«Nous ne rentrerons pas chez nous aujourd'hui sans nos notes de service. C'est inadmissible ce qu'ils nous font. Depuis des mois, nous attendons nos affectations», a lancé un handicapé physique hier dans l'enceinte du ministère de la Fonction publique au Plateau. Il était en compagnie d'une centaine de ses camarades venus manifester leur mécontentement contre la non affectation de 300 personnes handicapées admises à différents concours depuis juillet 2008. Las d'attendre, les concernés sont venus exiger leur prise de service. Ils sont d'autant remontés qu'ils affirment vivre cette attente « dans une misère » qui aurait déjà provoqué le décès d'un d'entre eux. La consternation et l'indignation se lisaient sur les visages. Loukou Benjamin, président du Groupe pour l'insertion des étudiants handicapés physiques de Côte d'Ivoire (Giehpci), et Danon Aristide, président de la Fédération ivoirienne des organisations des personnes handicapées, ont dénoncé ceux qu'ils ont qualifiés de « tripatouilleurs » qui, tapis dans l'ombre, font trainer le traitement de leur dossier dans le but d'inclure des personnes valides dans la liste. « Tant que nous n'avons pas une réponse claire et nette nous n'irons pas à la maison », ont-ils averti. Le sit-in pacifique s'est déroulé sous l'œil vigilant d'un détachement de la police. En fin d'après-midi, une délégation a été reçue par le directeur de cabinet du ministre Hubert Oulaye. Celui-ci aurait affirmé que le retard est dû à la vérification des diplômes. 264 diplômes auraient déjà été validés. La liste des titulaires devrait être affichée d'ici peu. Les vérifications devraient se poursuivre concernant le reste des dossiers où des anomalies auraient été relevées. Après cette rencontre, les manifestants se sont retirés en promettant de revenir dans les jours prochains s'ils ne voient rien de concret.
S. Y. Sita (Stagiaire)
S. Y. Sita (Stagiaire)
