table de Bédié ? Il prend part aux réunions importantes du Pdci.
Je parle sous le contrôle des autres responsables de notre courant en disant que M. Bombet n’est pas officiellement membre de Pdci Vision Nouvelle. Dans notre règlement intérieur, nous avons un secrétaire général qui est connu mais, le poste de président n’est toujours pas pourvu. M. Bombet intervient auprès de nous comme consultant. Il a des liens étroits avec Narcisse Ehoussou. Et il épouse nos idées. C’est tout. Si un jour une personnalité, autre que lui épouse mieux notre vision, si elle a de la carrure, et est proche de la majorité des Ivoiriens, nous allons choisir cette personnalité pour être notre candidat.
•Mais, comment expliquez-vous sa présence au côté de Bédié aujourd’hui ?
Il n’a jamais quitté le Pdci. Seulement, il était tenu à l’écart. Ce n’était pas normal que le vice-président qu’il est ne soit pas informé et associé officiellement aux manifestations du parti. Il restait donc dans son coin. Aujourd’hui que les gens l’informent, il y va. C’est tout. Il veut le changement, mais il veut l’imposer de l’intérieur comme nous.
•Son rapprochement avec Bédié n’est-il pas une preuve de la mort de Vision-Nouvelle ?
Nous sommes un courant qui a du succès et qui ne peut pas mourir. Notre répertoire parle de lui-même. Nous avons plus de 10.000 sympathisants à Abidjan. Notre vocation n’est pas de faire du bruit. Lorsque nous rencontrons les militants nous ne disons pas qu’il faut quitter le Pdci. Nous disons qu’il faut imposer le changement et nous expliquons pourquoi. Récemment, j’étais à Bouaké pour le faire. Nous ne voulons démobiliser personne.
•Il semble que vous êtes en difficulté au plan financier. Car, vous avez abandonné votre siège luxueux de la 7e tranche aux Deux Plateaux. Bombet a-t-il fermé le robinet ?
Notre départ du siège d’Angré, non loin de l’ambassade de Chine qui était sur un bâtiment de deux paliers s’explique par la volonté qui nous anime de cibler des personnes précises qui viendront travailler dans un nouveau siège modeste mais qui seront plus utiles. On recevait beaucoup de personnes à l’ancien siège, mais, elles n’étaient pas toutes utiles. Notre déménagement n’est pas dû au manque d’argent. C’est une question d’objectif. D’ailleurs nous nous apprêtons à déménager encore cette fin de mois. Car, un cadre de Pdci-Vision Nouvelle nous offre une villa gracieusement. C’est pour dire que ce sont nos membres qui cotisent pour le fonctionnement et tout le reste. Il n’y a personne en particulier derrière nous. Je ne suis même pas sûr que le président Gbagbo qu’on cite connaisse notre secrétaire général. M. Bombet, lui, est un consultant ici, à ce titre il contribue aussi. Mais, c’est tout. Beaucoup de barons du Pdci sont avec nous. Ils nous soutiennent financièrement mais ils sont discrets pour ne pas biaiser la lutte. Actuellement, notre secrétaire général travaille du côté de tous ceux qui se sont mis à l’écart du Pdci pour une raison ou une autre. Il fait des tournées pour les rencontrer à Abidjan comme à l’intérieur du pays. Pour leur demander de revenir à la maison afin qu’on mène le combat du changement à l’intérieur. Vous aurez des surprises. Nous sommes des volontaires et nous sommes déterminés. Venez ici les mercredis, vous verrez que ça bouge. Notre souci n’est pas d’afficher des gros bonnets. Mais, juste pour pousser doucement au changement.
•Un commentaire sur les tournées que mène le président Bédié à l’intérieur du pays.
Houphouët Boigny nous a appris la courtoisie et le respect de l’autre. Nous n’approuvons pas les injures et le ton guerrier qui caractérise les meetings lors de ces tournées. C’est ce que nous dénonçons. On est condamné à vivre ensemble. Donc, il faut penser à l’avenir en évitant de tels propos.
•N’avez-vous pas peur des menaces de sanction qui planent sur les membres de Vision-Nouvelle depuis quelques jours ?
