Le patron de la société de téléphonie mobile sud-africaine a été sommé de quitter la Côte d’Ivoire. Est-il coupable dans l’affaire de l’escroquerie du palais? Nord-Sud s’interroge.
Dans trois jours en principe, Mporé Aimable, Directeur général de la compagnie de téléphonie Mtn doit avoir quitté la Côte d’Ivoire. Ainsi en a décidé, par arrêté, le ministre de l’Intérieur. Dans une déclaration lue par un de ses proches collaborateurs à la télé, jeudi, il a chargé le patron de la compagnie de téléphonie. Extrait : « Le ministre de l’Intérieur estime qu’une telle attitude et un tel comportement, outre la légèreté évidente qui les caractérise au regard des fonctions de Monsieur MPORE Aimable, visent, en réalité, à tenter de jeter le discrédit sur une institution de la République de Côte d’Ivoire en l’occurrence le président de la République. C’est pourquoi, il a pris ce jour, 5 février 2009, un arrêté portant expulsion du territoire national du nommé MPORE Aimable, en lui donnant un délai de 5 jours pour s’exécuter après en avoir informé au préalable la Représentation diplomatique du pays dont il est le national. Ladite décision lui a été notifiée ce soir ».
Le commun des mortels s’interroge. Quel est le fondement juridique d’une telle décision d’expulsion? A la lecture du communiqué de Désiré Tagro, on réalise que le texte de loi qui l’autorise à expulser Mporé n’est pas mentionné. Un juriste de conclure que le ministre de l’Intérieur a utilisé son pouvoir discrétionnaire pour agir. Mais, précise-t-il, pour justifier cette action, il aurait fallu que Mporé ait porté atteinte à la sûreté de l’Etat de Côte d’Ivoire ou que sa présence sur le sol ivoirien soit source de trouble à l’ordre public.
Y a-t-il intention de nuire ?
Le Dg de Mtn avait-il l’intention de jeter le discrédit sur Laurent Gbagbo en faisant mentionner dans les livres comptables de sa société que les 65.542.610f étaient destinés à la présidence de la République ? Vu le montant si élevé du « don », aurait-il été capable de justifier cette sortie de fonds auprès de sa hiérarchie s’il n’était pas écrit qu’il s’agissait de donner un coup de main au patron du pays où on exerce ? Si tant est que Mporé était trempé dans une quelconque action peu scrupuleuse, serait-il allé réclamer ces remerciements qui tardaient à venir? Il ne faut pas l’oublier et c’est capital, c’est grâce à Mporé que cette affaire a été portée sur la place publique. Croyant avoir aidé le président de la République dans le cadre d’une action humanitaire et ne voyant pas un signe de reconnaissance, il est allé se renseigner et c’est là que le pot-aux-roses a été découvert. D’où sa bonne foi. Le patron de Mtn apparait, au regard des faits, comme un grand pigeon qui s’est fait plumer par Mme Bléhon Emilienne épouse Gnohité et compagnie. Si cette dame n’exerçait pas effectivement à la présidence en qualité de secrétaire, il est clair que Mtn n’aurait jamais déboursé tout cet argent.
Et si Mporé était Ivoirien ?
Une autre question taraude les esprits : « Si Mporé était Ivoirien qu’aurait fait le ministre Désiré Tagro ? ». Pour sûr, il ne l’aurait pas expulsé. L’aurait-il mis à la disposition du parquet ? Peu sûr, puisqu’en la matière, une jurisprudence fournie existe. Au plus fort de la crise, nombre de « jeunes patriotes » « s’adressaient » aux entreprises au nom du chef de l’Etat. La présidence de la République avait publié un communiqué, à l’époque, pour mettre en garde les opérateurs économiques contre ces pratiques des commandants de la galaxie patriotique. Mais, nul n’a souvenance qu’un chef d’entreprise grugé, comme Mporé, ait été mis en prison pour avoir cru aider l’Etat. C’est vrai, qu’on comprend l’agacement de Laurent Gbagbo face à tous ces gens qui rançonnent les sociétés de la place en son nom comme on l’a vu dans le café cacao, mais il faut frapper juste. Comme lui, Mporé est une victime. Victime surtout de son manque de vigilance ! Pendant qu’il est encore temps, Gbagbo doit réparer l’injustice et éviter ce genre de réaction qu’on a lue hier sur le site internet de Fraternité Matin. « Et vous appelez cela Etat de droit ? Si le DG de MTN a, en quoi que ce soit attenté aux lois ivoiriennes, la seule issue acceptable aurait été sa poursuite devant les juridictions compétentes. Mais là encore, une décision frappée du sceau de l’arbitraire vient lui denier tous ses droits en l’expulsant du pays. Croyez-vous que c’est ainsi que nous attirerons les investisseurs dans notre pays ? Et après ça, on refuse de porter le qualificatif de dictateur”. Sans commentaire!