Nous avons appris que certains d’entre nous seront traduits devant le conseil de discipline et qu’ils seront radiés. D’abord, je veux dire que les sanctions ne nous font pas peur. En fait, ils se font peur à eux-mêmes. Il faut accepter plutôt le débat. S’ils sanctionnent quelqu’un, ce sera la catastrophe. Ceux d’entre les cadres qui battent campagne pour Gbagbo le font par dépit. C’est qu’il y a une mauvaise gestion des ressources humaines. Et les menaces de sanction en sont la preuve.
Entretien réalisé par Djama Stanislas
•Comment se porte Pdci Vision-Nouvelle aujourd’hui ?
Bien ! Nous sommes un mouvement informel donc nous progressons toujours au sein du Pdci dont nous n’approuvons pas les méthodes de gestion de la direction actuelle. Nos propositions ont toujours été rejetées aux réunions officielles. Nous avons choisi depuis 2006 avec à notre tête Ehoussou Narcisse (Secrétaire général), membre du bureau politique, de rester à l’intérieur mais d’apporter la contradiction en créant officiellement ce courant.
•Que reprochez-vous concrètement à la gestion du président Henri Konan Bédié ?
Beaucoup de choses. Mais, je dirai essentiellement que la discorde vient de son manque de volonté de laisser s’exprimer la démocratie. Un parti est régi par des textes. Lorsqu’on refuse de les respecter, c’est le désordre. Les textes disent que pour choisir le candidat du parti pour l’élection présidentielle, il faut passer par des primaires. Il faut un congrès tous les cinq ans et entre deux congrès, il y a deux conventions. L’une, pour choisir le candidat et l’autre pour l’investir. En 2000, Bédié était en exil, des cadres du parti, dont notre secrétaire général, ont approché M. Fologo pour lui proposer qu’on investisse un candidat de réserve en attendant de voir si la junte acceptera la candidature de Bédié. Si oui, le candidat investi se retirera pour lui laisser la place. Fologo a trouvé que c’était sage. Nous lui avons proposé M. Emile Constant Bombet. Il y a eu d’autres candidatures aussi. Bombet était très réticent. Mais, à la convention à Yamoussoukro, il a vu l’engouement qui régnait autour de sa personne. Il a donc accepté. Il a battu tous les autres candidats avant de se faire investir à l’hôtel Ivoire. La suite on la connait. Il a été écarté par la junte qui l’a accusé injustement dans l’affaire des 18 milliards de l’Union européenne. Bombet n’a donc pas pu se présenter. Plus tard, un non lieu a été prononcé dans le dossier des 18 milliards, le disculpant totalement. En 2005, contre toute attente, il n’y a pas eu de primaire et Bédié a été déclaré candidat. Ils ont parlé de conventions éclatées dans les régions du pays alors que cela n’existe nulle part dans les textes du parti. Cette volonté de contourner constamment les textes nous a choqués. C’est pour dénoncer cela que nous avons dit que notre candidat demeure M. Bombet.
•Quels sont aujourd’hui vos rapports avec la direction du Pdci?
Je tiens à rappeler que le 15 février 2007, après notre lancement officiel, tous les militants qui se reconnaissent en nous on rejoint le courant. Notre secrétaire général est allé rencontrer le secrétaire général du Pdci pour lui remettre la lettre qui motive la création de Vision nouvelle. Il a dit que nous ne quittons pas le parti, mais, c’est pour contribuer à l’expression démocratique à travers des groupes de travail et des idées.
•Quelle est réellement la position de Bombet qu’on présente aujourd’hui comme ayant trahi Pdci-Vision Nouvelle en retournant à la table de Bédié ? Il prend part aux réunions importantes du Pdci.
Je parle sous le contrôle des autres responsables de notre courant en disant que M. Bombet n’est pas officiellement membre de Pdci Vision Nouvelle. Dans notre règlement intérieur, nous avons un secrétaire général qui est connu mais, le poste de président n’est toujours pas pourvu. M. Bombet intervient auprès de nous comme consultant. Il a des liens étroits avec Narcisse Ehoussou. Et il épouse nos idées. C’est tout. Si un jour une personnalité, autre que lui épouse mieux notre vision, si elle a de la carrure, et est proche de la majorité des Ivoiriens, nous allons choisir cette personnalité pour être notre candidat.
•Mais, comment expliquez-vous sa présence au côté de Bédié aujourd’hui ?
Il n’a jamais quitté le Pdci. Seulement, il était tenu à l’écart. Ce n’était pas normal que le vice-président qu’il est ne soit pas informé et associé officiellement aux manifestations du parti. Il restait donc dans son coin. Aujourd’hui que les gens l’informent, il y va. C’est tout. Il veut le changement, mais il veut l’imposer de l’intérieur comme nous.
•Son rapprochement avec Bédié n’est-il pas une preuve de la mort de Vision-Nouvelle ?
Nous sommes un courant qui a du succès et qui ne peut pas mourir. Notre répertoire parle de lui-même. Nous avons plus de 10.000 sympathisants à Abidjan. Notre vocation n’est pas de faire du bruit. Lorsque nous rencontrons les militants nous ne disons pas qu’il faut quitter le Pdci. Nous disons qu’il faut imposer le changement et nous expliquons pourquoi. Récemment, j’étais à Bouaké pour le faire. Nous ne voulons démobiliser personne.
•Il semble que vous êtes en difficulté au plan financier. Car, vous avez abandonné votre siège luxueux de la 7e tranche aux Deux Plateaux. Bombet a-t-il fermé le robinet ?
Notre départ du siège d’Angré, non loin de l’ambassade de Chine qui était sur un bâtiment de deux paliers s’explique par la volonté qui nous anime de cibler des personnes précises qui viendront travailler dans un nouveau siège modeste mais qui seront plus utiles. On recevait beaucoup de personnes à l’ancien siège, mais, elles n’étaient pas toutes utiles. Notre déménagement n’est pas dû au manque d’argent. C’est une question d’objectif. D’ailleurs nous nous apprêtons à déménager encore cette fin de mois. Car, un cadre de Pdci-Vision Nouvelle nous offre une villa gracieusement. C’est pour dire que ce sont nos membres qui cotisent pour le fonctionnement et tout le reste. Il n’y a personne en particulier derrière nous. Je ne suis même pas sûr que le président Gbagbo qu’on cite connaisse notre secrétaire général. M. Bombet, lui, est un consultant ici, à ce titre il contribue aussi. Mais, c’est tout. Beaucoup de barons du Pdci sont avec nous. Ils nous soutiennent financièrement mais ils sont discrets pour ne pas biaiser la lutte. Actuellement, notre secrétaire général travaille du côté de tous ceux qui se sont mis à l’écart du Pdci pour une raison ou une autre. Il fait des tournées pour les rencontrer à Abidjan comme à l’intérieur du pays. Pour leur demander de revenir à la maison afin qu’on mène le combat du changement à l’intérieur. Vous aurez des surprises. Nous sommes des volontaires et nous sommes déterminés. Venez ici les mercredis, vous verrez que ça bouge. Notre souci n’est pas d’afficher des gros bonnets. Mais, juste pour pousser doucement au changement.
•Un commentaire sur les tournées que mène le président Bédié à l’intérieur du pays.
Houphouët Boigny nous a appris la courtoisie et le respect de l’autre. Nous n’approuvons pas les injures et le ton guerrier qui caractérise les meetings lors de ces tournées. C’est ce que nous dénonçons. On est condamné à vivre ensemble. Donc, il faut penser à l’avenir en évitant de tels propos.
•N’avez-vous pas peur des menaces de sanction qui planent sur les membres de Vision-Nouvelle depuis quelques jours ?
Nous avons appris que certains d’entre nous seront traduits devant le conseil de discipline et qu’ils seront radiés. D’abord, je veux dire que les sanctions ne nous font pas peur. En fait, ils se font peur à eux-mêmes. Il faut accepter plutôt le débat. S’ils sanctionnent quelqu’un, ce sera la catastrophe. Ceux d’entre les cadres qui battent campagne pour Gbagbo le font par dépit. C’est qu’il y a une mauvaise gestion des ressources humaines. Et les menaces de sanction en sont la preuve.
Entretien réalisé par Djama Stanislas