Traoré M. Ahmed
Dans trois jours en principe, Mporé Aimable, Directeur général de la compagnie de téléphonie Mtn doit avoir quitté la Côte d’Ivoire. Ainsi en a décidé, par arrêté, le ministre de l’Intérieur. Dans une déclaration lue par un de ses proches collaborateurs à la télé, jeudi, il a chargé le patron de la compagnie de téléphonie. Extrait : « Le ministre de l’Intérieur estime qu’une telle attitude et un tel comportement, outre la légèreté évidente qui les caractérise au regard des fonctions de Monsieur MPORE Aimable, visent, en réalité, à tenter de jeter le discrédit sur une institution de la République de Côte d’Ivoire en l’occurrence le président de la République. C’est pourquoi, il a pris ce jour, 5 février 2009, un arrêté portant expulsion du territoire national du nommé MPORE Aimable, en lui donnant un délai de 5 jours pour s’exécuter après en avoir informé au préalable la Représentation diplomatique du pays dont il est le national. Ladite décision lui a été notifiée ce soir ».
Le commun des mortels s’interroge. Quel est le fondement juridique d’une telle décision d’expulsion? A la lecture du communiqué de Désiré Tagro, on réalise que le texte de loi qui l’autorise à expulser Mporé n’est pas mentionné. Un juriste de conclure que le ministre de l’Intérieur a utilisé son pouvoir discrétionnaire pour agir. Mais, précise-t-il, pour justifier cette action, il aurait fallu que Mporé ait porté atteinte à la sûreté de l’Etat de Côte d’Ivoire ou que sa présence sur le sol ivoirien soit source de trouble à l’ordre public.
Y a-t-il intention de nuire ?
Le Dg de Mtn avait-il l’intention de jeter le discrédit sur Laurent Gbagbo en faisant mentionner dans les livres comptables de sa société que les 65.542.610f étaient destinés à la présidence de la République ? Vu le montant si élevé du « don », aurait-il été capable de justifier cette sortie de fonds auprès de sa hiérarchie s’il n’était pas écrit qu’il s’agissait de donner un coup de main au patron du pays où on exerce ? Si tant est que Mporé était trempé dans une quelconque action peu scrupuleuse, serait-il allé réclamer ces remerciements qui tardaient à venir? Il ne faut pas l’oublier et c’est capital, c’est grâce à Mporé que cette affaire a été portée sur la place publique. Croyant avoir aidé le président de la République dans le cadre d’une action humanitaire et ne voyant pas un signe de reconnaissance, il est allé se renseigner et c’est là que le pot-aux-roses a été découvert. D’où sa bonne foi. Le patron de Mtn apparait, au regard des faits, comme un grand pigeon qui s’est fait plumer par Mme Bléhon Emilienne épouse Gnohité et compagnie. Si cette dame n’exerçait pas effectivement à la présidence en qualité de secrétaire, il est clair que Mtn n’aurait jamais déboursé tout cet argent.
Et si Mporé était Ivoirien ?
Une autre question taraude les esprits : « Si Mporé était Ivoirien qu’aurait fait le ministre Désiré Tagro ? ». Pour sûr, il ne l’aurait pas expulsé. L’aurait-il mis à la disposition du parquet ? Peu sûr, puisqu’en la matière, une jurisprudence fournie existe. Au plus fort de la crise, nombre de « jeunes patriotes » « s’adressaient » aux entreprises au nom du chef de l’Etat. La présidence de la République avait publié un communiqué, à l’époque, pour mettre en garde les opérateurs économiques contre ces pratiques des commandants de la galaxie patriotique. Mais, nul n’a souvenance qu’un chef d’entreprise grugé, comme Mporé, ait été mis en prison pour avoir cru aider l’Etat. C’est vrai, qu’on comprend l’agacement de Laurent Gbagbo face à tous ces gens qui rançonnent les sociétés de la place en son nom comme on l’a vu dans le café cacao, mais il faut frapper juste. Comme lui, Mporé est une victime. Victime surtout de son manque de vigilance ! Pendant qu’il est encore temps, Gbagbo doit réparer l’injustice et éviter ce genre de réaction qu’on a lue hier sur le site internet de Fraternité Matin. « Et vous appelez cela Etat de droit ? Si le DG de MTN a, en quoi que ce soit attenté aux lois ivoiriennes, la seule issue acceptable aurait été sa poursuite devant les juridictions compétentes. Mais là encore, une décision frappée du sceau de l’arbitraire vient lui denier tous ses droits en l’expulsant du pays. Croyez-vous que c’est ainsi que nous attirerons les investisseurs dans notre pays ? Et après ça, on refuse de porter le qualificatif de dictateur”. Sans commentaire!
Traoré M. Ahmed